Aprรฉs 17 jours de grรจve de la faim, les institutions bien conscientes de ce qui se passe, restent totalement indiferentes. Alors que mes proches se font de plus en plus dโinquietudes des consรฉquences et sequelles irrรฉmรฉdiables que cette grรจve de la faim ne tardera plus bien longtemps ร me faire souffrir pour le restant de ma vie, que puis-je leur rรฉpondre?
Que de toutes faรงons les consรฉquences de cet enfermement existent dรฉjร , que je souffre dรฉjร dans mon corps et que mon esprit nโest dรฉjร plus que lโombre de lui mรชme. Que les sequelles sur ma psychรฉ necessitent dรฉjร de longs soins et que si je reste ici รงa ne va que sโempirer.
Ici je suis temoin de la perte de raison de mes voisins, je les entend changer au cours des mois qui passent, jโen entends certains perdre pied, si ce nโest sombrer dans la folie.
Et quโen est il de moi? Ma situation est elle plus saine, emmurรฉ dans mon mutisme? Dans un pantomine de vie รฉtudiante qui ne me trompe mรชme plus? A apprendre une langue รฉtrangรจre alors que ma mรฉmoire sโรฉffiloche, ร mโimaginer รฉvoluer en passant une semaine sur une leรงon dโune demi heure qui nโest pourtant que des revisions. Alors, dรฉgradation pour dรฉgradation, sรฉquelles pour sรฉquelles, autant que ce soit de mon choix, autant que ce soit pour pousser ce cri de vie, autant que ce soit pour lancer cet appel ร lโaide: Sortez moi de ce tombeau !
Salutations et respect.
Merci pour votre soutien.