[L’Actu des Oublié·es] L’affaire du Huit Décembre : qui terrorise qui ?

L’Actu des Oublié.es revient en commençant sa quatrième saison par un double épisode et un hors série consacrés à l’affaire du 8 décembre.

Épisode 1: Qui terrorise qui ? L’Affaire du Huit Décembre

Hors Série 1: L’Affaire du Huit Décembre

L’affaire du huit décembre, c’est l’histoire de sept personnes inculpées pour association de malfaiteurs terroristes dont le procès commence le 3 octobre prochain. Pour avoir été soupçonnées par la DGSI d’un projet d’attaque contre les forces de l’ordre, et malgré une enquête qui n’a jamais su apporter la moindre preuve d’un tel projet, ces sept personnes sont soumises à une procédure d’une extrême violence.

Le premier épisode de notre quatrième saison raconte leur histoire ; le second détaille ce qu’une telle affaire révèle sur les outils dont le système judiciaire français dispose aujourd’hui pour s’assujettir à la volonté politique de criminaliser les luttes en les amalgamant avec une forme de terrorisme.

Pour aller plus loin, écoutez également notre entretien intégral avec Yo, frère de l’une des personnes inculpées et membre du comité de soutien breton.

Répression de la mobilisation: le parquet de Quimper, CotizUp et la mairie de Pantin convergent!

Réquisitions délirantes du procureur de Quimper

Le 11 août, un petit concert de soutien était organisé à Plouneour-Lanvern avec le rappeur Mc Pounz et la rappeuse Mariazard. Des membres de la famille d’une inculpée était présents, ainsi que des soutiens du collectif Soutien812bzh.

Le procureur de Quimper, prétextant une « forte mobilisation de la mouvance ultra-gauche » pouvant générer un « trouble à l’ordre public » a ordonné la mobilisation de dizaines de gendarmes pour quadriller la zone et contrôler systématiquement toutes les personnes qui pouvaient se rendre au concert.

L’identités de plusieurs dizaines de personnes à été prise. D’autres ont préféré faire demi-tour, qui a envie d’être fiché S pour une soirée rap ? Les réquisitions totalement délirantes visaient à rechercher les auteurs d’ « actes de terrorisme« , de « prolifération d’armes de destruction massive« , la possessions d’ « armes« , d’ « explosifs« , des « vols« , « recel » et « trafic de stupéfiants« .

Ce dispositif ahurissant aura tout de même réussi à déceler… un défaut de carte grise! Et à donner une amende de 90€. Beau travail. L’ordre public du petit village de Plouneour-Lanvern est sain et sauf.

On se demande tout de même quelle mouche a piqué le procureur de Quimper ? Venait-il de passer quelques jours sur un yatch de luxe avec des membres du Parquet National Anti-Terroriste ? Les renseignements locaux s’ennuyaient-ils en plein mois d’août ? Comment stopper l’arbitraire de ce type de personnages délirants payés grassements par nos impôts ?

Arrêté Municipal de la Mairie de Pantin – Communiqué du Comité 812 Francilien

à suivre sur Facebook : https://www.facebook.com/soutien.8dec/

Ce lundi 17 septembre, 2023, un arrêté municipal vient d’être déposé sur la porte de la Trotteuse, interdisant donc le concert de soutien que nous y organisons. Nous vous rassurons tout de suite, le concert AURA LIEU, mais AILLEURS* car fort heureusement nous avons réussi à rebondir malgré les difficultés actuelles. En effet, il y a eu d’une part l’interdiction municipale pour l’événement de soutien au Réseau Entraide Vérité et Justice deux semaines auparavant à la Trotteuse et d’autre part diverses attaques « d’on ne sait où » envers les soutiens aux 8.12, un concert à Quimper sous fond de contrôle routier « anti explosifs » et le blocage de notre cagnotte de soutien en ligne Cotiz Up, rien que ça.

Au moment où nous écrivons ces lignes nous ignorons si la volonté de nuire cible uniquement la Trotteuse ou si cela s’inscrit dans un projet de répression plus vaste. Cependant, il est à noter que de plus en plus d’événements de soutien divers se font interdire en région parisienne (on pense aux concert de l’AIM du 10 juin à la Chatière, l’expulsion de la Baudrière juste avant les Digitales fin Août et autres…).

Nous appelons donc à une concertation et réflexion entre les différents acteur.ices de concerts et événements afin de s’organiser pour continuer à faire vivre nos espaces de luttes festives. Que ces lieux soient autogérés, squats,tiers lieux ou simples bars. Nous tenons aussi à remercier le lieu qui nous accueille en urgence.

*Le lieu vous sera communiqué la veille au soir sur nos réseaux sociaux et sur signal.

Le comité IDF de soutien aux inculpé.es du 8.12.

CotizUp suspend la cagnotte en ligne

Depuis plusieurs jours, la plateforme CotizUp a suspendu la cagnotte en ligne pour les inculpé·es. Les dons sont toujours possibles, mais les virements de l’argent collecté sont bloqués. Les raisons invoquées sont « des raisons de sécurité » et la lutte contre la « fraude ».

CotizUp a donc coupé le soutien financiers aux inculpé·es du 8/12, deux semaines avant leur procès, tout en prétendant vouloir s’assurer que l’argent leur est bien versé? Étonnant timming, d’autant plus que les sommes sont de loin très faibles en comparaison aux autres cagnottes sur le site.

Avis à toutes les personnes qui ont directement participé la cagnotte : n’hésitez pas à contacter CotizUp pour leur demander de lever le blocage des dons, qui sont reversés aux différents inculpé·es ou leurs proches directs afin de leur permettre d’assurer le financement de leurs frais de justice. Nous espérons que cela relève d’une simple vérification interne et non à des pressions d’un quelconque service de renseignement.

Pour rappel, 13 avocat·es travaillent sur cette affaire depuis bientôt 3 ans, cela correspond à des dizaines de milliers d’euros de frais de justice. Nous espérons que la situation se régularise dans les prochains jours.

Face à la répression accrue de la solidarité financière, nous conseillons pour vos cagnottes l’usage de plateformes réellement militantes telles que https://firefund.net/ ou des versements directs.

#DuBruitPourSandra : soutien à la femme de Kamel Daoudi et tous leurs proches!

Sandra, femme de Kamel Daoudi et mère de ses enfants, a décidé d’entammer une grève de la faim et de la soif ce lundi 18 septembre à 10h. Elle explique ici, dans une lettre juste et émouvante, les raisons de sa détermination. Suivez son combat au jour le jour sur le twitter @SentierBattant et avec le hastag #DuBruitPourSandra.

Nous relayons et soutenons son geste de lutte courageux face à un Ministère de l’Intérieur qui nage dans un océan d’ennemis intérieurs imaginaires, en parfaite collusion avec ses services de renseignement. Nous savons d’ores et déjà que le Ministère laissera la situation pourrir jusqu’au dernier moment, comme cela a été le cas pour Libre Flot. Seul un fort mouvement de solidarité permettra de faire bouger la situation au plus vite. Force et santé à Sandra, Kamel, leurs enfants et tous leurs proches. Ne nous laissons pas anti-terroriser!

L’extension de l’outil antiterroriste a permis la banalisation des mesures répressives administratives, telles que celle vécue par Kamel Daoudi depuis 14 années. Après avoir été condamné pour association de malfaiteurs terroristes sur la base d’aveux extorqués sous la torture, il a vécu l’isolement carcéral, le statut DPS, l’IDTF, et maintenant l’assignation à résidence infinie.

De telles mesures sont utilisées contre de nombreux camarades (écologistes, antifascistes, internationalistes, kurdes, etc.) et permettent au Ministère de l’Intérieur d’assouvir ses penchants fascistes en appliquant des formes de torture blanche à foison.

En juin 2022, la cour d’appel de Paris utilisait la situation de Libre Flot et la tentative gouvernementale de dissolution de Nantes Révoltée pour perpétuer l’acharnement administratif contre Kamel Daoudi, assigné à résidence depuis… 14 ANS!

Kamel Daoudi diffusait une note judiciaire témoignant d’une inquiétante collusion entre les magistrats, les services de renseignement et la Macronie, parfaitement accordés sur des récits policiers hors de toute réalité.

« Le 21 mars 2022, il a signé la pétition « libre flot » concernant un activiste d’ultragauche violente, mis en examen du chef de participation à une association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation de crimes d’atteintes aux personnes. »

Nous remercions encore une fois Kamel Daoudi d’avoir participé à la signature de cette Tribune qui demandait que Libre Flot puisse bénéficier de son DROIT à se défendre, chose rendue impossible par son placement à l’isolement carcéral depuis le 8 décembre 2020. Rappelons que ce placement (reconnu illégal par le tribunal administratif de versailles) avait été prononcé par Éric Dupont-Moretti lui-même, pendant la grève de la faim de Libre Flot. Le juge d’instruction Jean-Marc Herbaut avait attendu que la santé de Libre Flot s’effondre et que de nombreux médecins alertent sur le danger de la situation pour enfin le libérer in extremis.

Le simple fait de nommer des supposés « liens avec l’ultragauche » permet désormais d’arrêter quiconque s’insoumet, comme pour lx camarade de la Pride Radicale de Metz en mai dernier. Cela nous démontre encore une fois que l’affaire du 8 décembre nous concerne tou·tes. Plus que jamais, unissons-nous face à la répression antiterroriste!

Soutien812bzh.

Communiqué de soutien des Soulèvements de la Terre du Pays de Redon

Voici ci-dessous l’appel voté en assemblée la semaine dernière et diffusé dans le réseau des comités de soutien des Soulèvements de la terre. Pour info, la semaine prochaine, plusieurs événements sont organisés et des tables et ou prises de parole sont prévus et bien sûr de la collecte de dollars.

Le comité de soutien des Soulèvements de la Terre du Pays de Redon apporte son soutien aux inculpé.es du « 8 décembre » dont le procès se déroule du 3 au 27 octobre 2023 à Paris.

Cette « affaire d’antiterrorisme », montée sans aucun fait à imputer aux inculpé.es mais uniquement sur la base d’intentions supposées, constitue un précédent important dans la criminalisation de militants de gauche.

L’État s’était ridiculisé à l’issue de « l’affaire de Tarnac ». Cet été, il s’est une nouvelle fois ridiculisé avec sa tentative de dissolution des Soulèvements de la Terre. Va-t-il se ridiculiser encore une fois par cette affaire du « 8 décembre » qui repose sur une instruction basée sur du vide ?

Nous appelons les autres comités locaux des Soulèvements de la Terre à :  

  • À organiser des événements de soutien afin de récolter des fonds pour aider les inculpé.es et faire le plus d’écho possible à cette affaire.

Plus d’infos sur cette affaire : https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/ et https://soutien812.net/

Le comité local du Pays de Redon réuni en assemblée.

[Metz] Perquisition antiterroriste contre le collectif Pride Radicale

Nous relayons ici un communiqué du collectif Pride Radicale de Metz qui nous alerte sur le déploiement inouï d’une police antiterroriste (BRI) conte unx camarade en mai dernier.

L’intervention d’unités de police militaires contre des camarades ne cesse de se multiplier, se justifiant désormais par la simple étiquette « ultragauche » créée de toute pièce par la police.

Il est impensable de laisser ceci devenir le nouveau standard de la répression des militantx. Il est urgent de se mobiliser.

Force et courage à la personne ciblée et aux camarades de la Pride Radicale de Metz <3

Ne nous laissons pas anti-terroriser!

Publication initiale ici: https://www.instagram.com/p/CtHqUjCLpbc/?img_index=1

COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF PRIDE RADICALE DE METZ

Mercredi 24 Mai le domicile d’unx de nos camarades a été perquisitionné.

Sur les coups de 6h du matin nous avons entendu la porte d’entrée être enfoncée et avons vu des dizaines de policiers de la BRI débarquer.

Armés de fusils mitrailleurs et de fusils à pompe, ils ont commencé à retourner l’appartement. Ils étaient venus chercher notre camarade qui fut par la suite placéx plus de 40h en GAV et emmenéx jusqu’à Paris où ont eu lieu les interrogatoires.

Pour rappel, la BRI est une unité de la police judiciaire déployée dans le cadre d’attentats, de prises d’otage ou dans la lutte contre le grand banditisme. Un anti-terrorisme n’ayant ici qu’un seul but : celui de désigner l’ennemi intérieur en performant une perquisition dont le sous-texte est « Voyez, si nous déployons la BRI, c’est la preuve de la dangerosité de ces militantxs et de l’importance de les museler. »

Le motif de ce déploiement colossal de moyens: « association de malfaiteurs ».

Un motif flou, une abberation juridique. « Nous pensons sans preuves que vous avez immaginé faire ceci, vous êtes donc déjà coupables.« 

Une forme de policing déployée massivement face au mouvement social que ce soit ici, à Rennes, à Lyon, Paris etc. La force de cette accusation est son absurdité, c’est une forme légale de procès d’intention, héritée de la chasse aux anarchistes du 19e siècle.

Très vite les OPJ se mirent à emmener comme preuves de cette dite « association de malfaiteurs en vue de commettre un meurtre » des stickers, des affiches, des livres traitant de thématiques diverses (psychologie, abolition de la police, droit des TDS) ainsi que des
brochures et fanzines traitant principalement de défense juridique et de soins communautaires.

Le véritable motif apparaissait clairement: ils étaient venus pousser l’agenda de la fascisation, prête à choquer et traumatiser ses opposants en criminalisant toute forme de critique de son pouvoir.

Alors que la position d’abolition de la police est devenue mainstream à l’été 2020 aux dits États-Unis, nous voyons bien l’intérêt des autorités à nous caricaturer en tueurs de flics.

Notre camarade avait demandé, pensant qu’iel allait être emmenéx au commissariat de Metz, un avocat messin. Lorsqu’on lui a finalement signifié qu’iel se rendrait à Paris, on lui a refusé qu’iel prenne plutôt un avocat parisien, argumentant que ses droits « ont été respectés puisqu’iel avait demandé un avocat de son choix, qui malheureusement ne se déplacerait évidemment pas jusqu’à Paris, mais que ça, ça ne les concernait pas 🙂 ». Il s’agit d’une fourberie policière destinée uniquement à lui faire avoir un avocat commis d’office pendant ses premières 24h de GAV plutôt qu’un avocat comprennant les enjeux de ces évenements.

Les interrogatoires étaient tournés de manières à pousser à bout psychologiquement notre camarade, et à le faire parler un maximum. Exploitant des vulnerabilités et des évènements tragiques de la vie personnelle du camarade.

Bravo à notre police républicaine de repousser encore les limites de l’indécence et de l’ignominie alors qu’on lui connait un palmarès déjà flamboyant.

Mais également de manière à justifier la répression sur des positionnements politiques supposés.

« Avez-vous déja participé à des manifestations anarchistes, antifascistes, contre la réforme des retraites ou intersectionnelles ? »

« En tant que sympathisantx de la mouvance d’ultra-gauche, assumez-vous l’idée marxiste selon laquelle l’aboutissement du processus révolutionnaire passe nécessairement par certaines formes de violence? »

Un mouvement social ayant brassé des millions de personnes, et l’un des auteurs les plus influents de l’histoire donc. Ça a de la gueule les questions de nos policiers anti-terroristes d’élite, ils en seraient drôles si ils n’étaient pas si dangereux.

Au bout de deux jours de GAV et plusieurs heures d’interogatoires insensés, les policiers décident de lâcher notre camarade en plein Paris à 23h, avec ses papiers, 3 livres, le PC de saon copainx qu’ils avaient pris par erreur et le numéro de son frère. il attend toujours la
restitution de ses biens mis sous scellés comprennant un PC, son téléphone portable, des stickers, des livres, des affiches et des brochures.

Nous devions passer cette semaine à lever des fonds pour aider unx camarade handix, précaire, qui risquait l’expulsion de son foyer pour lui permettre d’avoir encore accès à un logement. Au lieu de ça nous nous retrouvons à devoir combattre une répression ignoble, à soigner nos traumas, à lutter contre l’invibilisation/la récupération et à réparer les dommages matériels causés à l’appartement de lea camarade.

Nous refusons que nos camarades soient un instrument dans l’agenda de la fascisation en court et qu’iels servent à la banalisation de la gun culture de la police. Les seules armes présentes dans cet appartement étaient les vôtres, les seuls malfaiteurs présents tenaient en joue nos camarades.

Nous sommes face à un enlèvement, une séquestration et un cambriolage de la part des chiens de garde de l’État. Nous ne nous désolidariserons pas de notre camarade ayant vécu 40h de GAV abusive. Nous exigeons la restitution de l’intégralité des biens volés par la
Police Judiciaire.

Nous refusons la criminalisitation du mouvement social, les keufs n’ont plus que le fait de monter de toute pièce une répression étendue sur l’ensemble du pays pour apaiser les craintes des bourgeois.

Il est impensable de laisser ceci devenir le nouveau standard. Nous devons nous mobiliser.

Merci de relayer massivement.