Merci aux copaines malfaiteureuses de Bure pour le soutien et la force <3
« Dans le coin de Bure, on s’est réuni·es avec quelques copaines pour s’informer, discuter, réfléchir et tenter de comprendre l’absurdité de l’affaire du 8/12. Ici, ça fait écho à la repression vécue et subie des dernières années (surveillance, incarcérations, association de malfaiteurs, etc). On envoie notre soutien aux personnées incarcérées ou sous contrôle judiciaire et à leurs proches.
Pour conclure, on voulait vous partager nos reflexions sur l’enquête :
Ayant examiné les éléments du dossier d’instruction, nos équipes techniques ont remarqué des manquements. Pour l’élaboration des explosifs, un ingrédient essentiel devrait être acheminé à Bure. Plus dangereux que l’eau oxygénée et que l’acétone, il s’agit du fût de déchets radioactifs. Vu que votre association de malfaiteurs terroriste manque un peu de crédibilité, nous vous conseillons d’ajouter l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets RadioActifs (Andra) au dossier. Nous restons vigilant·es aux dérives terroristes du parquet, de l’Andra, des flics et de l’Etat, en employant tous les moyens propres à « l’ultra-gauche ».
A l’attention de la DGSI : k-way noir aperçu à décathlon.
Et c’est qui les malfaiteurs ? Encore une « association de malfaiteurs » où 7 militant.es sont criminalisé.es pour protéger des intérêts économiques et politiques. En tant que Comités de Soutien812, nous sommes à leurs côtés contre la répression politique.
Retrouvez le fil d’info et les comptes rendus du procès jour par jour ici : https://noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org/
Le Comité812 Rennais répond à l’appel du collectif Nous Sommes Idir et du Réseau d’Entraide Vérité et Justice.
Le collectif Idir, Espoir et Solidarité ainsi que le Réseau d’Entraide Vérité et Justice appellent à une journée de mobilisation nationale pour en finir avec les violences pénitenciaires, les mitards, les quartiers d’isolement et ’impunité pénitenciaire.
« Pour que le 30 mai deviennent une journée annuelle qui portera la voix des prisonnier-ères et de leur famille, marchons solidairement! »
“L’empathie est morte, avec elle la vérité” Farid El Yamni , Appel au rassemblement pour Clément Méric*, juin 2015.
Le comité Soutien 8/12 – Rennes sera présent aux côtés du collectif “Idir, Espoir et Solidarité” le 30 Mai à Lyon pour affirmer son soutien aux victimes des violences carcérales et du terrorisme d’Etat. Le 30 mai sera désormais une journée de lutte pour le respect et la dignité des détenu.e.s, pour la fermeture des quartiers disciplinaires et pour dénoncer les “morts suspectes” en prison, comme celle d’Idir, en septembre dernier au mitard de Lyon-Corbas. Des mobilisations s’organisent également à Nantes, Saint-Etienne, Perpignan, Béziers, Bordeau (etc.), nous invitons à les rejoindre.
Dans l’Affaire du 8/12, les enfermé.e.s vivent les conditions de détention “terro”, le statut de détenu.es particulièrement signalé.es, les fouilles à nu systématiques, les quartier d’isolement, une justice martelante BFMisée, la jouissance des matons face à la souffrance d’une personne déshumanisée…
Farid El Yamni nous dit “La police ne peut pas arrêter, la justice ne peut pas prononcer un châtiment si ces institutions font preuve d’empathie. On ne développe pas l’empathie dans ces groupes, on apprend à la taire, à la détester comme une faiblesse. Faire preuve d’empathie est incompréhensible avec les fonctions coercitives.” Ces mots résonnent particulièrement en nous qui luttons contre la criminalisation antiterroriste.
L’antiterrorisme est un moyen d’étendre le domaine de la déshumanisation dans toute la société, d’insufler par la manipulation des affects; toujours plus de violence et de désirs punitifs, toujours plus de répression de la moindre désobéissance, toujours plus d’impunité face aux crimes d’Etat, toujours plus d’extrémisme policier, toujours plus de fanatisme républicain, et toujours moins d’empathie pour autrui, ormis pour les forces de l’ordre.
L’antiterrorisme est le visage d’un emprisonnement infini de la société. Plus ses oreilles seront grandes, plus il vous faudra vous taire, plus ses yeux seront connectés, plus il vous faudra vous dissimuler.
La prison est le coeur de cette spirale liberticide. C’est une peine de mort sociale, c’est une mise hors du monde des “indésirables”, c’est de la torture sous de multiples formes. Les mitards et les QI en sont les formes les plus abjectes. La prison suinte de tout son dégoût du pauvre, son racisme profond et son virilisme fasciste.
Nous refusons de voir le monde devenir une prison, nous refusons de laisser les prisons devenir toujours plus immondes
Pour toutes ces raisons, il est indispensable d’écouter et relayer les voix des détenu.e.s, de nous mobiliser pour leur respect, leur dignité, contre les violences carcérales.
C’est pourquoi nous appelons à rejoindre les rassemblements du 30 mai, à Lyon comme ailleurs.
*Farid El Yamni est le petit frère de Wissam El Yamni, assassiné dans un commissariat de Clermont-Ferrand dans la nuit du nouvel an de 2012. Il a récemment publié “Wissam Vérité” aux éditions du croquant (https://editions-croquant.org/actualite-politique-et-sociale/716-wissam-verite.html), livre dans lequel il nous partage ses réflexions sur la violence de l’Etat, ainsi que ses solidarités avec les victimes de la Police/Justice, notamment autours de Clément Méric (militant anti-fasciste assassiné par des militants d’extrême-droite le 5 juin 2013) et Rémi Fraisse (assassiné à la ZAD de Sivens en 2014 par un gendarme).
L’article 3 de la Cour Européenne des Droits de l’Homme stipule : « Nul ne peut être soumis à la torture, ni à des peines ou traitement inhumains ou dégradants » , or comme nous le savons, les lieux d’enfermement (prison, CRA, hôpitaux psychiatriques) pratiquent la torture quotidiennement sous diverses formes.
«La torture est une relation, un rapport de force au détriment de la victime, visant à son asservissement, sa déshumanisation » d’après le Comité Européen pour la Prévention de la Torture, qui précise dans son 21e Rapport Général (2011) que « la mise à l’isolement peut, dans certaines circonstances, constituer un traitement inhumain et dégradant » et qu’ « elle devrait être de la durée la plus courte possible».
Depuis plus de 6 mois, un des 7 inculpé.es du 8/12 est maintenu sans motif valable à l’isolement total. Dans une lettre qu’il a fait parvenir à L’Envolée, lue lors de l’émission du 7 mai, il nous partage:
» L’être humain étant un animal grégaire, le lien social est pour lui-elle un besoin vital. L’isolement s’apparente donc à de la torture. Non pas une torture physique existant par un fait ou un acte, mais une torture plus pernicieuse, invisible, permanente existant par cette absence continue. »
« Je pense que nous construisons notre vision de soi par ce que nous renvoie les autres, mais comment exister quand il n’y a pas d’autres ? Quand les autres ne nous voient même pas ? L’isolement aurait-il pour but l’annihilation de soi ? Avant même d’être jugé, je devrais cesser d’exister ? »
Le 8 JUIN prochain, le directeur interrégional de l’administration pénitentiaire devra décider, après avis du médecin de la prison et du juge d’instruction, de reconduire ou non cette mesure. C’est pourquoi nous vous invitons, ami.es et camarades, à participer/organiser rapidement des actions de soutien pour mettre un terme à l’acharnement carcéral contre lui.
Le Code de Procédure Pénale stipule qu’en raison des « dommages qu’il peut causer à l’état de santé mentale, somatique, et au bien être social des détenus, […] l’isolement ne doit être utilisé que dans des circonstances exceptionnelles, en dernier ressort, et pour la durée la plus courte possible. » (Art. R. 57-7-68) mais surtout, il prévoit que l’autorité qui a pris ou prolongé la mesure, d’office ou à la demande de la personne détenue, peut y mettre fin à tout moment. (Art. R. 57-7-76)
Nous vous invitons à participer au plus vite à notre Grande Marée Postale ! Vous pouvez télécharger nos visuels de Cartes Postales contre l’Isolement, les imprimer afin de les remplir et de nous les faire parvenir (dans une enveloppe), nous les transmettrons ensuite rapidement au camarade incarcéré.
Ces cartes seront lues par le juge d’instruction et par l’administration pénitenciaire. Pour la sécurité de leur destinataire, merci ne pas injurier ou menacer le système pénal, ses membres et son monde dans vos messages (tout « acab » ou autre « crêve la taule » sera crapuleusement censuré)
Nous étions présentEs le 20 mars à Rennes pour la Journée Internationale contre le racisme systémique et les violences policières, carcérales, judiciaires. Ce fut l’occasion pour nous de parler de la violence antiterroriste.
Première prise de parole:
« Depuis plus de 3 mois maintenant, 7 personnes sont inculpéEs suite à la spectaculaire affaire du 8/12. 5 sont encore en prison dans des conditions de surveillance élevées.
Le 8 décembre dernier, la police antiterroriste est entrée par effraction chez notre amie. A 6h du matin, ils ont fracturé la porte de sa chambre et braqué leurs viseurs sur son coeur. Pendant 3 heures, ils ont tout démoli dans sa chambre, saccageant méticuleusement sa vie privée et dérobant ce qui leur paraissait intéressant pour leur enquête.
Que pensaient-ils trouver, ces « héros de la nation », dans la planque d’une « terroriste d’ultragauche » ? Des armes ? Des explosifs ? Des K-Way noirs ? Rien de tout cela !
Au milieu des brochures sur le féminisme, sur l’anti-racisme, ou sur violences validistes, pas de manuels pour la guerre !! Au milieu des plantes médicinales et des photos-souvenirs, pas de TNT !
Il est pourtant clair pour tout le monde qu’aujourd’hui, pour trouver du matériel servant à terroriser la population, ce n’est pas dans la chambre d’une militante qu’il faut chercher, mais dans les stocks de la police et les sous-sols de l’extrême-droite !
Alors, ces gros virils armés jusqu’aux dents ont pris l’ordinateur, le téléphone, des disques durs récupérés dans un vide-maison… Ils ont aussi pris en photos des posters sur le kurdistan et des gants de boxe…
A quoi sert l’antiterrorisme aujourd’hui ?
A nous faire désirer un régime sécuritaire et islamophobe.
A nous faire désirer un Etat autoritaire et patriarcal.
A nous faire désirer une République radicalisée et raciste.
« J’étais terrorisée, j’ai cru que j’allais mourir », témoigne Marianne, étudiante de 28 ans, qui s’est faite arrêtée récemment par la DGSI car elle avait passé le premier confinement dans ce même lieu en Dordogne avec les inculpéEs du 8 décembre. Lieu dans lequel ils et elles se sont retrouvéEs pour passer le confinement hors de la ville, ou parce que vivre en camion devenait illégal.
C’est le gouvernement lui même qui a créé cette soit disant « association de malfaiteurs terroristes » ! Et c’est l’antiterrorisme lui même qui crée artificiellement des coupables !
Des écoutes anti-flics, des envies de révolte, des fusils de chasse, des couteaux, une partie de paintball et une boite de conserve explosée dans les bois, Darmanin met le chocolat dans le papier d’alu et PAF ça fait des chocapic ! Qui cherche trouve !
Le spectacle étatique construit la menace terroriste pour nous faire oublier que la menace terroriste c’est l’État !
Le Comité 8/12 de Rennes exige la libération et l’abandon des charges pour tous les inculpéEs.
Pour la Justice, la Vérité, et la Révolte ! »
Deuxième prise de parole:
“Le 8 décembre 2020, 9 militant.e.s ont été perquisitionné.e.s et arrêté.e.s par la DGSI. Après 96h de Garde À Vue, 2 ont été libéré.e.s, à priori sans suite, 2 autres placés sous Contrôle Judiciaire et 5 autres placé.e.s en détention provisoire.
Iels sont accusé.e.s de « participation à une association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes ». Notons qu’aucun acte de violence ne leur est reproché, l’affaire repose sur des suppositions d’intentions. Pourtant, ces accusations bien abstraites ont suffit pour maintenir en détention 5 personnes depuis déjà plus de 3 mois.
Quand l’Etat parle de menace terroriste, la menace terroriste c’est l’État, car l’état Français joue sur le registre de la peur, amplifiée par les médias, pour gouverner par des mesures de terreur, notamment en massifiant le recours à l’enfermement et aux privations de liberté! Nous retournons donc la question: qui terrorise qui ?
L’antiterrorisme sert de prétexte, c’est un outil policier et judiciaire sans garde-fou qui permet de justifier tout et n’importe-quoi, en particulier lorsqu’il s’agit de stigmatiser les musulman.ne.s ou de réprimer des militant.e.s.
Sous prétexte d’anti-terrorisme, des musulman.ne.s, ainsi que des militant.e.s écologistes ont été massivement assigné.e.s à résidence depuis 2015. Sous prétexte d’anti-terrorisme et de « sécurité », des mesures liberticides sont prises, telles que la loi sur le « séparatisme » ou bien celle sur la « sécurité glogale ». Sous prétexte d’anti-terrorisme, on criminalise le simple fait de dénoncer l’islamophobie, en témoigne la dissolution du CCIF ou encore la charte imposée par l’état aux imams. Sous prétexte d’anti-terrorisme, il y a quelques mois, des enfants de 10 ans ont été réveillés à 6h du matin par des policiers cagoulés et en armes, avant d’être retenu.e.s et interrogé.e.s pendant 11h au commissariat. Sous prétexte d’anti-terrorisme, 5 militant.e.s pour les libertés sont enfermé.e.s, depuis déjà plus de 3 mois, sur de simples suspicions d’intentions.
Sous couvert de mesures préventives, l’enfermement est employé, alors qu’il s’agit d’une violence terrible, qui déshumanise les personnes et les prive des droits les plus élémentaires.
Aujourd’hui, ces 5 militant.e.s sont en détention provisoire. Enfermé.e.s sans procès, sur des soupçons d’intentions. Ça peut paraître une injustice criante, et ça l’est, mais il faut se rendre à l’évidence que ça n’est malheureusement pas du tout un cas isolé. La détention provisoire n’a rien d’une mesure d’exception, contrairement à ce qui est dit dans les textes de lois. En France, au 1er janvier 2017, on compte 19 500 prévenu.e.s, les personnes incarcérées en attente de leur procès, ce qui représente près d’un tiers des détenu.e.s. La détention provisoire est un outil bien pratique pour présumer coupables des personnes avant même de les juger, et ainsi les priver de nombreux droits, compliquant encore plus leur défense.
À cela s’ajoutent les Centres de Rétention Administrative, les CRA, où l’on enferme des milliers de personnes en exil sans même prendre la peine de les accuser de quoi que ce soit… L’injustice à son paroxisme! En France, au cours de l’année 2018, 45 800 personnes ont ainsi été placées en centre de rétention. La rétention est employée massivement et sans scrupules par la police aux frontières, sans prendre en compte les terribles conséquences sociales, sanitaires, financières et psychologiques que cela implique pour les personnes enfermées.
L’enfermement n’est pas une décision aléatoire, c’est une mesure de répression clairement dirigée contre des groupes de personnes. C’est une violence extrème sur laquelle l’état assoie son pouvoir colonial, capitaliste et patriarcal. En effet, la présomption d’innocence est invoquée à tours de bras pour protéger les policiers coupables de meurtres racistes ou encore un ministre de l’intérieur accusé de viol.
Mais lorsqu’on parle de personnes exilé.es, de personnes non-blanches, de musulman.es, de personnes trans, de personnes particulièrement précaires, ou dans le cas de cette affaire, de militant.es, iels sont présumé.e.s coupables d’après leur situation, leurs identités ou leurs idées, et iels sont enfermé.es sans autre forme de procès.
Pourtant, l’enfermement a des conséquences qu’on ne peut pas prendre à la légère. Il faut rappeler que la prison précarise, la prison humilie, la prison isole socialement, la prison détruit psychologiquement, la prison tue.
En France le taux de suicide est 7 fois plus élevé chez les détenu.e.s que dans le reste de la population. Et dans de bien nombreux cas, quand l’administration pénitentiaire déclare un suicide ou un arrêt cardiaque, des éléments décrédibilisent ces thèses, souvent des hématomes, des traces de lutte et les détenu.e.s comme les familles ne sont pas dupes. Iels demandent que la lumière soit faite sur les circonstances de ces décès. On pense notamment à Zoubir Abderrezak, mort dans la nuit du 24 au 25 octobre 2018 à la taule de Condé sur Sarthe, la mort de Jaouad en 2018 et celle de Jules en décembre 2020 au mitard de Seysses. La mort de Taoufik le 18 octobre à Perpignan. La mort de Jimony Rousseau le 2 février 2021 suite à son incarcération à Meaux. La liste des morts suspectes est longue et ne cesse de s’allonger.
Nous ne pouvons pas nous taire devant les violences qui s’exercent dans l’ombre. Nous ne pouvons pas laisser exposer qui que ce soit aux violences de l’enfermement. Hommages aux victimes de la prison. Justice pour Jimony, pour Zoubir Abderrezak, pour Taoufik et pour tout.e.s les autres.
Liberté pour les inculpé.e.s du 8/12 ! Liberté pour tou.te.s les enfermé.e.s ! Force à elles et eux ! »