Affaire du 8 décembre : Appel à une Semaine Internationale des Solidarités!

APPEL À UNE SEMAINE INTERNATIONALE DES SOLIDARITÉS AVEC LES INCULPÉ·ES DU 8.12.2020

DU 16 AU 23 SEPTEMBRE 2023

Les 7 camarades arrêté·es le 8 décembre 2020 passeront en procès du 3 au 27 octobre 2023. Iels seront jugé·es pour « délit d’association de malfaiteurs terroristes » (art. 450-1) à Paris. Aucun projet terroriste n’a été établi à l’issue de deux années d’instruction caractérisées par le recours à la torture blanche et à une surveillance des plus intrusive. La qualification criminelle n’a pas été retenue mais la dimension terroriste et collective demeure malgré l’absence totale de preuves ni même de liens entre tou·tes les mis·es en examen. Plusieurs d’entre elleux sont également inculpé·es pour « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement » (art. 434-15).

Les détails de l’« Affaire du 8 décembre » sont disponibles sur le blog :
https://soutien812.blackblogs.org/2022/01/30/un-recit-de-laffaire-du-8-12/

L’État français les accuse d’avoir « participé à un groupement formé ou une entente établie en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Les faits utilisés pour étayer ces accusations sont : des « notes blanches » mensongères, l’usage d’outils d’hygiène numérique (Tails, Tor, Signal, Silence, etc.), le refus de remettre des codes de déchiffrement de téléphones ou de disques durs, la pratique occasionnelle de l’AirSoft, des voyages (en Belgique, République Tchèque, Grèce, Colombie, etc.), une courte expérience de combat au Rojava, un vol, la détention de carabines de catégorie C ou B (dont 4 carabines non déclarées), la détention d’éléments ou de substances entrant dans la composition d’explosifs (produits ménagers), la confection à titre ludique de quantités infimes d’explosif.

La plupart de ces faits ne sont pas illégaux, ou relèvent du droit commun et ne concernent pas tou·tes les mis·es en examen. Pour construire la menace « terroriste » qui en découlerait, la DGSI a créé le récit d’un « groupe » qui effectuerait des « entraînements paramilitaires » dans le but de préparer des « actes de terrorisme » contre des « forces de l’ordre ou des militaires » ou des institutions, tout en « se concertant dans ce but avec des membres de divers groupuscules ayant les mêmes objectifs en France et à l’étranger, et ce par des moyens de communication cryptés. » Ce scénario est identique à celui qui fut utilisé contre beaucoup de camarades internationalistes.

C’est là que les opinions politiques (vraies ou supposées), les modes de vie (squat, habitat mobile, activisme international, autonomisme) et les profils des mis·es en examen deviennent des éléments suffisants pour faire basculer des délits de droit commun en « terrorisme ».

Pour être plus clair : l’idéal libertaire des camarades et la présomption de culpabilité sont ce qui maintient l’accusation « terroriste » bien qu’aucun projet ne soit défini. Cette déviance légale a été permise par les jurisprudences islamophobes depuis les tueries djihadistes qu’a connu la France depuis 2012.

Le coup de force de la DGSI et du Parquet Antiterroriste français (PNAT) est de vouloir transposer le traitement judiciaire de personnes ayant rejoint l’État Islamique à des militant·es désigné·es d’« ultragauche ». L’enjeu pour l’État français est de s’aligner sur d’autres pays européens, comme sur l’Italie par exemple. Dans ce pays fasciste, la simple édition de journaux anarchistes est considérée comme « à finalité terroriste » (voir la nouvelle opération antiterroriste Scripta Scelera). Ce basculement avait été tenté en 2008 avec l’affaire dite « de Tarnac » et s’était soldé par un échec.

Grâce à l’outil antiterroriste, l’État a le champ libre pour exercer la répression sous ses formes les plus tortueuses et violentes, tout en se vantant d’agir pour le bien commun. Cela lui permet de renouveler la légitimé de sa violence en alimentant la peur dans l’opinion publique, ainsi que d’approfondir les mesures les plus liberticides : surveillance et fichage de masse, enfermement administratif et préventif, lois sécuritaires, hybridation police-armée, tortures blanches, etc. Voir l’article de Laurence Blisson, « Risques et périls de l’association de malfaiteurs terroriste » pour plus de détails.

Pas une lutte sociale n’est épargnée par la répression antiterroriste. Les idées et pratiques révolutionnaires ; qu’elles soient réformistes radicales ou insurrectionnelles, qu’elles usent de violence ou soient pacifistes ; se retrouvent en première ligne de ce front. Aujourd’hui en France, des centaines d’associations perdent leurs financements pour des « liens avec l’ultragauche ». L’outil antiterroriste a pour ambition de faire taire toute contestation sociale, toute remise en question de l’État et du capitalisme.

QUI TERRORISE QUI ?!

La répression a des conséquences immenses sur les personnes visé·es et leurs entourages politiques, des vies sont brisées et des solidarités mis·es à mal. Partout, des camarades de lutte subissent de plein fouet la répression antiterroriste. De la Russie au Chili, en Grèce, en Italie, en Espagne, aux USA, au Canada, au Pérou, au Tchad, en Birmanie, aux Philippines, en Turquie, au Kurdistan, en Biélorussie, (etc.). Quels que soient les moyens de lutte utilisés, nous savons que la Terreur ne réside pas dans notre camp social mais qu’au contraire, nous la combattons chaque jour.

Partout, les solidarités internationales sont criminalisées. Les camarades ayant soutenu la lutte kurde sont réprimé·es, les actions de solidarité internationale sont scrutées comme des réseaux terroristes, la France prononce de plus en plus massivement des interdictions de territoire à l’encontre de camarades antifascistes et écologistes.

Dans cette affaire du 8/12, pour convaincre de la dangerosité des camarades, la DGSI (et la justice) définissent descampagnes de solidarité internationale comme des « actions de basse intensité », c’est à dire comme des actes de guerre. De simples tags « Stop law and order Exarcheïa » sur le Consulat grec, une banderole en manif « From Exarcheïa to Lyon against state repression No Pasaran ! » sont brandies comme des preuves de la potentialité terroriste de l’ultragauche française. Ce discours leur sert à criminaliser la détention par les inculpé·es du 8/12 d’affiches et de brochures internationalistes.

Oui, nous sommes solidaires des luttes, qui partout dans le monde tentent de sauver ce qu’il nous reste de liberté, d’eau potable et de terres fertiles. Non, nous ne voyageons pas dans des cités balnéaires ou sur des bateaux de croisière écocidaires mais vers des lieux d’émancipation et de résistance.

Nous combattons la destruction généralisée du Vivant et l’esclavage de l’Humanité par le capitalisme. Nous combattons les massacres perpétrés par les États et leurs empires économiques. Nous combattons la militarisation et les frontières meurtrières. La révolution sociale n’est pas un projet terroriste !

Les terroristes sont ceux qui détiennent les armes de destruction massive et les armées les plus puissantes de l’histoire. Ce sont ceux qui détruisent notre Terre et exploitent ses richesses. Ce sont ceux qui asservissent les Peuples et massacrent les résistant·es. C’est cette France qui s’est hissée au second rang mondial des ventes d’armes. Ce sont ces dictateurs sanguinaires, tels Erdogan ou Mohammed ben Salmane, reçus avec honneurs à l’Élysée.

Tant que l’oppression existera,
le Pouvoir, sur son chemin, nous trouvera.

COMMENT PARTICIPER À LA SOLIDARITÉ ?

Face à la répression policière et l’outil antiterroriste, ne nous laissons pas atomiser !

Face aux États qui veulent diviser les mouvements de résistance, les amitiés et les camaraderies, les collectifs et toutes les formes d’organisations de la gauche en général, nous revendiquons la solidarité sous toutes ses formes !

Nous vous invitons à faire retentir dans des formes variées notre détermination et notre rage contre leur monde, et notre solidarité avec personnes qui passeront en procès à Paris du 3 au 27 octobre 2023.

Chaque individu, collectif et organisation peut prendre part à cet appel. À sa manière, avec les outils qui lui sont familiers, sa créativité et son imagination ! De la plus fragile à la plus spectaculaire, toutes les actions ont du sens. Et si cela permet de renforcer nos liens, nos réflexions, notre réactivité, alors saisissons cette occasion.

Vous pouvez partager vos solidarités sur : 812support@riseup.net (préférez l’usage de PGP).

Retrouvez nos tracts, affiches, communiqués, etc. sur le blog :
https://soutien812.blackblogs.org/comment-aider/

Hashtags pour la France :
#Soutien812 #QuiTerroriseQui #DGSI #PNAT
#Antiterrorisme #TGIparis #Tribunaldeparis #France

Hashtags Internationaux :
#812Support #WhoTerroriseWhom #Solidarity
#International #StopFascism #Freedom

Blogs de soutien :

~ soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org ~

~ solidarityto8december.wordpress.com ~

~ soutien812.net ~

NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS ANTI-TERRORISER !

PROCÈS DES INCULPÉ·ES DU 8 DÉCEMBRE 2020: APPEL À SOLIDARITÉ!

À toutes les organisations, collectifs autonomes, militant·es et syndicats de notre camp social.

Nous sommes des proches, ami·es, familles et soutiens, et nous mobilisons depuis le 8 décembre 2020 pour soutenir les personnes ciblées par l’opération antiterroriste de cette même date.

Depuis plus de deux ans, nous avons affronté les murs des prisons avec des campagnes contre l’isolement carcéral (envoi de centaines de cartes postales et tribunes unitaires contre l’acharnement carcéral), avec la participation à des manifestations (Journées Nationales contre les Violences Pénitentiaires, mobilisations contre les Violences d’Etat, rassemblements), avec des recours administratifs contre l’État, etc.

Et nous affrontons encore aujourd’hui les murs du silence médiatique et politique dû au stigmate « terroriste ».

Nous vous appelons à vous mobiliser concernant cette « Affaire du 8 Décembre », qui sera jugée du 3 au 27 octobre prochain, et plus généralement contre l’extension sans précédent de l’arsenal antiterroriste. Nous sommes tous·tes concerné·es !

Merci de prendre le temps de LIRE et de PARTAGER cette invitation.

Salutations libertaires,
Soutien812bzh.

Le 8 décembre 2020, la DGSI accompagnée de policiers sur-armés (GAO, RAID) ont effectué une opération antiterroriste aux quatre coins de la France. Cette opération violente a conduit à l’arrestation de neufs militant·es, puis à la mise en examen de sept d’entre elleux, dont cinq ont ensuite fait plusieurs mois de détention. Iels sont inculpé·es pour « association de malfaiteurs terroristes » (Art. 421) et « refus de communiquer ses conventions de chiffrement »

Nous les réunissons sous la banière « libertaire » mais leurs engagements et aspirations politiques n’étaient pas identiques, chacun·e militant dans des luttes différentes: soutien aux familles réfugiées, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’Etat, squat d’activités politiques et culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, engagement pro-kurde contre DAESH, mouvement Gilets Jaunes, etc. Ce sont des camarades de longue date des luttes sociales.

Nous avons dénoncé dès le début ce montage médiatique et politique qui n’a d’autre but que d’approfondir la militarisation de la répression sur les mouvements contestataires et d’assimiler l’idée de Révolution sociale à l’horreur du terrorisme djihadiste.


👉 POUR PLUS DE DÉTAILS: L’affaire du 8 décembre: c’est quoi ?
https://soutien812.blackblogs.org/2022/01/30/un-recit-de-laffaire-du-8-12/

Depuis plus de deux ans nous continuons de poser inlassablement la question: qui terrorise qui ?! Regardons la violence en face! Combien de millions de personnes plongées dans la pauvreté? Combien de mort·es dûes à l’inaction climatique ou à la banalisation quotidienne de l’extrême-droite? De la destruction de l’hopital public à l’explosion des ventes d’armes, les vrais terroristes se cotoyent dans les plus hautes sphères de l’État et de l’industrie.

Les récents évènements ne cessent de prouver la banalisation de l’usage des forces antiterroristes et l’engrenage de violence dans lequel s’enfonce la Macronie jour après jour, emportant avec elle une large part de l’opinion publique. Cela nous rappelle qu’une mesure d’exception finit toujours par s’appliquer massivement et qu’il n’y aura pas de retour en arrière sans que nous n’agissions.

Alors que les attaques facsistes se multiplient en toute impunité, des camarades doivent se défendre d’un projet terroriste inconnu, sous un chef d’inculpation qui ne nécessite même pas la preuve de l’existence d’un projet pour vous condamner!

C’est pourquoi aujourd’hui nous préparons la mobilisation en vue du procès des inculpé·es du 8/12.

Après plus de deux années d’instruction à charge, le juge a ainsi décidé de maintenir les accusations de la DGSI. Les inculpé·es passeront devant la Chambre 16 (antiterrorisme) du tribunal correctionnel de Paris. Le procès se déroulera du 3 au 27 octobre. Et les inculpé·es du 8/12 risquent aujourd’hui encore plusieurs années de prison et des dizaines de milliers d’euros d’amende.

Dans le contexte judiciaire actuel particulièrement violent envers les révolté·es (de Sainte-Soline aux jeunes des quartiers populaires, en passant par les militant·es kurdes), les juges ont eu la main très lourde. Il ne fait aucun doute que ce procès sera fortement instrumentalisé par le pouvoir.

Imaginez: LE PROCÈS DE L’ULTRAGAUCHE! Quelle aubaine.

Sauf que les inculpé·es du 8/12 ne sont pas plus -ultra- que n’importe qui. Iels ont leurs éthiques, leurs modes de vie et leurs idéaux d’émancipation sociale. Et le projet de « s’en prendre aux forces de l’ordre » est une pure invention de la DGSI. Aucun inculpé ne se préparait à ce type d’action suicide. Mais à l’ère de la post-vérité, le vrai est un moment du faux.

Cette construction policière a été créée pour approdondir la répression et pousser le mouvement social à voir l’ennemi en son propre camp. Demain, ce sera peut-être vous qui serez dans le viseur. Ce scénario (même faux) sert déjà le clan fasciste au pouvoir, il vient valider la vieille litanie des manifestant·es tueur·euses de flics. Suite à l’extrême répression à Sainte Soline, Darmanin brandissait cet « attentat déjoué d’ultragauche » sur les plateaux télés.

Un procès politique ne sert pas à punir des individus mais un mouvement, nous appelons donc à la solidarité de toutes les composantes de la contestation sociale.

Laisserez-vous Darmanin inscrire dans la jurisprudence que l’idéal révolutionnaire est un projet terroriste? Ne laissons pas l’État franchir ce cap!

NOUS APPELONS À :

  • DEUX RASSEMBLEMENTS DEVANT LE TRIBUNAL DE PARIS (Porte de Clichy) : le jour de l’ouverture (3/10) et celui du verdict (27/10). Que ce moment soit un bâton dans les roues du Tribunal médiatique et nous permette de faire sauter leurs imaginaires!
  • UNE SEMAINE DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE : du 16 au 23 septembre. Devant les embassades françaises, consulats ou institutions, entreprises ou infrastructures, tout ce qui représente la terreur de l’État français. Par tous les moyens que vous trouverez beaux et réjouissants.
  • L’ORGANISATION D’ÉVÈNEMENTS DE SOUTIEN : dès le mois de septembre jusqu’à la fin du procès.
  • LA MÉDIATISATION DE L’AFFAIRE DU 8/12 : la diffusion de nos contenus dans vos réseaux sociaux, vos journaux et médias (affiches, tracts, témoignages et podcasts sont disponibles sur notre blog).
  • LE SOUTIEN FINANCIER : les quatre semaines de procès coûteront plusieurs milliers d’euros à chaque camarade. Ici, une cagnotte en ligne : https://www.cotizup.com/soutien-8-12
  • LA DIFFUSION DE CET APPEL À VOS ORGANISATIONS CAMARADES


👉 COMMENT AIDER ? PLUS D’INFOS ICI :
https://soutien812.blackblogs.org/comment-aider/

[Flashmob] Patriarcat au feu! 🔥 ️

Un grand merci aux camarades de Nous Toutes 35 qui nous ont dédié leur flashmob du 8 décembre dernier! ❤️‍🔥

Voici leur message de soutien:

« A l’occasion de ce flashmob du 8 décembre, nous souhaitions adresser une pensée particulière aux inculpé.es du 8 décembre.

9 activistes arrêté.es en 2020 par la DGSI, accusé.es alors de préparer une action violente.

La justice anti terroriste est utilisée pour réprimer les mouvements progressistes d’une ‘ultragauche’ fantasmée.

A Nous Toutes 35, en tant que collectif féministe, anticapitaliste et intersectionnel, nous refusons la diabolisation et la criminalisation de nos mouvements.

Nous ne céderons sur rien, ni sur la légitimité de nos existences, ni sur nos horizons politiques, ni sur notre droit à vivre ici et maintenant des vies libres qui font sens pour nous. »

Journée de Soutien International pour Libre Flot!

RETROUVEZ TOUTES LES ACTIONS DE SOUTIEN ICI
🖤 ✊ 🔥 😎 🧨👊 🎆 🌍 🥲 💥 ❤️

 

COMMUNIQUE DE L’INITIATIVE LIBERTAIRE THESSALONIQUE
Publication d’origine

Le 8/12/2020, le camarade Florian, dit Libre Flot, après des mois de surveillance intensive, est arrêté lors d’une opération spéciale du service Français de lutte contre le terrorisme. Le même jour, 9 autres personnes sont arrêtées. Avec Libre Flot, 7 de ces 9 personnes seront accusées d’être « membres d’une organisation criminelle planifiant un attentat terroriste ». Dans ce dossier, les autorités Françaises ont choisi de désigner Libre Flot comme chef de cette organisation criminelle présumée. Les personnes arrêtées ont été capturées par les autorités Françaises dans différentes villes et, comme elles l’ont dit, tout le monde ne se connaît pas du tout. Finalement, les autres personnes arrêtées/arrêtées, à l’exception de Libre Flot, ont été libérées, à des conditions restrictives, après quelques mois de détention provisoire et attendent d’être jugées.

Le camarade Libre Flot est pris pour cible et persécuté politiquement par l’État Français pour avoir combattu en tant que combattant volontaire dans les rangs des Unités de protection du peuple (YPG) contre l’État islamique. Il a participé activement aux batailles pour la libération de Raqqa, le bastion de l’État islamique en Syrie. Libre Flot, en tant que combattant internationaliste, a participé activement au projet révolutionnaire de libération des peuples du nord et de l’est de la Syrie, combattant arme à la main aux côtés de combattantes et de combattants de différentes ethnies. Il a défendu la cause de la libération sociale et du confédéralisme démocratique, c’est-à-dire la coexistence libre, égalitaire, solidaire et pluraliste des peuples à travers des processus de démocratie directe, avec le féminisme, l’écologie et l’économie coopérative, dans un environnement géographique, en effet, où jusqu’à récemment prévalaient la théocratie, l’obscurantisme, le conservatisme de la morale, l’appauvrissement débridé, l’oppression et l’exploitation imposées par les relations productives semi-féodales, le despotisme patriarcal, les conflits et divisions raciaux et religieux constants. Les États criminalisent l’internationalisme révolutionnaire et prolétarien parce qu’ils voient que la réalisation de cette valeur universelle ébranle les fondements de l’oppression et de l’exploitation sur lesquels le capitalisme est construit. Les États du centre capitaliste ne supportent par l’idée que leur apparente paix artificielle soit perturbée violemment par un soulèvement social ou une révolution, d’autant plus si elle se propage à l’échelle internationale. C’est pourquoi ils procèdent méthodiquement à l’isolement politique et la punition ostentatoire des militants internationalistes. En persécutant un combattant en particulier, ils cherchent à porter un coup significatif à la cause révolutionnaire elle-même, aux luttes sociales et de classe internationalistes. En l’espèce, l’État français, par l’intermédiaire du ministère public et du juge d’instruction, étiquette Libre Flot en terroriste islamiste, bien qu’il sache pertinament qu’il s’est battu contre l’État Islamique. En bref, l’État Français cherche cyniquement et calomnieusement à assimiler le rôle, les motivations et l’action des combattants du mouvement de libération kurde aux fondamentalistes et aux djihadistes de l’État islamique, selon le récit bien connu des deux extrêmes, dont l’extrême réactionnaire est toujours le berceau du complexe autoritaire de l’État et du capital, révélant ainsi l’hypocrisie et la complicité essentielle de ceux qui partagent cette rhétorique ridicule et fragile.

En outre, il convient de mentionner que les militantes et les militants qui se trouvaient au Rojava, même pour des raisons journalistiques, ont été interdits d’entrée dans les pays qui relèvent de l’espace Schengen et dépouillés de leurs passeports de manière vindicative. De même, les gouvernements des métropoles capitalistes occidentales non seulement ne reconnaissent pas l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, mais continuent de maintenir le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ses organisations fraternelles sur leurs listes d’organisations terroristes, restent silencieux en tant que complices de l’isolement d’Abdullah Öcalan sur l’île d’Imrali, soutiennent l’embargo sur le Rojava qui étrangle les peuples de la région et envoient du matériel militaire aux Turcs. Cet État occupe militairement une partie du Kurdistan et attaque les combattants et les combattants de la lutte de libération kurde même avec des armes chimiques. Nous ne nous attendions à rien d’autre de la part des États. Après tout, ce sont des mécanismes répressifs qui surveillent les conditions de l’exploitation de classe imposée. Le but est que ceux d’en bas comprennent leur rôle réactionnaire, parce qu’ils agissent contre toute perspective révolutionnaire et libératrice.

Libre Flot est en détention provisoire prolongée et à l’isolement cellulaire depuis son arrestation. Le commandant de la prison des Yvelines (Bois d’Acry) l’a informé que sa détention à l’isolement avait été décidée par de hauts fonctionnaires et que rien ne serait fait pour son cas avant les élections. Le traitement vindicatif du camarade s’avère donc être une question purement politique qui pèse lourdement sur la direction même de l’État Français. En d’autres termes, il s’agit d’une mascarade judiciaire orchestrée qui vise à isoler socialement et politiquement le militant Libre Flot, à criminaliser l’internationalisme et à chasser l’engagement politique actif à la cause de l’émancipation sociale et de classe mondiale. L’État Français renforce déjà sa stratégie préventive anti-insurrectionnelle afin de protéger son hégémonie à l’intérieur du pays et de la protéger des troubles sociaux indésirables. Dans ce contexte, il a récemment interdit le Groupe antifasciste de Lyon « GAL » et l’organisation de solidarité avec le peuple palestinien « Palestine Vaincra ». De tels développements devraient nous préoccuper particulièrement, car cette stratégie des États n’est pas si éloignée de nos propres parties, après tout. Nous avons vu des militants ciblés et persécutés de manière vindicative et des collectifs politiques entiers ciblés par les forces de l’ordre et la répression de l’État. La loi, après tout, est le résultat de l’équilibre actuel des pouvoirs. Par conséquent, si nous ne nous organisons pas et si nous ne massifisons pas les lignes de résistance sociale et de classe, il n’y aura aucun moyen d’arrêter l’arbitraire des autorités de poursuite de l’État et leur intention d’imposer un silence de cimetière à la société.

Nous sommes solidaires et solidaires de la lutte du combattant social et révolutionnaire internationaliste Libre Flot, qui est en grève de la faim depuis le 27/2/2022, exigeant sa libération, parce qu’il est injustement détenu dans les prisons de l’État Français, à la suite d’un montage des services antiterroristes de la France. En soutenant la lutte de Libre Flot, nous soutenons en même temps la lutte de libération des peuples du Rojava, c’est-à-dire la révolution sociale vivante de notre temps, la nécessité de l’autodéfense prolétarienne contre l’arbitraire étatique et le despotisme, mais aussi la cause même collective de l’émancipation humaine universelle et de la révolution sociale.

Le 4 avril de cette année, jour de l’anniversaire du camarade Libre Flot, a été désigné comme une journée internationale d’action pour la sortie de Libre Flot. Ce jour-là, nous sommes intervenus avec des banderoles, des slogans, des astuces et des textes, en grec et en Français devant l’entrée du consulat Français de Thessalonique / Institut Français. Après la fin des interventions, la police a procédé à l’arrestation de 8 personnes, qui jusqu’à ce moment sont détenues à l’AT Toumbas sans avoir aucune information si les arrestations sont converties en arrestations.

LIBÉRATION IMMÉDIATE DU COMBATTANT SOCIAL ET RÉVOLUTIONNAIRE INTERNATIONALISTE LIBRE FLOT QUI EST EN GRÈVE DE LA FAIM DEPUIS LE 27/2/2022

LES ÉTATS SONT LES SEULS TERRORISTES

A BAS LA JUSTICE FRANCAISE

L’ARBITRAIRE ET L’ARROGANCE DES ÉTATS NE RECULENT QU’AVEC DES LUTTES SOCIALES ET DE CLASSE MASSIVES ET DYNAMIQUES

POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE AU ROJAVA

POUR LA JUSTESSE DE LA LUTTE POUR L’ÉMANCIPATION SOCIALE MONDIALE

Initiative libertaire de Thessalonique (membre de la Fédération anarchiste)

 

CERTAINS SONT DES HEROS, ALORS QUE D’AUTRES SONT DES TERRORISTES
Déclaration pour la journée internationale de soutien à Libre Flot.
Publication originale.

Le 24 février l’armée russe à lancé sa guerre de conquête contre l’Ukraine. Cette guerre brutale a créé un sentiment de choc à travers le monde. En réponse, des milliers d’internationaux se sont précipités en Ukraine pour participer à la défense. Ils sont reçus à bras ouverts, peu importe leur point de vue politique. Nombreux sont ceux à travers le monde à les considérer comme des héros, particulièrement dans l’Ouest et même certains gouvernements.

A la même saison sept ans plus tôt, les forces emmenées par les Kurdes ont libéré la région de Kobanê dans le nord est de la Syrie des militants de l’Etat Islamique qui y avaient infligé une cruauté inimaginable à la population. Mais il faudra quatre ans de plus pour que les Forces Démocratiques Syriennes Kurdo-Arabes prennent leur dernier bastion sur la rive est de l’Euphrate à Deir-ez-Zor. Comme aujourd’hui en Ukraine, de nombreux internationaux de la Chine au Brésil ont fait le voyage jusqu’en Irak et en Syrie et combattu aux côté des forces locales contre ce groupe terroriste. Libre Flot était l’un d’eux.

Libre Flot est allé en Syrie à cause de son amour pour la vie, l’humanité et la liberté. En véritable internationaliste il a vu cette souffrance lointaine comme la sienne, le combat contre la tyranie dans un autre pays comme son propre combat. Malgré tout, après son retour il n’a pas reçu un accueil héroïque mais à été suivi par la police, son téléphone mis sur écoute. Il a été arrêté le 8 décembre 2020 et, sur la base d’accusation bancales et de preuves douteuses, a été placé en détention préventive à l’isolement pendant 15 mois sous le prétexte d’être le leader d’une organisation terroriste.

Pendant que les médias français et les politiques chantent les louanges des volontaires partis se battre en Ukraine, et pendant que l’armée française continue ses soit-disant opérations antiterroriste au Mali, au Chad et dans d’autres pays, Libre Flot -quelqu’un dont le seul crime a été de combattre un véritable groupe terroriste dans un pays étranger pour défendre la liberté de son peuple à été enfermé dans la prison de Bois D’Arcy jusqu’à aujourd’hui.

Libre Flot est toujours en grève de la faim à l’heure où nous parlons. Il a déjà perdu 16kg mais son esprit reste fort et sa détermination à se battre pur sa liberté reste inchangée. Aujourd’hui, le 4 avril, est un jour symbolique. Pas seulement parce que c’est l’anniversaire de Flot ; c’est aussi l’anniversaire d’Abdullah Ocalan qui purge une peine de prison à vie en Turquie depuis 1999. Aujourd’hui nous sommes réunis, pas seulement pur montrer notre solidarité à Libre Flot, mais aussi pour montrer notre solidarité avec tous les prisonniers politiques autour du monde.

Aujourd’hui, 37 jours après le début de sa grève de la faim nous exigeons la fin de cette grotesque parodie de justice. Nous exigeons son immédiate libération. Nous condamnons ce système judiciaire corrompu qui a privé Libre Flot et tant d’autres de leur liberté sur la base de la présemption de culpabilité. Nous condamnons la logique antiterroriste qui est employee par l’état français et tant d’autres pour réduire au silence les activistes politiques et les dissidents. Nous condamnons l’hypocrisie de l’état français qui violes éhontément sa propre devise “Liberté, Égalité, Fraternité” et persécute celles et ceux qui se battent pour la respecter.

Solidarité avec Libre Flot !

Solidarité avec tous les prisonniers politiques !

Personne n’est libre tant que tout le monde n’est pas libre !

Un groupe international de solidarité à Libre Flot.

Libre Flot : Appel à une Journée Internationale d’Actions de Solidarité

Le 8 décembre 2020 un groupe de 7 personnes a été arrêté en France pour participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes. 

La majorité de ces personnes a été relâchée sans plus de charge qu’une instruction en cours pour “association de malfaiteurs”, une charge utilisée pour aggraver les sanctions et outre passer les droits humains. 

Libre Flot, a été incarcéré de manière preventive, et placé en isolement depuis son arrestation le 8 décembre 2020. 

Il est à ce jour la dernière personne à être encore incarcérée. 

À travers cette affaire l’Etat français essaye de faire passer l’engagement de Flot dans la lutte libertaire contre l’état islamique, pour un engagement comparable à celui des personnes qui rejoignent daesh en Syrie.

Le 27 février dernier, face au rejet de sa demande de mise en liberté, Libre Flot a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention provisoire dans l’attente d’un procès qui n’arrive pas ; pour dénoncer cette association reprochée qui n’est autre que pure fabulation puisqu’elle est supposée exister entre des personnes qui ne se connaissent même pas ; ainsi que pour dénoncer la répression de l’Etat français envers les personnes qui ont combattu l’état islamique, traitées comme si elles avaient combattu aux côtés de Daesch ! 

Le 24 mars dernier, Libre Flot a été hospitalisé, après avoir perdu beaucoup de poids, et voyant son état de santé se dégrader. 

Le 4 avril 2022, ça fera bien plus d’un mois qu’il aura entamé cette grève de la faim. 

Le 4 avril 2022, c’est surtout son anniversaire. C’est pourquoi nous avons choisi cette date pour appeler à une journée d’actions de solidarité ! 

On appelle tous camarades et même toute personne ayant un sens de la Justice, à se mobiliser le 4 avril 2022 en se rassemblant devant les ambassades françaises, consulats ou institutions, ou en trouvant n’importe quel moyen de faire entendre votre objection à cette injustice flagrante et inhumaine.