PARLONS JUSTICE! ACTION DE SOUTIEN CONTRE L’ISOLEMENT

Parlons Justice !” lançait le gouvernement en ouvrant le 18 octobre 2021 les Etats Généraux de la Justice. En soutien à nos proches qui subissent les violences carcérales, l’isolement, le mitard : faisons pleuvoir la Justice sur eux! Ri-Postons en masse ces cartes pour dire: STOP A LA BARBARIE CARCERALE! Téléchargez, timbrez, postez!

UN AN DE TORTURE BLANCHE POUR UN INCULPE DU 8/12.

Suite à l’opération de répression antiterroriste du 8 décembre 2020, 5 personnes avaient été placées en détention provisoire. Le juge d’instruction Jean-Marc Herbaut s’est servi de la détention comme manière d’affaiblir les inculpé.es afin qu’iels ne puissent se défendre dans des conditions correctes. C’est une manière bien rôdée et courante que d’utiliser l’enfermement pour briser les gens, comme le rappelle régulièrement L’Envolée qui relaye des témoignages de détenu.es depuis plus de 20 ans. Presque 30% des détenu.es en France sont en attente de jugement. Puni.es d’avance “par prévention”, mais surtout présumé.es coupables et condamné.es d’avance.

Au fur et à mesure que les interrogatoires se terminaient, les inculpé.es étaient relâché.es et mis.es sous Contrôle Judiciaire. Les derniers en date le fûrent le 15 octobre et le 5 novembre.

Alors que la dimension de répression politique dans cette procédure ne fait nul doute, aucun projet quelconque n’étant réellement reproché aux inculpé.es qui ne constituent par ailleurs pas un groupe, notre ami, fantasmé en “leader” par la DGSI, a subi un régime d’isolement illégal, renouvellé trois fois, dont il a témoigné de l’impact sur sa santé plusieurs fois.

Nous vous invitons à lire ses témoignages avant de poursuivre.

Pensez-y : 365 jours d’isolement. Trois-cent soixante-cinq jours

C’est dans ces conditions, notamment de troubles sensoriels et mémoriels intenses, qu’un prétendu “juge”, indigne de ce nom, lui somme de s’expliquer encore et encore sur le moindre de ses faits et gestes ou propos tenus plus d’un an auparavant, parfois alcoolisé. On pourrait penser à un sketch des Inconnus, si les conséquences n’étaient pas aussi dramatiques. Ironie implacable de l’Ajustice antiterroriste.

Malgré les recours au tribunal administratif, malgré la violation de ses droits assumée, malgré plusieurs actions de soutien (Grande Marée Postale contre l’Isolement en mai, et une tribune Violences Pénitenciaires et Acharnement Carcéral, Stoppons la Spirale Répressive!) l’Administration Pénitentiaire de Bois d’Arcy organisait le 12 novembre dernier un “débat” visant à constituer un dossier qui sera transmis au Ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui statuera début décembre prochain d’un nouveau renouvellement (ou non?) de sa torture blanche.

« La torture est une relation, un rapport de force au détriment de la victime, visant à son asservissement, sa déshumanisation » d’après le Comité Européen pour la Prévention de la Torture (CPT). Ce dernier précise dans son 21e Rapport Général (2011) que « la mise à l’isolement peut, dans certaines circonstances, constituer un traitement inhumain et dégradant », qu’ « elle devrait être de la durée la plus courte possible ». Par conséquent, le CPT réclame aux Etats de « réduire le recours à l’isolement au minimum absolu« .

Pourtant, Odile Cardon (directrice de la Maison d’Arrêt (MA) de Bois d’Arcy) avait décidé de son placement à l’isolement dès son incarcération le 11 décembre 2020. Puis, malgré une conduite exemplaire, d’un renouvellement le 11 mars 2021.

Ensuite, c’était au tour Stéphane Scotto, ancien sous-directeur de l’état-major de sécurité (de 2009 à 2012) et fraîchement nommé Directeur Interrégional des Services Pénitentiaires (DISP) de Paris; qui renouvella son isolement début juin 2021, puis début septembre. Directeur de la MA de Nancy (2001-2004), il avait été mis en examen pour “homicide involontaire” puis blanchi de toute responsabilités par la Justice. Il est aussi célèbre pour avoir expérimenté à Fresnes l’isolement des détenus “radicalisés” du reste de la prison; ou encore des fouilles à nu systématiques et illégales.

Le camarade maintenu à l’isolement depuis un an témoignait de l’illégalité la mesure :

« En restant sur ma situation et mon isolement, il est « amusant » de constater le non-respect par l’AP de leurs lois. La circulaire du 14 avril 2011 stipule, en résumé, que l’on ne peut être placé en isolement pour les faits que l’on nous reproche (ou pour lesquels quelqu’un.e a été condamné). La raison doit être un comportement dit « inadapté » ou « dangereux ». Malgré cela la direction de la taule m’a imposée pendant six mois et a obtenu la prolongation de l’isolement en disant très clairement qu’elle se basait uniquement sur les faits reprochés et qu’elle reconnaissait que mon comportement n’a posé aucun problème. Donc, sans aucune gène, on bafoue les droits d’une personne et on lui applique la torture dite « blanche »… Tranquille!”

Libre Flot – Lettre depuis l’isolement – A lire ici

LA BARBARIE EN PRISON : POUR L’ABOLITION DU MITARD ET DE L’ISOLEMENT.

Tout comme les violences policières, les actes de barbarie en prison se font nombreux et toujours passés sous silence ou légitimés. Ils sont le fruit de la diffusion dans la population de désirs punitifs et d’une déshumanisation de certaines catégories sociales. Islamophobie, racisme, masculinisme et validisme constituent cette “passion contemporaine” (Fassin, 2017) qu’est la punition.

Il y a eu plus de 50 suicides et morts suspectes en 2021 dans les prisons françaises. Les suicides sont environ 7 fois plus élevés en prison qu’en dehors, et encore 15 fois plus à l’isolement. Il faut agir, car la situation empire.

“Dans les cellules des quartiers disciplinaires (QD), les conditions de détention sont encore plus intolérables que dans le reste de la prison. Isolées du reste de l’établissement pénitentiaire, elles sont le lieu où des dizaines de prisonnier.ères meurent chaque année dans des conditions obscures.”

Christian Chouviat, lors de la manifestation contre les violences policières du 20 mars 2021 à Paris.

Ce fut le cas d’Idir Mederess en septembre 2020 à la MA de Lyon-Corbas. Il se serait “suicidé”, à 2 semaines de sa sortie. La famille n’en croit pas un mot. Le 30 mai 2020, l’Association Idir Espoir & Solidarité a lancé la première Journée Nationale contre les Violences Pénitentiaires. Elle a aussi lancé une pétition à destination d’Emmanuel Macron et Eric Dupond-Moretti qui demande la radiation des mitards, que nous vous invitons à signer et partager.

Une tribune du juriste Gaspard Lindon parue en 2018 dans Libération titrait “Le Mitard, une incohérence constitutionnelle” et informait :

“On ne sort pas indemne d’un tel isolement prolongé. Outre le risque accru de suicide, on recense de nombreux effets nocifs sur le détenu (panique, dépersonnalisation, paranoïa, hallucinations, aggravation de pathologies existantes entre autres)”.

Dans cette continuité, le collectif Fracas publiait une brochure en mai 2021 intitulée “Pour l’Abolition du Mitard”. On y apprend :

“En théorie, le quartier disciplinaire (QD) se distingue fortement du quartier d’isolement (QI). Une circulaire de l’Administration Pénitentiaire (1999) établit très clairement que le quartier d’isolement ne “constitue pas une sanction disciplinaire”, ce qui permet notamment d’y placer les prisonnier.ères pour une durée indéterminée. »

Ce fut par exemple le cas de Christine Ribailly, qui a passé 725 jours au mitard et 210 à l’isolement en 4 années d’emprisonnement. “Le quartier d’isolement, c’est le mitard sans limitation de durée”, disait-elle.

On y retrouve également un extrait du Bulletin de l’Association des Parents et Amis de Détenus (février 1988) :

“Les conditions d’isolement, donc la privation sensorielle, que subissent aujourd’hui certains détenus, qu’ils soient politiques ou droits communs, ne sont rien d’autre que des assassinats lents et propres. Les quartiers d’isolement, quelque soit leur appellation sont la forme futuriste de la peine capitale. On y assassine le mental en mettant en place le système de l’oppression carcérale à outrance, conduisant à la mort par misère psychologique.”

Les luttes contre l’isolement carcéral ne datent pas d’hier. Les prisonnier.ères, leurs familles et leurs proches, dénonçaient déjà la torture de l’isolement dans les années 70. (Pour une chronologie des luttes anticarcérales, lire “A ceux qui se croient libres” de Thierry Chatbi) De nombreuses révoltes, grèves de la faim et soutiens extérieurs avaient réussi à faire abolir les Quartiers de Haute Sécurité (QHS).

“De 1975 à 1981, de nombreux détenu(e)s se sont battu(e)s contre les QHS dans lesquels étaient isolés les détenu(e)s “récalcitrants”.
Par leur solidarité dans la lutte, ils ont réussi à les faire fermer.
Hélas, ils ont été remplacés par les QI (Quartiers d’Isolement) qui ont la même fonction, anéantir et détruire toute résistance, NIER LE DROIT AU RESPECT DE LA DIGNITE!! »

Bulletin de l’Association des Parents et Amis de Détenus, février 1988

En 2012, des prisonnier.ères en lutte dans la prison de Roanne réclamaient encore la fermeture des QD et QI. Ce ne sont donc pas seulement les QD qu’il faut fermer, c’est le concept même d’isolement qu’il faut abolir.

L’article 3 de la Cour Européenne des Droits de l’Homme stipule : « Nul ne peut être soumis à la torture, ni à des peines ou traitement inhumains ou dégradants », or comme nous le savons, les lieux d’enfermement (prisons, CRA, hôpitaux psychiatriques) les pratiquent systématiquement sous diverses formes. Nous voyons la violence carcérale s’étendre jusque dans la santé y s’y substituer: “Nous sommes alarmés par le virage sécuritaire observé ces quinze dernières années”, concluait récemment le Groupe d’Entraide Mutuelle (GEM) “L’Antre-2” (Rennes) après une enquête sur les soins sans consentement (C’est du soin si c’est contraint?).

En raison des « dommages qu’il peut causer à l’état de santé mentale, somatique, et au bien être social des détenus, […] l’isolement ne doit être utilisé que dans des circonstances exceptionnelles, en dernier ressort, et pour la durée la plus courte possible. » (Art. R. 57-7-68) Le Code de Procédure Pénale stipule également que l’autorité qui a pris ou prolongé la mesure, d’office ou à la demande de la personne détenue, peut y mettre fin à tout moment. (Art. R. 57-7-76)

Quant au Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté, il concluait dans son rapport de 2019 : “Plusieurs des établissements visités en 2019 présentaient des locaux disciplinaires ou d’isolement qui ont été qualifiés d’immondes et, dans un cas, leur fermeture immédiate a même été demandée. Les cellules de quartier disciplinaire et d’isolement sont nues et sombres, y compris pour des séjours de longue durée, les cours de prommenade ne sont que des espaces exigus et humides dépourvus de tout et souvent recouverts de grilles diverses assombries par des débris végétaux.”

NOUS AVONS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN!
Participez à l’action et partagez dans vos réseaux!
Postons en masse ces cartes pour dire: STOP A LA BARBARIE CARCERALE!

A télécharger ici : Cartes Postales contre l’isolement.

L’ordre carcéral n’échappe pas aux logiques de sécurité globale, il est au contraire une infrastructure (morale et matérielle) motrice du continuum sécuritaire. Les réalités qui y sont vécues, propulsées par le syndicalisme pénitentiaire dans la sphère politique et médiatique, nourissent les pulsions punitives dans la société.

La spirale sécuritaire provient aussi des prisons, comme le résume Didier Fassin :

“Plus de sécurité produit habituellement plus d’ordre, tandis que plus d’ordre peut paradoxalement entraîner plus d’insécurité, conduisant en retour à la mise en oeuvre de mesures plus strictes.”

(L’ombre du monde, Une anthropologie de la condition carcérale, 2015)

Ne laissons pas les écrans, les barbelés et l’omerta isoler les prisonnier.ères.

Parlons Justice?
Parlons radiation des mitards!
Parlons abolition de l’isolement!

Pour diffuser cet appel format papier : cliquez-ici !

QUI TERRORISE QUI ? 20 jours contre les violences d’Etat

Ce cycle de rencontres autour des violences d’Etat sous diverses formes a pour but de partager nos résistances et nos luttes pour l’émancipation collective, et de réaffirmer que le terrorisme quotidien de l’économie et de l’état continuera d’être combattu. Il sera question durant ces 20 jours de néocolonialisme, de terrorisme d’état, de répression, de criminalisation, de prison ; mais aussi de solidarité, de rencontres, d’alliances et de perspectives de lutte, d’internationalisme, etc.

N’hésitez pas à partager dans vos réseaux, vous tenir informé.es et vous abonner à notre liste mail : comiterennes8decembre-subscribe@lists.riseup.net

Ateliers pratiques, boîte à lettre anticarcérale, brunch, projections, infokiosque, jeu géant et quelques autres surprises seront au rendez-vous tout au long de ces 20 jours. Nous mettrons à jour les informations manquantes au fur et à mesure

On espère vous y rencontrer 🙂

Programme :

DIMANCHE 26/09 : Nous recevrons ce dimanche le collectif STOP EDF MEXIQUE accompagné de comp@s de l’Isthme de Tehuantepec qui partageront avec nous les enjeux des luttes contre l’écologie coloniale, notamment contre l’industrialisation des territoires autochtones par le groupe EDF. Au menu : projection, discussion et repas épicé ! 🙂 Rendez-vous 16h au 3 rue de Lorraine, école Kennedy.

MARDI 28/09 : Jeu en équipes pour se connaître avec certains acteurs de la répression et les procédures qui encadrent leur action. Montrer leurs pouvoirs, mais aussi leurs limites, pour mieux évaluer là où nous pouvons nous défendre, nous protéger. /!\ sur réservation par mail (comiterennes8decembre@riseup.net) de 15h à 18h sous le préau de l’école Kennedy, 3 rue de Lorraine.

Puis en soirée, Ciné club sur l’Algérie, avec Mathieu Rigouste qui nous présentera son dernier film et livre « Un Seul Héros le Peuple » : comment le peuple algérien a mis en déroute la contre-insurrecton française en décembre 1960. Rendez-vous 19h30 au Cadran (11 avenue André Mussat). Accès libre dans la limite des places disponibles. Repas et boissons prix libre. Retrouvez l’évènement ici!

MERCREDI 29/09 : Table ronde sur la répression antiterroriste avec Mathieu Rigouste (de la plateforme Enquête Critique), le Comité 15 juin Limousin (voir leur appel) et le Comité de Soutien 8/12 Rennes. Qu’est-ce que l’antiterrorisme ? Comment s’en défendre ? 18h30 au 3 rue de Lorraine, école Kennedy. Repas végétarien et végan à prix libre

SAMEDI 2/10 : Rassemblement et discussion avec le collectif L’Envolée et le Collectif Anti-Répression Grenoble (CAR38). Sur les violences du système pénal : la situation actuelle des prisons et des CRA, la réforme Ducont-Moretti, l’association de malfaiteurs, etc. (à partir de 14h, parc du Berry, sous la halle couverte) Goûter prix libre.

DIMANCHE 3/10 : Présentation par L’Envolée du livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » et discussion : Quelles luttes anti carcérales aujourd’hui ? Comment se défendre contre le QI et le mitard ? Rendez-vous aux Ombres Electriques à partir de 12h à Repas végétarien / végan à prix libre

MARDI 05/10 : Discussion et formation sur la téléphonie mobile et le militantisme. De 18h à 21h au 3 rue de Lorraine, école Kennedy

MERCREDI 6/10 :

Aprèm : Venez participer à un atelier d’autodéfense numérique avec le collectif Défense Numérique Rennes. De 15h à 17h.

Soirée : Discussion sur la répression de l’écologie radicale et techniques de surveillance. Nous reçevons ce mercredi 6 octobre, des camarades de la zad du Carnet, de Bure et les Faucheurs et Faucheuses d’OGM bretons pour échanger sur les techniques de répression, de surveillance et de criminalisation utilisées contre les luttes pour le vivant et contre l’industrialisation des territoires. Nous échangerons sur les dispositifs de surveillance déployés contre les luttes écologistes, l’organisation de groupes répressifs para-policiers (vigilantisme) et les outils de criminalisation auxquels nous faisons face. Rendez-vous au Bocal, 2 allée de Finlande. De 18h à 21h. Grignottage prix libre. Le lieu est accesible PMR.

JEUDI 07/10 : Discussion-atelier organisé par Résistance Ecologiste Rennes sur l’abolition de la Police avec le collectif matsuda. Rendez-vous à 18h à Rennes2 – Amphi L1 « Angela Davis ».

VENDREDI 08/10 : Projection-Discussion avec le Collectif Rennais Anti-Carcéral du film « Le Déménagement » sur le déplacement des détenu.es de l’ancienne prison Jacques Cartier au tout nouveau centre pénitentiaire de Vezin-Rennes. Rendez-vous 18h30 Maison de Quartier Villejean. Repas végétarien / végan à prix libre.

SAMEDI 09/10 : Commémoration des 40 ans de l’Abolition de la Peine de Mort.

Ce samedi 9 octobre 2021 à 20h, l’association Champs de Justice présentera son projet de faire de l’ancienne prison Jacques Cartier un musée de la Justice. Elle organise pour l’occasion une projection du film « Le Déménagement » en présence de sa réalisatrice Catherine Rechard. L’entrée est à prix libre, sur inscription, et le pass sanitaire y sera demandé. Nous vous invitons à venir y porter la parole de celleux pour qui la peine de mort n’a jamais été abolie.

DIMANCHE 10/10 : Rassemblement : La peine de mort est abolie ? On meurt encore en prison, aux frontières, dans la rue et dans les quartiers ! De 14h à 18h. Esplanade Fulgence Bienvenüe – Gare de Rennes.

MERCREDI 13/10 [ANNULE] : Discussion sur le terrorisme d’Etat et la révolution au Rojava avec les Amitiés Kurdes de Bretagne et B. Sores (auteur de « Plaidoyer pour le Rojava » et ancien combattant des YPG) Grignottage à prix libre

MERCREDI 13/10 : Solidaires Etudiant organise une projection du film Black Panthers (1968) d’Agnès Varda. Amphi L3 – Université Rennes2. Suivi d’une discussion sur l’enfermement politique. De 19h15 à 21h15.

SAMEDI 16/10 : Soirée de rentrée de la CNT au Panama où le comité 8/12 sera présent

Lettre Ouverte au juge d’instruction Jean-Marc Herbaut

Tribunal de Paris

Depuis le « coup de filet dans l’ultra gauche » du 8 décembre 2020, la vie de sept personnes a été mise en suspens sur de simples présomptions d’intention. La justice maintient toujours trois d’entre elleux derrière les barreaux, violant gravement le principe de la présomption d’innocence.

Alors que d’année en année les répressions judiciaire et carcérale deviennent en France toujours plus étouffantes, l’administration pénitentiaire maintient depuis près de neuf mois l’un d’entre elleux à l’isolement, allant impunément à l’encontre des nombreux arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sur la question.

Depuis le 8 décembre 2020, les proches des inculpé.e.s vivent dans la peur et la pression constantes dues à l’instruction en cours. La peur d’entrer en contact et de se soutenir mutuellement. L’angoisse de savoir son enfant ou ami enfermé dans 9m² de béton insalubre. La pression omniprésente et constante de la surveillance.

Durant l’été le juge d’instruction a ordonné des commissions rogatoires laissant à la DGSI la possibilité de poursuivre son harcèlement envers les proches des inculpé.e.s. En théorie, tous les moyens sont permis.

Le contenu même des interrogatoires, portant d’avantage sur les opinions et activités politiques des personnes auditionnées et leur avis sur la politique actuelle du gouvernement, est complètement hors de propos dans le cadre d’une enquête pénale et amène à penser que la DGSI est en réalité une police politique, plus qu’un service d’enquête pénale.

Après avoir enduré ces auditions humiliantes et traumatisantes, des membres de leurs familles et ami.e.s ont décidé collectivement de refuser d’y participer, s’exposant au risque d’une amende d’un montant de 3750 euros.

Voici la lettre qui a été adressée au juge pour expliquer cette décision.

Un grand nombre de personnes ont été contactées par la DGSI afin d’être auditionné, il est possible que d’autres personnes le soient, nous seront nombreux-ses à envoyer cette lettre comme réponse commune à cet harcèlement et nous vous invitons à le faire si vous êtes contacté dans le cadre de cette enquête ainsi qu’à vous rapprocher des comités de soutien si besoin.

A l’attention du Juge Jean-Marc Herbaut,

Nous, Familles et Ami.es des Inculpé.es du 8 Décembre, déclarons par la présente notre refus de nous soumettre aux auditions de la DGSI.

Nous sommes convaincu.es que la façon de procéder de la DGSI n’est pas de nature à vous apporter les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité, mais plutôt à valider un scénario pré-écrit depuis des années.

Par cette lettre, nous attestons que notre refus est définitif, au vu des méthodes malhonnêtes de la DGSI auxquelles plusieurs d’entre-nous ont déjà eu à faire face.

Depuis plus de huit mois, nous vivons sous le poids constant de votre instruction, dont la longueur se traduit par un grand nombre de violences sur les mis.es en examen et sur nous-mêmes, et fait perdurer l’acharnement carcéral sur nos proches toujours détenus. Les commissions rogatoires que vous avez récemment ordonnées représentent pour nous un énième anéantissement de nos vies privées.

Vous avez depuis le début de l’enquête mis en place des dispositifs de surveillance intrusifs, violant pendant plusieurs mois l’intimité de nos familles, de nos cercles d’ami.es et de nos couples, menant à l’écoute de nos moindres discussions, jusque dans nos foyers et nos véhicules.

Nous refusons que le moindre détail de nos vies soit disséqué une fois encore par la DGSI, d’autant moins si cela est fait dans le but d’alimenter une construction policière et de justifier la criminalisation de nos enfants, ami.es, frères et soeurs.

Vous qualifiez nos proches de « terroristes », ayant l’intention de fomenter un projet violent; la seule violence que nous percevons dans cette affaire est le sort qui leur est réservé.

Depuis le départ, la DGSI a fait preuve d’une forme de partialité qu’elle n’a cessé de démonter depuis, usant d’interprétations subjectives et mensongères, basées sur les maigres éléments qu’elle avait en sa possession, pour criminaliser les inculpé.es.

Elle a par la suite mené des perquisitions violentes, humiliantes et traumatisantes, impactant les personnes les ayant vécues, ainsi que celles ayant peur de les vivre. Elle a procédé à des menaces d’agression sexuele pour prélever de l’ADN lors de la garde à vue.

La DGSI a également profité de notre ignorance du Droit pour effectuer des « auditions libres » sous la menace – notamment de gardes à vue -, proférant des insinuations déplacées, manipulant nos propos et omettant toutes les nuances apportées qui venaient un tant soit peu décrédibiliser leur scénario.

Nous supposons que votre démarche est de faire émerger de ces entretiens un aperçu le plus exhaustif possible de la situation de chacun.e. Néanmoins, au vu de leurs méthodes, il nous est impossible en tant que parents, ami.es, frères et soeurs, des inculpé.e.s du 8 décembre 2020, de nous soumettre à des auditions auprès des services de la DGSI.

Convaincu.es que leur place n’est pas derrière les barreaux, nous demandons la libération sans délai des trois personnes toujours incarcérées.

Les Familles et Ami.es des Inculpé.es du 8 Décembre

#RiseUp4Rojava : 9 années de Révolution!

#RiseUp4Rojava

Du 17 au 19 juillet, la campagne #RiseUp4Rojava appelait à mener des actions de solidarité contre le fascisme Turc à l’occasion des 9 ans du soulèvement au Rojava. Nous y avons répondu modestement, avec des affiches que nous avons dérobées au fascisme français.

Les Kurdes et leurs allié.es sont sytématiquement criminalisé.es en Europe et particulièrement en France où l’outil antiterroriste a été utilisé le 23 mars dernier à l’encontre de réfugié.es Kurde, et le 8 décembre 2020 contre des partisans de la révolution en cours au Rojava.

« Ces raids étaient aussi violents que ceux que nous avons connus en Turquie »

Pour satisfaire des intérêts géopolitiques, la France (et l’Europe) collabore avec le régime fasciste et génocidaire d’Erdogan. Au nom de l’antiterrorisme elle mène de véritables raids démesurés et particulièrement violents.

De nombreuses voix se soulèvent contre ce prolongement du fascisme Turc en France:

Halte aux Arrestations des Kurdes en France ! https://blogs.mediapart.fr/objecteurs-de-conscience-de-turquie/blog/260321/halte-aux-arrestations-des-kurdes-en-france/commentaires

L’acharnement contre les Kurdes en France doit cesser ! https://travailleur-alpin.fr/2021/04/07/lacharnement-contre-les-kurdes-en-france-doit-cesser/

Tribune des Combattantes et Combattants Francophones du Rojava http://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/files/2021/07/CCFR_ArrestationUnDesNotres.pdf

De Erdogan à Macron: L’Internationale Terroriste. http://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/files/2021/06/NiErdoganNiMacron.pdf

Solidarité avec la communauté kurde et la révolution en cours au Rojava !

#UniteInResistance #RiseUp4Rojava #RiseUp4Kurdistan #DefendKurdistan #SmashTurkishFascism

#UniteInResistance
#UniteInResistance
#UniteInResistance
#RiseUp4Rojava
#SmashTurkishFascism

9,10,11 Juillet – TOUJOURS PLUS LIBRE!

Le Comité Francilien de Soutien aux Inculpé.es du 8/12 organise l’évènement « TOUJOURS PLUS LIBRE ! Tous solidaires pour défendre nos libertés » le 9-10-11 juillet 2021.

SOUTIEN !!!!! ✊
Stop à la répression vécue et subie ces dernières années (surveillance, incarcérations, association de malfaiteurs, etc)

Entre la loi de sécurité globale et les récentes lois d’exception comme la loi Silt (état d’urgence terroriste) bientôt renforcée, nous sommes tou.s.tes concerné.es…

Le 8 décembre 2020, neuf personnes libertaires ont été la cible d’une opération politico-policière. Ils ont été perquisitionné.e.s et arrêté.e.s par la DGSI. Après plusieurs jours de garde à vue, deux sont placé.e.s sous contrôle judiciaire et cinq placé.e.s en détention provisoire dans différentes prisons d’Ile de France. Le 23 avril, après 4 mois et demi de détention, deux d’entre eux furent « libérés » Trois sont encore derrière les barreaux, dont un à l’isolement total.

Iels sont accusé.e.s de « participation à une association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ayant pour objet la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes » et de ce fait, sont encore incarcéré.e.s depuis 7 mois sur une simple présomption d’intention au conditionnel… Au vu des conditions sanitaires actuelles, l’incarcération est d’autant plus éprouvante… Sous le choc, un grand nombre de proches ont décidé d’impulser à la création de comités de soutien afin de dénoncer l’usage de l’antiterrorisme à des fins d’épuration politique et de propagande médiatique.

Nous avons décidé d’organiser ce weekend-évènement en soutien aux inculpé.es du 8/12, les caisses permettront d’aider au frais de cantinage en prison et aux proches (frais lié aux parloirs, avocats…)

Nous sommes de tout coeur avec les inculpé.e.s du 8 décembre et leur souhaitons bien du courage.

« C’est arrivé à côté de chez vous »
« Ça peut tou.s.tes nous tomber dessus »

Soyons nombreux.ses et solidaires face à la répression !

Aucun comportement ni propos sexiste, raciste, homophobe, transphobe, ou validiste ne sera toléré.


PROGRAMME :

VENDREDI 9 JUILLET
Au Lycée Autogéré de Paris – 18h-23h
393 av de Vaugirard-Paris 15ème

HOLY HOLSTER (Punk Rock Spaghetti, Paris)
STATELESS (Punk Hardcore, Mantes la Jolie)
JABUL GORBA (Tzigano Ska Punk, Mantes la jolie)
KRAV BOCA (DIY Punk Rap, Toulouse)

Entrée Prix libre
⚠️ 250 personnes, concert en intérieur, merci de respecter les distanciations sociales et le port du masque


SAMEDI 10 JUILLET
Au CRAPO 13h-21h30
14 avenue Salvador Allende à Vitry sur seine (rer D Maison Alfort, rer C Vitry sur seine)

Marché des créateurs (stands sérigraphie, céramique, atelier forge, metal, bijoux…)
Animations (conte pour enfants par L’ENJEU COLLECTIF, l’Impro Erard théâtre, tombola…)
Bouffe, cantine solidaire
Pizzas par Elza
Bar
GROOVY Moles (Blues Rock Groove)
ANOUK MATHIEU (chanson)
LES MUTANTS DE L’ESPACE (Jazz – Fonk Shit – Oriental – Groove)
Entrée Prix libre
Pas de CB, soyez prévoyants!


DIMANCHE 11 JUILLET
Au PYLOS 15h-19h
231 rue Gabriel Péri, Vitry sur Seine (rer C gare Vitry sur seine)

🎥 Projection du documentaire « Dima Punk », 62′ de Dominique Caubet, présence de la réalisatrice !! https://www.facebook.com/DimaPunkDoc/
Stands
Gâteaux, buvette
Entrée Prix libre

Merci de respecter les distanciations sociales et le port du masque sur l’ensemble du weekend

Retrouvez l’évènement et le comité francilien sur Facebouc.