La Défense des inculpé·es du 8/12 alertent sur les glissements dangereux de l’antiterrorisme

Le 8 mars 2021, l’agent 1273SI rédige un Procès-Verbal de « recherches en sources ouvertes » depuis les locaux de la DGSI à Levallois-Perret. La recherche porte sur un numéro retrouvé dans le téléphone d’une personne arrêtée 2 mois après le 8 décembre 2020 puis relachée sans suites après deux jours de GAV. C’est un numéro de la LegalTeam de Paris.

L’agent va ensuite s’orienter vers un article de conseils juridiques pour les lycéen·nes qui souhaitent bloquer leurs établissements dans le cadre de mouvements sociaux dans lequel apparait la liste des avocat·es de la LT de Paris. L’agent constate par « corrélation » que certains des ces avocat·es ont été choisis par certains mis en examen.

Il constate également qu’une personne, elle aussi arrêtée, placée en GAV mais libérée sans suite, a utilisé ce numéro à 4 reprises.

L’agent va faire des recherches sur d’autres LegalTeam pour vérifier si les autres avocat·es en font partie. Il trouve le nom de l’une d’elle dans un document de la LT de Rouen « Arrestations – garde à vue 6 points essentiels ».

On ne comprend absolument pas ce que fait ce PV de renseignement dans ce dossier, cela n’ayant rien à voir avec les faits reprochés. Me BOUILLON fera remarquer au Tribunal qu’aucune recherche n’a été effectuée sur l’Airsoft, alors que c’est un point sur lequel reposent des soupçons, par contre la DGSI et le PNAT ont cru pertinent d’ajouter ces informations sur le choix des avocat·es.

Comment ne pas y voir une volonté de criminaliser l’activité militante de ces avocat·es, afin de saper leur Défense et d’élargir à ces dernier·ères le spectre de la présomption de culpabilité au delà des mis·es en examen, comme cela a été fait pour leurs proches ?

Le PNAT reviendra dessus dans son réquisitoire sur ce qu’il nomme « l’opposition concertée à la manifestation de la vérité« . Manifestement, il est insupportable pour ces magistrats radicalisés que des personnes puissent s’exprimer librement, surtout quand elles démentent les fantasmes avérés de la DGSI.

Au cours des audiences, le PNAT demandera plusieurs fois aux mis·es en examen : « avez-vous l’habitude de prévenir vos avocat·es avant de comettre un délit ?« . Les preuves s’estompant à mesure que le procès avance, le PNAT pointe désormais le soupçon du mensonge pour faire tenir le scénario initial de la DGSI.

Il est difficile de ne pas voir dans le jeu du PNAT la lente chute vers la légitimation de formes de tortures blanches.

En effet, alors que les propos obtenus en GAV dans les geôles de la DGSI sont contestés par les prévenu·es: avec des preuves d’écriture de faux par les agents, mais aussi de pressions psychologiques intenses, des « off » nauséabons, des mensonges pervers, des menaces (15 années de prison), des analyses de personnalité (basées sur plusieurs mois d’écoutes), des menaces d’agression sexuelle et des administrations de Tramadol et d’Antarax ; le PNAT s’évertue à s’appuyer sur ces propos et à instiller la présomption de mensonge sur les déclarations faites devant le Tribunal, en concertation avec les avocat·es. C’est un glissement dangereux et grave.

On a pu voir comment des élus d’extrême-droite assimilent les avocat·es en antiterrorisme aux « terroristes » qu’ils défendent. On a pu voir à Bure le Parquet tenter d’inclure un avocat dans l’association de malfaiteurs. On voit dans des pays où l’antiterrorisme s’est sur- développé que les avocat·es sont toujours les prochain·es sur la liste, à l’instar des journalistes, des artistes, des activistes, syndicalistes, etc. La Turquie et la Russie en sont des exemples effrayants.

Nous dénonçons l’extension dangereuse de la présomption de culpabilité et la lente extension du non-droit planifiée par le PNAT. L’antiterrorisme est l’avant-garde de la deshumanisation.

Soutien812bzh.

Le Syndicat des Avocats de France dénonce : « Au-delà de la grossièreté d’un tel sous-entendu, il est surtout incroyablement dangereux et alarmant dans ce qu’il révèle de la conception des droits de la défense de la part du Ministère Public, et donc du ministre de la Justice, pourtant ancien avocat, et de la DGSI.« 

Le Conseil National des Barreaux dénonce : « l’existence même d’un tel procès-verbal ayant conduit à commenter ou même à simplement rapporter les modalités du choix d’un avocat qui, par les sous-entendus qu’il induit, laisse entendre que ce choix serait considéré comme un indice de la commission d’une infraction ; et la violation par le Ministère public du principe d’impartialité auquel il est tenu en vertu de l’article 31 du code de procédure pénale.« 

La Défense des inculpé·es du 8 décembre dénonce : « la façon dont la police et le parquet se sentent pousser des ailes, dès qu’il s’agit de terrorisme, quitte à oublier quelques principes de base.« 

L’Association des Avocats Pénalistes dénonce : « toute forme de pression mise en oeuvre la Défense et l’exercice de ses droits.« 

[VIDEO] Affaire du 8 décembre : il n’y a jamais eu d’entrainement paramilitaire.

Depuis plus de trois ans, la DGSI affirme que les inculpé·es du 8 décembre ont participé à un camp d’entrainement paramilitaire à Parcoul-Chenaud, lors du premier confinement en avril/mai 2020. C’est un fake.

Comme beaucoup d’allégations fantasques de la DGSI dans cette affaire, cette histoire d’entrainement paramilitaire, dispensé par Libre Flot, est une pure invention. Depuis deux semaines, les mis·es en examen relatent une co-habitation au hasard du confinement dans une ambiance bon enfant, où l’amusement et l’alcool sont omniprésents.

Au fur et à mesure des auditions de ces derniers jours, on découvre juste une bande de potes (dont certains se rencontrent pour la première fois et ne se reverront jamais) qui passent le confinement tant bien que mal entre fêtes, jeux, chantiers collectifs et activités diverses. Comme le résume B. devant le tribunal : « J’ai passé plus de temps à essayer de faire de la veganaise qu’à faire de l’Airsoft ».

Malgré les efforts du PNAT – ayant comme rares éléments à charge des paroles extorquées sous drogue et menaces lors des GAV dans les locaux de la DGSI – les trois après-midi passées à essayer de produire un gros pétard et l’après-midi à jouer à l’Airsoft paraissent ridicules vu les accusations de terrorisme à l’encontre des inculpé·es.

Libre Flot, inlassablement présenté comme le Grand Manitou du dossier, obnubilé par la guerre et la volonté d’entrainer ses copains au maniement des armes, n’a en fait entrainé personne et transmis aucun savoir de guerre à ses potes. Comble du ridicule, lorsqu’il essaye de proposer un atelier de boxe, nommé par le groupe « Boxe ta Face », il se casse le petit doigt au bout de 20 minutes.

Tous les mis·es en examen relatent l’amusement généralisé, à aucun moment une ambiance militaire ou clandestine ne transparait. Les voisins vont et viennent, certains arrivent même par la rivière!

Pour étayer les propos des inculpé·es et démontrer l’ambiance réelle – afin de se débarasser définitivement des fantasmes créés par la DGSI -, la Défense a fait diffuser dans la salle des extraits de cette vidéo, la meilleure manifestation de la vérité qui soit concernant ce « camp d’entrainement militaire » au coeur des accusations d’association de malfaiteurs terroristes ».

Pour plus de détails, suivez les CR des audiences ici et les chroniques ici.

Rejoignez la solidarité avec les inculpé·es du 8/12 !
Rassemblement vendredi 27 octobre à 11h devant le Tribunal de Paris (Porte de Clichy).

#Procès812 : un procès politique contre la gauche d’en bas.

Le procès des inculpé·es du 8 décembre a démarré ce mardi 3 octobre dans une ambiance tendue. Vous pouvez suivre les chroniques publiées chaque jour sur AuPoste ! et les compte-rendus de la première semaine d’audience.

L’audience est publique, du mardi au vendredi, à partir de 13h30. Le verdict est prévu pour le vendredi 27 octobre, venez nombreux·ses pour soutenir les camardes !

Cette première semaine d’audience aura validé une certitude : ce procès est guidé par la présomption de culpabilité et ce sont les opinions politiques des inculpé·es qui sont criminalisées.

Si Olivier Cahn dénonce dans le reportage de Blast ! une association entre le « terrorisme » et l’« action directe », les enjeux de ce procès vont pour nous bien plus loin car en l’occurrence: aucune action directe n’est reprochée aux inculpé·es.

C’est sûrement le cas pour les opérations menées par la SDAT ces derniers années (Ivan Alocco, 15 Juin Limousin, Lafarge), mais concernant l’affaire du 8 décembre, les enjeux répressifs vont bien au-delà de la répression de l’action directe. L’enjeu principal est, non pas d’étendre l’interprétation du « terrorisme » dans le droit à ce qui relèverait de dégradations et de sabotages, mais plutôt de créer les possibilités légales de réprimer des engagements politiques révolutionnaires (vrais ou supposés) dans le cadre du « pré-terrorisme ».

Les exemples de l’évolution de la législation antiterroriste turque, italienne ou étasunienne sont parfaitement illustratifs de cette stratégie qui vise à long terme à faire entrer toute expression subversive dans le champ répressif de l’antiterrorisme.

Comme l’écrit le PNAT dans son réquisitoire : « l’ultragauche est multiple et protéiforme » et son action va de la distribution de tracts à l’engagement armé, en passant par toutes les formes de militantisme (la quasi-entièreté étant légales : syndicalisme, associatif ou autonome).

Le PNAT se place dans la droite lignée des doctrines de « contre-subversion » théorisées par les militaires de la DGR, enseignées dans leurs « écoles du terrorisme » et appliquées cruellement pendant la guerre d’Algérie (voir Terreur et Séduction de Jérémy Rubenstein et L’Ennemi Intérieur de Mathieu Rigouste). Cette doctrine considère qu’il existe un mécanisme de « pourrissement révolutionnaire », qui partirait des actions de « basse intensité » et aboutirait au renversement de l’État. Il faut donc, pour maintenir l’ordre et la sécurité à moindre frais, tuer dans l’oeuf.

Là est l’enjeu répressif du procès des inculpé·es du 8 décembre. C’est d’ailleurs mot pour mot ce qui est au cœur des soupçons contre les inculpé·es : iels auraient aimé l’idée de « renverser l’État ».

« Un procès qui va mal se passer » : la Défense en tension.

Ce procès est un moment clé du processus de fascisation mondiale dans sa déclinaison française. Rien d’étonnant donc que les juges aient méticuleusement refusé toutes les demandes de la Défense dès le premier jour.

Selon le PNAT, il n’y a aucune raison de « douter de la loyauté » des agents de la DGSI. La juge semble approuver. Son pouvoir de faire citer de force des témoins ne sera pas appliqué pour 1207SI et 856SI, auteurs de plus de 150 PV au dossier, dont beaucoup présentent des « erreurs matérielles ».

Aucune raison non plus de renvoyer l’audience au jugement du Conseil d’État qui doit statuer sur la légalité des écoutes administratives à l’encontre de Libre Flot depuis son retour du Rojava. C’est la productivité de l’appareil judiciaire qui prime.

Ce procès qui « commence très mal » selon Kempf, risque aussi de se finir très mal. Un retard d’au moins une journée est déjà pris et les sujets les plus importants ont été mis à la fin au risque de passer à la trappe : la question du « projet » et de la « clandestinité » (par les moyens de communication).

« Pour mieux vous connaître » : pathologisation des victimes de la barbarie policière.

Suite à cette première journée de refus d’entendre la Défense, deux journées d’audience ont été consacrées à « la personnalité des prévenu·es ». Leurs parcours de vie et leurs états d’âme les plus intimes sont ainsi passés au crible pendant en moyenne deux heures par inculpé·e.

Les profils de chacun·e, liés à des parcours de grosse galère parfois ; et de liberté et de projets d’autonomie face à l’avenir le plus souvent ; ne semblent guère intéresser les magistrates que dans leur potentialité « violente » et pathologisante.

Les questions reviennent en permanence sur : les addictions (drogues et alcool), la période de confinement, les traumatismes liés aux violences policières sur les ZAD.

Les juges sont obnubilées par le ressentiment que pourraient avoir les inculpé·es face à « des mains arrachées, des viols par la police » et à « la mort » de Rémi Fraisse, assassiné par un gendarme armé d’une grenade.

Le sous-titre est clair et nauséabond : vous avez des traumas et de la haine anti-flics, ce qui vous rend fragile et dangereux vu les faits reprochés. Ou comment les horreurs commises par les flics sont retournées pour tenter de criminaliser les compagnon·es du 8 décembre.

Un exemple effarant :

– une juge assesseure revient sur l’enfance de Svink et un accident de scooter dont il paye encore les frais aujourd’hui. Il a 39 ans, il en avait 15 à l’époque. Il est renversé par un ivrogne au volant, un flic en fin de service. Il voit ensuite débarquer sur son lit d’hôpital, le flic et ses collègues qui font pression sur lui pour qu’il ne porte pas plainte. La juge ne se questionnera pas sur le dénouement, mais sur les liens avec son tatouage « ACAB » et surtout, les « faits » qu’on lui reproche aujourd’hui, 21 ans plus tard, à savoir : être passionné d’effets spéciaux et avoir le droit de manipuler des matières « actives », – mais pas avec quelqu’un qui revient du Rojava semblerait-il.

« Au nom du peuple français » : les critiques universitaires érigées en intentions terroristes.

« Nous ne sommes pas là pour vous juger sur vos opinions politiques » affirmait la Présidente le premier jour d’audience, laissant la salle plus que dubitative. Le doute s’est très vite levé les jours suivants, lorsque -entre autres- Camille a dû s’expliquer pendant une heure sur une lettre adressée au juge d’instruction dans laquelle des sociologues et historien·es critiques de la justice étaient cité·es.

Elle avait lu en détention des ouvrages tels que : « Sous l’œil de l’expert. Les dossiers judiciaires de personnalité » de Ludivine Bantigny et Jean-Claude Vimont ; « Mauvaise graine. Deux siècles d’histoire de la justice des enfants » de Véronique Blanchard et Mathias Gardet ; ou encore la criminologue Louk Hulsman citée dans « Crimes et Peines » de Gwenola Ricordeau.

Selon l’assesseure donc, les citations suivantes « en disent long » sur ses opinions politiques ; et par glissement dangereux sur « les faits que l’on vous reproche » :

« Le face à face entre les mots des jeunes et ceux des experts est d’une violence inouïe. Il en dit long sur les préjugés de classe, le sexisme et le racisme qui prévalent alors conduisant à des décisions de justice aberrantes, lourdes de conséquences pour une jeunesse certes surveillée mais ni écoutée ni entendue. »

« Arc-boutés à la conviction de mesurer scientifiquement la personnalité des individus, médecins, psychologues, éducateurs et magistrats finissent par les enfermer, au cœur de leurs dossiers, dans des catégories souvent figées qui déterminent tour à tour le destin de la personne jugée. »

« La notion d’illégalisme permet de mettre à jour la fausse neutralité des catégories juridiques qui représentent « l’ordre » et le « désordre » comme des faits historiques stables et universels, comme des faits objectifs dépourvus de tout jugement de valeur ».

La juge assesseure va très vite laisser tomber les questions de personnalité pour s’enfoncer dans un face à face agressif : « La juge que je suis se doit de vous poser la question » assènera-t-elle avant de stupéfier la salle en s’écriant : « Le Tribunal rend la Justice au nom du peuple français ! ».

Cette démonstration d’autoritarisme suscitera des réactions de soutien dans la salle, que le Procureur fera sanctionner immédiatement (par l’expulsion d’une personne). La mère, le père, le frère et des proches de la mise en examen sortiront en guide de protestation.

Inscrivez greffier : dans la France de 2023, on ne critique pas la justice ; le concept universitaire de « criminalisation » est un « néologisme » ; et un mémoire de littérature une pièce à conviction dans un dossier terroriste.

« Pouvez-vous être à deux endroits en même temps ? » : la DGSI et la fiction judiciaire.

Certains disent, dans le monde pénal, que les renseignements intérieurs ont gardé un réel traumatisme du fiasco de l’affaire dite « de Tarnac ». C’est sûrement faux : les effectifs ont largement changé et leur image a été redorée jusque dans la gauche radicale (grâce aux attentats djihadistes et les sources de Médiapart).

Cependant on remarque d’autres types de troubles dont l’ensemble de la chaîne pénale présente des symptômes : la paranoïa et la mythomanie.

Nous avions déjà ironisé sur le fait qu’une « chouette team » puisse devenir, -passant le prisme d’un agent de la sécurité intérieure sous pression politique-, une « shot team ». Cette fois, nous avons d’un côté une sonorisation qui enregistre ce que Svink fait : « tapoter avec un marteau et une spatule dans un plat » (selon ses explications). Et de l’autre côté, un rapport de filature qui affirme entendre « des tirs d’airsoft en rafale ». Encore un PV faux qui en dit long sur la subjectivité des agents.

Mais la supercherie policière prend toute sa gravité quand elle fait loi en terminant dans la tête d’une juge. Ce n’est qu’à la fin de l’audience qu’on se rendra compte que, plusieurs heures durant, un inculpé a été sommé de s’expliquer sur des propos qu’il n’a pas tenu il y a trois ans.

Il aura fallu attendre qu’un avocat demande à passer l’audio « original » d’une sonorisation pour qu’on se rende compte que les propos retranscrits n’ont tout simplement pas été dits.

L’extrait en l’occurrence était une phrase banale : « il faudra prendre des bonnes habitudes » transformée en « prendre des objectifs ». Qu’est-ce que ces objectifs, demandait la juge solennellement ? Que peut bien cacher cette phrase ? Tout simplement, rien.

Ni la juge, ni le PNAT n’ont pris la peine de vérifier leur sources. Pas plus que la juge ne se soit renseignée sur la loi concernant le statut d’artificier. Une vraie parodie qui se donne des airs graves.

Les retranscriptions de sonorisations sont pourtant la matière première de ce dossier explosif, raison pour laquelle la Défense demandait la citation des deux agents les plus prolifiques. Des expertises sont réalisées sur la base de ces retranscriptions, des accusations graves aussi. Tout laisse à penser que des manipulations opérées par les agents eux-même rendent beaucoup de retranscriptions fausses.

La juge était pourtant prévenue.

Relaxe pour les inculpé·es du 8 décembre !

Objet : refus d’une enquête de personnalité et des expertises psychologique et psychiatrique.

Lettre considérée comme indice d’intentions terroristes par la justice française en 2023.

À Jean-Marc HERBAUT,
Juge d’instruction antiterroriste
Tribunal Judiciaire de Paris
Parvis du Tribunal de Paris
75859 PARIS CEDEX 17

Objet : refus d’une enquête de personnalité et des expertises psychologique et psychiatrique.

Monsieur,

Je reviens vers vous à la suite du refus exprimé par mes conseils de me soumettre à l’enquête de personnalité et aux différentes expertises ainsi que mon refus de répondre aux questions de l’enquêtrice venue me rencontrer à la Maison d’Arrêt des Femmes de Fleury-Merogis.

Je tenais par ce courrier à vous réaffirmer mon refus mais surtout à vous en expliquer les raisons.

Si je comprends que la demande de ces enquêtes s’inscrit dans le protocole du traitement des affaires criminelles, je tiens tout d’abord à rappeler que je refuse le chef d’inculpation pour lequel je suis poursuivie. Il me semble en outre que la démarche même de ces enquêtes est problématique pour plusieurs raisons.

Les mois d’enquête préliminaire dont j’ai fait l’objet n’ont visiblement servi qu’à dresser un portrait falsifié de ma personne, ne retenant de mes mots et de mes activités qu’une infime partie, toujours décontextualisée et uniquement destinée à m’incriminer au détriment de tout autre élément me caractérisant.

N’est il pas alors ironique que l’appareil judiciaire cherche désormais à déterminer qui je suis ? Ce processus réducteur m’ayant déjà valu plusieurs mois de détention provisoire, n’est il pas étrange de vouloir me soumettre à de telles enquêtes et expertises alors même que la possibilité de me décrire et de m’auto-identifier m’a préalablement été enlevée ? Et comment croire en la sincérité et en l’objectivité de telles enquêtes après avoir observé l’emploi d’une telle méthodologie ?

La sociologie nous enseigne depuis des décennies qu’il ne peut y avoir d’expertises neutres lorsque la personne est préalablement mise en situation d’infériorité (physique, psychologique, morale, etc…). Lorsque Véronique Blanchard décrit « l’aridité des rapports médicaux et sociaux aux allures d’autopsie » je ne peux déjà m’empêcher de penser aux rapports de la DGSI par lesquels vous m’avez rencontrée, ainsi que mes co-inculpés, et dans lesquels des moments de nos vies ont été machinalement disséqués, vidés de leur contenu et décontextualisés à foison.

Il apparaît dès lors dans ce type d’enquête que la personne s’efface pour devenir un « sujet », observé, analysé, comme je l’ai déjà vu noté dans plusieurs rapports joints à ce dossier. Je ne suis pas un sujet et je ne pense pas qu’une personne m’ayant vue une fois dans un contexte si particulier soit apte à retranscrire un portrait fidèle de qui je suis.

Il ne fait guère de doute pour moi que ces nouvelles enquêtes demandées constitueront, une fois de plus, autant de filtres déshumanisants et d’écrans posés sur des propos, mettant inéluctablement à distance la personne expertisée de son interlocuteur.

Les analyses de ce types de processus sont nombreuses. On peut parmi elles retenir les constats implacables de Véronique Blanchard ainsi que Mathias Gardet ou encore ceux exposés dans le recueil d’analyses de Ludivine Bantigny et Jean Claude Vimont :

« Le face à face entre les mots des jeunes et ceux des experts est d’une violence inouïe. Il en dit long sur les préjugés de classe, le sexisme et le racisme qui prévalent alors conduisant à des décisions de justice aberrantes, lourdes de conséquences pour une jeunesse certes surveillée mais ni écoutée ni entendue. »

« Arc-boutés à la conviction de mesurer scientifiquement la personnalité des individus, médecins, psychologues, éducateurs et magistrats finissent par les enfermer, au cœur de leurs dossiers, dans des catégories souvent figées qui déterminent tour à tour le destin de la personne jugée. »

Ainsi, au vu de la présomption de culpabilité incessante et harassante à laquelle nous faisons face dans ce dossier, je ne peux que vous demander sous quelles « normes d’époque » mes propos sont-ils et seront encore analysés, interprétés et jugés ?

Pour finir, si l’incapacité de ces enquêtes à répondre à la recherche d’objectivité qui serait leur mission première ne fait plus de doutes, il me semble important de souligner que, comme le fait remarquer le criminologue Louk Hulsman, « la notion d’illégalisme permet de mettre à jour la fausse neutralité des catégories juridiques qui représentent « l’ordre » et le « désordre » comme des faits historiques stables et universels, comme des faits objectifs dépourvus de tout jugement de valeur ».

En effet, si l’auteur insiste sur le fait que « le crime n’a pas de réalité ontologique », il souligne par ailleurs la difficulté d’expression et de défense des personnes qui en sont accusées : « Les conflits qui se produisent dans la société entre des personnes ou des groupes sont définis dans le système pénal non pas selon les termes des parties impliquées, mais plutôt en terme de régulation (droit pénal) et d’organisation du système lui même. Les parties directement impliquées dans un conflit n’ont que peu d’influence sur le cours des événements dès lors que le problème a été défini comme criminel et a été pris en charge en tant que tel par le système ».

Dans un soucis de manifestation de la vérité, ceci laisse entrevoir en quoi il est important de réhabiliter largement la parole des accusé·es et judiciarisé·es. Cela montre aussi l’importance de ne pas laisser la justice s’auto-alimenter dans ses propres mécanismes psycho-institutionnels.

Alors que cette enquête semble reposer bien plus sur de la présomption et de l’interprétation que sur ce qui pourrait être considéré comme des preuves ou des faits par la justice, vous comprendrez ainsi que je ne peux me permettre de laisser mes propos en proie à des tels mécanismes.

Je réaffirme alors par la présente ma capacité à parler par moi même et pour moi même.

En vous souhaitant bonne réception de ce courrier.

Camille,

Le 3 novembre 2021.

Semaine Internationale des Solidarités: un grand merci aux à nos compagnon·es du monde!

Ces derniers jours, des dizaines de collectifs et compagnon·es nous ont envoyé de la force et du soutien depuis leurs territoires en lutte. Il en ressort de beaux témoignages de solidarité et des paroles fortes qui font chaud au coeur. C’était le deuxième appel à solidarité internationale envers les inculpé·es du 8/12.

La première journée de soutien international avait eu lieu le 4 avril 2022 pour l’anniversaire de Libre Flot qui était alors en grève de la faim contre l’isolement carcéral illégal que lui imposaient Éric Ducont-Moretti (Ministre de l’Ajustice) et Jean-Marc Herbaut (Juge d’Instruction Antiterroriste). C’était une belle réussite, l’usage de la torture blanche à l’encontre d’un militant internationaliste avait été mise en lumière devant plusieurs ambassades et consulats français partout en Europe! Et Libre Flot était libéré au même moment.

Parce que nos luttes s’affrontent partout aux même systèmes de domination, merci pour ces gestes qui brisent l’isolement et rappellent à touxtes que la solidarité n’a pas de frontières et que notre liberté dépend de la liberté des autres.

Merci pour cette force qui nous accompagnera jusqu’à la fin du procès (et encore après!). Une pensée particulière à touxtes les camarades emprisonné·es et au front.

Que vivent nos luttes! Que vive la solidarité!

Soutien812bzh.

VARSOVIE – « Every single ray of light can dispel the darkness. »

As part of the Week of Solidarity with Anarchist Prisoners, ABC Warsaw together with the Belarusian Anarchists in Warsaw and the Pramen collective, organized a day of solidarity, which was attended by dozens of people. During the event, we talked about the history of the Week of Solidarity, wrote letters and signed postcards for anarchist prisoners from all over the world, read their letters and stories, admired prisoners’ art, watched a theme-related film and discussed it. Finally, we expressed solidarity with the comrades persecuted in France.

The meeting was held in a warm and comradely atmosphere with tea and delicious vegan treats prepared by the organizing group.

We thank all the participants for remembering our comrades. Solidarity is our main weapon in the fight against oppression and repression. Solidarity helps us to survive both individually and collectively. It brings light into this dark world. We must remember that every single ray of light can dispel the darkness, but only together can we bring dawn.

Until all are free!

Anarchist Black Cross – Pramen – BAW

GENÈVE – « Les vrais malfaiteurs sont au gouvernement! »

De Tarnac à Mauvaise Intention, de Bure aux inculpé.es du 8/12, et plus récemment des GAV et procès autour des Bassines et Bouc-bel-Air, le gouvernement cherche depuis toujours à nous nuire et nous réduire via l’arsenal répressif complet bien connu. Solidarité avec les inculpé.es dans l’affaire du 8/12, tout le monde sait que les vrais malfaiteurs sont au gouvernement, dans les banques, la finance et les conseils d’actionnaires ! Solidarité internationale avec toustes celleux qui veulent voir ce monde partir en fumée ! Nik la SDAT !

Berne – « Contre la répression, la solidarité est notre arme. »

Dans l’affaire du 8 décembre 2020, neuf personnes aux engagements politiques divers et originaires de différentes régions de France ont été arrêtées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Elles ne se connaissent pas toutes entre elles. Elles avaient cependant comme point commun dans leur entourage une même personne qui avait participé au Rojava à la lutte contre Daech jusqu’en 2018 et qui était, depuis son retour, une cible du DGSI. Sept des inculpé-es sont désormais poursuivi-es pour “association de malfaiteurs terroriste”. Et ce, sans qu’aucun délit ou crime n’ait été reconnu. Leur procès aura lieu du 3 au 27 octobre à Paris. Ce sont les opinions politiques et l’engagement internationaliste des accusé-es qui sont criminalisés. Mais la portée du procès est beaucoup plus large et il s’agit pour l’Etat d’utiliser les lois antiterroristes pour attaquer les mouvements de contestation.

Répression du mouvement de libération kurde en France

La population kurde est depuis de nombreuses années la cible de l’antiterrorisme d’État en France. En 2021, plus de 800 personnes ont été interrogées par la DGSI et 11 d’entre elles ont été condamnées pour appartenance au PKK, considéré comme une organisation terroriste par l’État français pour des raisons politiques. L’État français est également impliqué, avec les services secrets turcs, dans l’assassinat de six militant-es kurdes à Paris : Sakine, Fidan et Leyla en 2013 et Emine, Abdulrahman et Mir en 2022.

Utilisation des lois antiterroristes pour criminaliser les mouvements de protestation en Europe

Dans plusieurs pays européens, des lois élaborées au nom de la lutte contre le terrorisme sont utilisées contre l’ensemble du mouvement anticapitaliste. En France, des militant-es des “Soulèvements de la Terre” ont été arrêté-s par la direction antiterroriste, alors que le gouvernement tentait de dissoudre le mouvement. En Italie, 10 anarchistes ont été arrêté-es cet été et inculpé-es d’“association en vue de commettre des actes de terrorisme” (art. 270 bis c. p.) et d’“incitation au crime” (art. 424 c. p.). Ceci parce qu’elles avaient contribué à la publication du journal anarchiste radical Bezmotivny. En Allemagne, plusieurs révolutionnaires de Turquie et du Kurdistan ont été condamné-es pour avoir “formation d’une organisation terroriste”. Ils et elles sont membres du PKK ou d’autres groupes révolutionnaires de Turquie, qui sont considérés comme des organisations terroristes, bien qu’elles combattent Daech. En Allemagne également, Lina et trois autres antifascistes ont été condamné-es à de longues peines de prison en vertu de la loi antiterroriste. Toujours en Allemagne, des unités antiterroristes ont perquisitionné les domiciles de militant-es de “dernière génération” qui pratiquent la désobéissance civile, notamment en bloquant des routes. Les perquisitions contre les 7 activistes ont eu lieu sur la base de l’article 129 : “formation d’une organisation criminelle”. L’Etat suisse va même un peu plus loin. La loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (MPT), entrée en vigueur en 2022, autorise une définition du terrorisme encore plus large que celle de nombreux autres pays européens. Elle permet de qualifier une personne de terroriste potentielle avant même qu’un crime n’ait été commis, à l’instar des accusés du 8 décembre. En 2019, un antispéciste a passé 11 mois en détention provisoire à Genève parce qu’il était accusé de vandalisme. En 2023, c’est Jeremy*, un militant écologiste, qui a passé plusieurs mois en détention préventive, accusé d’avoir saboté des engins de chantier du cimentier Holcim.

Contre la répression, la solidarité est notre arme.

Nous vivons dans un monde ou les États mènent des guerres pour lesquelles nous devons ensuite payer, si ce n’est fuir ou mourir. Un système qui assure à quelques-uns une richesse incommensurable laissant aux autres l’exploitation, de la famine au burnout. Un système qui rend notre planète inhabitable pour une grande partie de l’humanité. Face à de si sombres perspectives, il est juste de s’organiser et de lutter contre ce système. Se retrouver accusé-e de terrorisme par des Etats qui protègent un système d’une telle violence est un signe qu’on a réussi à le faire trembler. Et quand des failles s’ouvrent cela renforce notre détermination et notre confiance en notre force collective.

Voir le communiqué entier (et la vidéo) ici: https://renverse.co/infos-locales/article/rassemblement-en-soutien-aux-inculpe-o-es-du-8-12-4148

BASSE-SAXE (ALLEMAGNE) – « Keep fighting for Freedom – everywhere! »

We chose to paint a picture in solidarity with the comrades accused of « ulra-left terrorism » by the French state. To Fight for Freedom with thought and spirit and live in a collective and solidary manner shouldn’t be a crime, but is often reframed by the state violence to discredit our revolutionary thoughts and activism. With our solidarity we want to make clear, that we are aware of this logic and don’t intend to ignore if comrades are meant to be silenced by the representatives of this destructive system.

Keep Fighting for Freedom – everywhere!

FRANCFORT (ALLEMAGNE) – « We send all our loving comradeship and strength. »

We comrades in Frankfurt am Main, Germany, and international ones from different geographies gathered to send a little message of solidarity together to the comrades affected by the repression of the French state, to their families, loved ones and hard working support committees!

We are alltogether extremely concerned about the development of ‘anti-terrorist’ laws and institutions in France, that are harassing minority communities and individuals as well as leftist activists. Antifascist, feminist, enviromentalist and/or anarchist comrades are simply human beings who listen to their conscience, who choose to not ignore the brutal physical or mental onslaughts on women – who are suffering sexism everywhere on the world – , workers – who are being exploited and forced to spend most of their time following orders just to make a living -, colonised peoples – who until today didn’t reach their legitimate freedom, but still brought to the scratch to be killed or subordinate under further oppression – , queers – who are deprived of their right to exist – , migrants – who are forced to leave their homelands because of wars and starvation, caused by nothing less than the capitalist greed for profit of the so-called ‘first world’, just to see themselves spit on when they (eventually) manage to arrive in what they hoped would be a safe place – and nature – who is being killed and destroyed rapidly and irreversibly, we’re sawing off the exact and real branch we’re sitting on.

So the sentient human beings who choose to not ignore the outrageous overall conditions, who choose dignity for themselves, everyone and nature, who choose struggle often accompanied by hardships and pain rather than the comfortable life of indifference, THEY are being framed as ‘terrorist’.

This is just a FARCE depicting the mechanical stupidity and excruciating hypocrisy of the regime of power. We are concerned about the way this farce is being pompously staged against the comrades in the December 8 case, attempting to contribute in legitimising all the different ‘security’ laws, concealing of police violence and different measures established in the last years to exorbitantly and ultimately control society to keep them from raising their voice. To us it’s clear that leftist/anarchist comrades that are brave enough to not duck their head down and stand up for their ideals of equality, are attempted to be depicted as a figurehead and punished to bury the very same ideals.

We send them all our loving comradeship and strength for the upcoming trial!

Some friends from Frankfurt and elsewhere

TOUL – « Nous voulons un monde basé sur la solidarité et la liberté. »

Cette semaine, dans les villages autour de Toul (Lorraine), on a collé des affiches contre le projet de nouvelle prison à Toul (affiche) ; contre la prison en général ; et en solidarité avec les inculpé.es de l’affaire du 8 décembre 2020 qui passeront en procès à Paris du 3 au 27 octobre prochain.

Dans son obsession répressive, l’État souhaitait déjà la construction de 15 000 nouvelles cellules d’ici 2027, dont une prison expérimentale à 100% basée sur le travail à Toul. En juillet, et suite aux émeutes, la création de 3 000 cellules supplémentaires a été votée à l’assemblée nationale, ce qui pourrait faire grimper le nombre de cellules de prison à 78 000 en 2027 (parfois occupées par 2, 3,.. détenu.es…).

En parallèle de l’augmentation du nombre de flics et de caméras, construire toujours plus de prisons, pour enfermer toujours plus… Pour reprendre quelques lignes d’une affiche qu’on a collée, « nous sommes contre la prison parce que nous voulons changer radicalement cette société, pas nous intégrer pacifiquement dans ses métropoles, ses quartiers d’affaires sécurisés, ses places aseptisées et ses supermarchés. Nous sommes contre la prison parce que les règles de cette société sont basées sur le fric et la compétition et que nous voulons un monde basé sur la solidarité et la liberté, un monde dans lequel les accords réciproques sont les fondements du vivre ensemble. »

Dans un prolongement de nos sentiments anti-carcéraux, nous avons aussi voulu exprimer notre solidarité aux inculpé.es de l’affaire du 8 décembre. Alors que se généralise de plus en plus la prise d’empreinte et de photos en garde-à-vue, la prise d’ADN, la surveillance ciblée et de masse via les moyens de communication numérique, ainsi que le chef d’accusation d’« association de malfaiteurs » ; avec l’affaire du 8 décembre, un cap a été franchi dans la militarisation de la répression.

Des personnes ont été emprisonnées pour leur affiliations – supposées – à une idéologie dite « d’ultra-gauche » ou de mouvances internationales. L’absence d’une solidarité d’ampleur a laissé les mains libres à Darmanin pour continuer sur cette voie de l’assimilation des opposant.es politiques à des terroristes. La perfection des outils répressifs sur les un.es, permet toujours la répression des autres.

Les récentes interdictions de se rassembler et les réquisitions concernant les évènements de soutien aux inculpé.es du 8 décembre ne font que renforcer la nécessité et la détermination de notre solidarité.

Soutien aux inculpé.es du 8 décembre 2020,

Soutien à toutes les personnes emprisonné.es ou subissant la répression d’État,

A bas l’État et le capitalisme ! Feu aux prisons et aux tribunaux !

Retrouvez le communiqué ici: https://manif-est.info/Toul-Collage-anti-carceral-et-en-solidarite-avec-les-inculpe-es-du-8-12-2565.html

HELSINKI (FINLANDE) – « Activists are not terrorists! »

RiseUp 4 Rojava Finland responds to your action call.

On 19th of September we conveyed your message to the French embassy in Helsinki. We stand in solidarity with the accused of 8.12.2020 and demand that the French state stops criminalising international solidarity activities. These activists are not terrorists – terrorists are those who hold weapons of mass destruction and the most powerful armies in history, who destroy our Earth and exploit its resources and who enslave people and massacre the resistance.

Terrorists are Erdoğan and other bloodthirsty dictators!

Whole post can be found on our instagram page @r4r.hki

Bijî berxwedana Kurdistan

RiseUp 4 Rojava Finland

BURE – « Pièce à ajouter au dossier. »

A l’approche du procès, depuis Bure, on réaffirme notre solidarité avec les inculpé.es du 8/12. On n’a pas pu ressortir la précédente banderole, mais l’idée est là. Bisous et force à vous.

https://anarchistburecross.noblogs.org/post/2023/09/24/bure-piece-a-verser-au-dossier-du-8-12/

VIENNE (AUTRICHE) – « We have to organize internationally and fight together against repression. »

Solidarity with those affected by repression in the December 8 case in France !

7 comrades are facing a trial in Paris in October: they are accused of forming a « criminal organization of terrorist criminals ». At the center is a friend and comrade who fought in Rojava in 2017 as an internationalist alongside the YPG/YPJ against the Islamic State and participated in the liberation of the IS stronghold of Raqqa.

We see the surveillance and repression of pro-Kurdish, internationalist fighters in other countries as well, because there is nothing states fear more than the internationalization of our movements. That is why we have to organize internationally and fight together against repression.

International solidarity now!

Greetings from Vienna

CALAIS – « Soutien depuis la frontières nord! »

Banderole lors de la manifestation contre les CRA et toutes les prisons du dimanche 17 septembre 2023 à Calais.

Force à vous pour la suite, soutien depuis la frontière nord !

Actions à la frontière française nord contre le projet de nouveau CRA

ALBI – « Répression anti-terro vs terreau révolutionnaire »

EUSKAL HERRI – « Nous sommes toustes des terroristes. »

Banderole affichée à un concert: « Si la militance est du terrorrisme, nous sommes toustes des terrorristes. Rassemblement avec les inculpé.es du 8/12. La lutte, la lutte, toujours la lutte ! »

GESPE’GEWA’GI (QUÉBEC) – « Notre solidarité n’a pas de frontières. »

Nous écrivons depuis un territoire qui porte le nom de Gespe’gewa’gi, nommé ainsi par les peuples Mi’gmaq qui l’habitent. Ce territoire est aussi connu sous le nom colonial de Gaspésie, situé au Québec, province de l’Etat-Nation colonial Canadien.

Nous nous sommes réunis lundi [18/09] pour échanger et partager sur l’affaire du 8/12. Nous exprimons notre solidarité aux inculpé-e-s, ainsi qu’à toutes les personnes subissant la violence de l’Etat, ici comme ailleurs. Ils veulent nous faire baisser la tête par la peur, nous répondons par la détermination et la force de notre internationalisme.

Contre la violence répressive. Contre la violence coloniale.

Notre solidarité n’a pas de frontières.

ROJAVA (KURDISTAN) – « Résister, c’est vivre! »

Déclaration des camarades du Rojava: Notre solidarité aux inculpé·es du 8 décembre et aux victimes de la répression

Nous, internationalistes du Rojava, scrutons avec attention le tournant qu’est l’Affaire du 8 Décembre à l’égard de la criminalisation d’activités et d’opinions politiques en France. La Justice française décidera bientôt si le fait d’avoir des convictions politiques socialistes et anarchistes est un crime.

Si un mode de vie qui essaie de se tenir éloigné d’un système capitaliste qui pousse à l’individualisme et l’égoïsme justifie l’utilisation de tortures psychologiques telles que l’emprisonnement, les fouilles à nu ou l’isolement total. La Justice devra se prononcer sur le fait de traiter comme un terroriste une personne qui a choisi de mettre sa vie en danger pour combattre Daesh, non seulement pour le Moyen-Orient, mais pour le monde entier.

Alors même que des problèmes systémiques ravagent notre planète, que la faim et la mort sont organisées en toute décontraction par les politiques anti-migratoires, par la privation d’eau, par le libéralisme extrême, alors que des révoltes populaires faisant dates éclataient il y a peu après l’assassinat de Nahel, soulignant l’ampleur du malaise social et de la violence dans laquelle nous sommes jeté·es, la DGSI, dans toute sa clairvoyance, s’attaque au problème intrinsèquement vital de l’airsoft et de la conception amatrice d’explosif.

Les faits reprochés à nos camarades n’ont pas à être l’objet, dans un pays de droits, de chefs d’accusations terroristes. Si la DGSI ou le PNAT peinent à voir des d’ennemi·es valables, nous avons malheureusement une liste bien longue à leur montrer. Nul besoin d’imagination face à la réalité de notre monde.

Que faisait d’ailleurs la DGSI et le PNAT lorsque les attentats contre nos camarades kurdes – en particulier nos camarades femmes – étaient préparés ? Qu’elles·ils étaient assassiné·es dans les rues de Paris ?

L’usage de tortures psychologiques contre des personnes en raison de leurs opinions et expériences politiques est dans la même lignée que les violences infligées aux Gilets Jaunes, aux écologistes de Sainte-Soline ou aux révolté·es des émeutes.

Quand la répression politique se fait de plus en plus forte et de plus en plus systématique, il est du devoir de chacun·e de se dresser et de porter un message clair :

Non, les inculpé·es du 8 décembre ne méritent pas les traitements qu’iels ont reçu, en particulier l’emprisonnement et l’isolement.

Non, les inculpé·es du 8 décembre ne seront pas oublié·es.

Non, nous n’abandonneront pas nos idéaux politiques face à l’injustice et la violence : résister, c’est vivre.

Abandon de toutes les charges et réparations pour les inculpé·es du 8 décembre !

LYON – « Qui terrorise qui? »

PARTOUT – « Force aux inculpé·es du 8/12 »