La disparition forcée est une pratique du terrorisme d’État : la police colombienne a fait disparaitre des centaines de personnes en un mois

Nous publions cet artice de la blogueuse colombienne Cecilia Zamudio (disponible ici*) qui revient sur la terreur d’Etat visant à éradiquer la grève nationale contre l’exploitation et le pillage capitaliste. Le gouvernement n’a pas manqué de justifier ces horreurs par la présence, parfois supposée, de « terroristes » (membres de l’ELN) au sein du mouvement. Comme toujours, l’antiterrorisme sert d’argument morbide à un déchaînement de violence étatique.

[*Attention: vidéos et photos choquantes]

Cecilia Zamudio:

« L’artiste colombien Cizañero a réalisé ce dessin suite à l’apparition, dans un sac, de la tête coupée d’un jeune homme que la police colombienne avait fait disparaitre il y a quelques jours. Plusieurs corps de manifestants qui ont été arrêtés -et que la police colombienne a fait disparaitre- ont commencé à apparaître, flottant sur les rivières de Colombie et dans des fosses clandestines. La Colombie subit une brutale répression d’État. Le peuple colombien est en grève générale depuis plus d’un mois au niveau national, pour protester contre l’exploitation et le pillage capitalistes. Une grève que la classe bourgeoise et le capitalisme transnational prétendent stopper par la répression exercée par l’État colombien. La police procède à des milliers d’arrestations pour tenter d’étouffer la contestation sociale. Les forces répressives capturent les manifestants et vont même dans les maisons pour kidnapper les jeunes : ou pour les poursuivre en justice sous les montages judiciaires réitérés que l’État colombien utilise pour réprimer la contestation, ou pour les faire disparaître.

Les organismes de défense des droits de l’homme déclarent qu’il est très important que les personnes arrêtées tentent de crier leurs noms et prénoms et que le voisinage s’efforce de filmer les faits, pour tenter d’éviter que les personnes kidnappées par la police ne soient victimes du crime d’État de disparition forcée. Les personnes que la police a fait disparaitre depuis plus d’un mois de grève générale sont signalées par centaines (Le bureau du Défenseur a signalé 548 personnes disparues au niveau national au 7 mai, l’Unité de recherche a signalé 379 personnes disparues pour la période allant du 28 avril au 7 mai. Rien qu’à Cali, Les organismes de défense des droits de l’homme signalent 206 personnes disparues entre le 28 avril et le 20 mai). Parmi les certaines de personnes kidnappées par la police, la plupart restent « disparues » et quelques corps sans vie ont été retrouvés. Les corps de deux jeunes garçons enlevés par la police le 28 avril sont apparus au début du mois de mai flottant sur la rivière Cauca ; en mai est également apparu le corps sans vie d’un leader paysan et le corps de l’institutrice et syndicaliste Beatriz Moreno Mosquera, avec des signes de torture. D’autres corps de manifestants torturés sont également apparus, flottant sur les rivières, certains dans des fosses et d’autres démembrés dans des sacs, comme le montrent les vidéos et les photographies que la population, enregistre, horrifiée.

La disparition forcée est une pratique du terrorisme d’État que les forces répressives de l’État colombien emploient intensivement contre la population depuis des décennies, et qu’elles emploient avec un acharnement particulier pendant cette grève générale : Cette pratique sème la terreur et dévaste les familles et les communautés.

Le peuple colombien exige que l’État colombien rende les centaines de personnes disparues : ceux qu’il détient encore vivants dans les commissariats, bataillons militaires, entrepôts ou maisons clandestines de la police, qu’il les rende, et que cesse la barbarie policière de la disparition forcée. Les personnes que la police a enterrées dans des fosses communes et jetées dans les rivières continueront d’être recherchées et réclamées inlassablement par leurs familles, leurs communautés, et par tout un pays qui ne va pas permettre « la disparition des disparus ». Ils nous les ont arrachés parce que c’étaient des personnes dignes qui se sont battues pour toutes et pour tous, nous ne permettrons pas que leurs noms soient oubliés, et encore moins que leur lutte s’éteigne. Le terrorisme d’État ne réussira pas à faire taire la lutte sociale d’un peuple lassé de l’exploitation, de la précarité et du pillage capitaliste. La Colombie pleure, la Colombie souffre, mais ne se rend pas.

Les forces répressives de l’État colombien, déchaînées pour étouffer la contestation sociale par le sang et l’extermination, interviennent même sans porter d’insigne, tirant sur la population avec des 9 millimètres et des fusils de guerre, lançant des lacrymogènes périmés (ce qui les transforme en poison mortel) même directement contre les petites maisons des quartiers ouvriers, blessant et assassinant. La police continue chaque jour et chaque nuit à kidnapper des garçons pour les faire disparaître. Elle est allée jusqu’à transformer un centre commercial, à Calipso, en centre policier de tortures (l’entrepôt Éxito, propriété du groupe capitaliste français Casino et de la bourgeoisie colombienne). Le terrorisme d’État en Colombie assassine la population pour avoir protesté contre la violence structurelle qui jette des millions de personnes dans l’appauvrissement le plus cruel, pour qu’une poignée de multinationales et d’exploiteurs locaux accroissent leurs fortunes. L’or que la bourgeoisie internationale et colombienne mange dans ses assiettes « exquises » porte incrustés la douleur et le sang de tout un peuple.

Malgré la répression brutale déclenchée par l’État colombien à travers ses instruments policiers, militaires, para-policiers et paramilitaires, à plus d’un mois de grève générale au niveau national en Colombie, les mobilisations se poursuivent massivement. La classe ouvrière, qui en a assez de l’exploitation, refuse le paquet de privatisations du gouvernement de Duque, qui prétend accroitre la privatisation des retraites, de l’éducation, de la santé, refuse également une « réforme du travail » qui va entraîner une nouvelle réduction des droits du travail, refuse une « réforme fiscale » qui vise à augmenter les impôts sur la classe ouvrière, tout en accordant des exonérations d’impôts aux multinationales et à la bourgeoisie. Le peuple exige que cesse la précarisation de ses conditions de vie, que cesse la persécution politique de la part de l’État, que cessent les pulvérisations au Glyphosate, le Fracking, les concessions aux multinationales minières qui dévastent montagnes et rivières, etc. Les raisons de la mobilisation sont très profondes et percutantes : c’est ce qui explique la durée de la grève générale et la résistance populaire malgré la répression colossale.

Le régime colombien veut faire taire le peuple en l’assassinant et en le faisant disparaître, en le calomniant et en lançant des mensonges en rafale à travers les grands médias de désinformation massive; il compte sur le silence complice et le travail manipulateur des médias appartenant à la bourgeoisie locale et transnationale. Même les réseaux sociaux rendent difficiles les publications et censurent les vidéos qui témoignent de la répression génocidaire et des raisons profondes de la grève, et en plus l’État colombien bloque la liaison internet régulièrement.

Les organisations internationales ne se sont prononcées que de manière très limitée sur la répression meurtrière de l’État colombien : parce c’est un État ami de l’impérialisme étasunien et européen, qui possibilite le plus grand pillage des ressources de la Colombie, précisément par le biais de l’extermination. Ils prétendent étouffer le cri d’un peuple. Mais ils n’y parviennent pas : le régime génocidaire, au service du plus grand pillage capitaliste de la Colombie, ne peut rien contre le peuple uni. Il ne parvient pas à étouffer la grève, ni par le terrorisme d’État, ni par le matraquage de mensonges.

Le peuple colombien vient d’accomplir un mois de grève générale nationale, avec beaucoup de solidarité entre la classe ouvrière, avec beaucoup d’organisation et de courage. L’organisation et solidarité de la classe ouvrière s’exprime dans les des barrages de routes comme la Panaméricaine, les blocages de grands ports comme le port de Buenaventura, les blocages des voies d’extraction par lesquelles les multinationales acheminent les immenses richesses de la Colombie vers leurs cargos de pillage (comme dans la plus grande mine de charbon à ciel ouvert du monde, El Cerrejón), la grève de camionneurs, les manifestations de masse, les créations et ateliers artistiques, les ateliers productifs populaires, les marchés paysans solidaires, les rencontres, les assemblées, La Minga indigène, afro et paysanne, les marmites communautaires, les « Mamás Capucha » (mamans cagoule), les combats de rue pour défendre le droit de manifester contre les assauts de la police, les brigades médicales, les brigades pédagogiques, la première, deuxième et troisième lignes, etc.  La grève continue parce que la classe ouvrière exige des conditions de vie décentes.

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Les chiffres de la répression brutale déclenchée par l’État colombien contre le peuple en grève générale :


• Plus de 70 manifestants ont été assassinés par la police, l’ESMAD, les militaires et les paramilitaires en coordination avec la police en un mois. 52 manifestants assassinés par la police entre le 28 avril et le 20 mai, selon l’organisation Defender la Libertad. Et plusieurs personnes assassinées par des agents infiltrés de la police opérant sans uniforme, ou des policiers en uniforme opérant en collaboration avec des paramilitaires.

• Des centaines de personnes ont été victimes de disparition forcée, un crime d’État contre l’humanité. Les personnes que la police a fait disparaitre en un mois de grève générale sont signalées par centaines. Le bureau du Défenseur a signalé 548 personnes disparues au niveau national jusqu’au 7 mai. L’Unité de recherche, après avoir reçu les plaintes et compilations de 26 organisations sociales, a remis ses statistiques pour la période du 28 avril au 7 mai : 379 manifestants seraient portés disparus jusqu’à cette date. Rien qu’à Cali, des organisations de défense des droits humains tels que Les « Rechercher Pour les Trouver » signalent 206 personnes disparues entre le 28 avril et le 20 mai.

• Des milliers de personnes ont été blessées par les actions de la police et d’autres forces répressives. Des dizaines de personnes ont eu leurs yeux mutilées par la police (Temblores a signalé 39 victimes de lésions oculaires au 20 mai).

Des dizaines de défenseurs des droits de l’homme agressés.

• Au moins 21 femmes victimes de violences sexuelles commises par la police. On a seulement connaissance des cas qui ont pu être signalés (rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Temblores, au 20 mai).

• Des milliers de personnes sont détenues, en grande partie par des procédures arbitraires, et soumises à la torture et à des traitements cruels et inhumains.

• 2905 cas de violences policières entre le 28 avril et le 20 mai (Temblores).

• De même, la poursuite de l’Extermination perpétrée par les forces répressives (officiers et para-officiers) contre les organisations sociales, s’est poursuivie pendant la grève : entre le 28 avril et le 18 mai, 9 leaders sociaux ont été assassinés et 2 anciens guérilleros des Farc qui avaient participé à l' »Accord de paix »). De plus, 9 personnes ont été massacrées par les forces répréssives, le 31 mai à Algeciras, Huila, dans une ferme appartenant à la famille d’un ex-guérillero des farc. Un génocide planifié depuis les plus hautes sphères, suit son cours. »

Malfaiteurs de tous les pays, unissons-nous!

Texte publié par le RAJCOL (Réseau d’Autodéfense Juridique COLective) à l’occasion du procès des opposant.es à CIGEO:

Renforçons nos solidarités face à la police, la prison et la justice

Le 20 juin 2018, le village de Bure se réveillait avec près de 200 gendarmes déployés, l’arrestation de 8 personnes et la perquisition de 11 lieux de vie et d’organisation de la lutte contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires. Le procès se tiendra le 1er, 2 et 3 juin prochains. Les personnes arrêtées sont accusées de former une « association de malfaiteurs », accusation fourre-tout, à la fois très lourde de conséquences en termes de peine (jusqu’à 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende) et dont l’usage est éminemment politique.

Un objectif clair : écraser la lutte

La mobilisation du délit d’association de malfaiteurs vise explicitement à terroriser, à défaire les liens, et à dissuader les opposant.es de s’engager. Le champ d’application contemporain de l’association de malfaiteurs élargit la notion « d’association », permettant ainsi une criminalisation de masse. Ainsi, comme le soulignent des opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure : « Prêter sa voiture, participer à l’achat de tissu avant une manifestation, avoir ses empreintes sur une bouteille plastique, son ADN sur une écharpe, être co-propriétaire ou co-gérant·e d’un lieu collectif où sont trouvées des fusées d’artifice, etc. tout devient présomption de culpabilité, de complicité, et donc de participation à une Association de Malfaiteurs. Nourrir, accueillir, loger, mettre à disposition des moyens de communication (téléphone, internet, photocopieur, etc.) dans un lieu privé ou collectif relève directement de l’Association de Malfaiteurs, si les personnes accueillies prennent part, ailleurs, à des manifestations où sont commis des actes délictueux ».

Ce qui s’est passé à Bure n’est pas anodin. Et d’ailleurs les questions posées lors des auditions et les moyens de l’enquête mobilisés ne laissent aucun doute : l’objectif est clairement de s’en prendre aux structures qui permettent à nos luttes de vivre et de se défendre, à toutes ces petites ou grandes solidarités qui font vivre nos luttes. À travers les personnes arrêtées, et les questions posées, ce sont en effet les outils collectifs que représentent le soutien juridique, les groupes de soin ou encore les groupes d’automedia qui sont visés.

On se rappelle à ce titre de la fermeture du site Linksunten Indymedia en Allemagne en 2017 après le flamboyant G20 à Hambourg, et des menaces d’interdiction adressées à Indymedia Grenoble en France après la publication de revendications d’actions. L’offensive de l’État vise à détruire les réseaux d’entraide, de soutien et de communication, tout en faisant planer un climat de peur au-dessus de toutes celles et ceux qui s’organisent politiquement, ou qui se montrent simplement solidaires des luttes. À peu de choses près la même stratégie que pour les manifestations : terroriser, par la peine de prison, ou par la menace de la blessure ou de la mutilation, pour dissuader de se joindre à la lutte.

L’utilisation de l’association de malfaiteurs a une histoire, réactualisée à chaque nouvelle affaire : elle a déjà servi à fragmenter des réseaux de lutte et d’amitié grâce à des constructions policières fomentées par les services de renseignement. En janvier 2008, c’était l’affaire dite «des mauvaises intentions » qui envoyait plusieurs personnes en détention, accusées d’avoir fabriqué des engins explosifs (en l’état, des fumigènes artisanaux et des crève-pneus) alors qu’elles se rendaient à une manif au CRA de Vincennes. C’est alors l’association de malfaiteurs à caractère terroriste qui est mobilisée, tout comme à l’encontre des 9 de Tarnac, en 2009, accusé.es d’avoir endommagé des caténaires avec des crochets posés sur les lignes TGV. Le procès signera la défaite retentissante, pour un temps, de la mobilisation de l’antiterrorisme à l’encontre de militants. Les fois suivantes, c’est donc la seule association de malfaiteurs qui est mobilisée : à Rennes en 2016, pendant la loi Travail, contre des actions de sabotage de composteurs de métro à l’aide de mousse expansive ; à Briançon en juillet 2018 pour suspicion d’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière, dans le cadre d’une mobilisation entre l’Italie et la France contre Génération Identitaire ; à Lyon, le 13 novembre 2018 contre une action antifasciste de construction d’un mur en parpaings devant l’entrée du Bastion Social, à Bordeaux dans le cadre des Gilets Jaunes, le 7 décembre 2019, avec l’arrestation de 16 personnes accusées de fomenter des actions violentes dans un « appartement conspiratif » (l’enquête sera entièrement annulée en mars 2021, les avocat.es ayant pu démontrer l’illégalité de la perquisition). En septembre 2020, à côté de Grenoble, 6 personnes sont arrêtées de nuit près de jardins collectifs, accusées d’avoir voulu monter une ZAD, ou d’être, peut-être, à l’origine des incendies qui illuminent la région depuis quelques années. Les mises en examen pour association de malfaiteurs sont annulées en avril 2021. Plus récemment, l’affaire dite du 8 décembre 2020 reprend le qualificatif d’association de malfaiteurs terroriste à l’encontre de plusieurs personnes arrêtées à Toulouse, Rennes, Vitry-sur-Seine et Cubjac, soupçonnées d’avoir prévu des actions violentes contre les forces de l’ordre, avec comme toile de fond le soutien à la lutte des Kurdes…

Quand le moyen contient la fin

À l’approche du procès, on pourrait être tenté de considérer ce qui va se dérouler le 1er, 2 et 3 juin comme le moment-phare, l’instant de dévoilement, l’aboutissement de toute cette procédure. Ce serait manquer quelque chose : le plus important s’est sans doute déroulé, pour le pouvoir, durant ces presque trois années, de 2018 à aujourd’hui.

Les moyens d’enquête considérables que permet l’instruction sous le motif d’association de malfaiteurs ont ainsi servi leur but : permettre aux services de police d’amasser un savoir considérable (même si toujours désincarné) sur ceux et celles qui osent défier la sainte trinité du Nucléaire en France.

À Bure, 29 personnes ont été mises sur écoute, 765 numéros de téléphone ont fait l’objet de demandes de vérification d’identité, 85.000 conversations et messages ont été interceptés, cumulant plus de 16 ans de temps de surveillance téléphonique, 118 personnes ont été fichées dans un organigramme type ANACRIM (logiciel d’analyse criminelle mobilisé dans l’affaire du petit Grégory), 25 perquisitions ont été menées, pour un total d’exactement 20.164 pages de dossier d’instruction.

Avant le verdict, la peine a déjà été appliquée : interdiction de se voir, interdiction de séjour, interdiction de communication, interdiction dans les faits de manifester, contrôles judiciaires contraignants, voire incarcération. Des liens disloqués, une intrusion insupportable dans l’intimité de dizaines de personnes…. Des personnes mises en examen faisaient le parallèle en avril 2020 entre le confinement imposé à toute la population française et leur situation :

« Ne pas avoir le droit de voir des amis. Leur faire courir un risque grave si on essayait malgré tout. C’est la douloureuse réalité de dizaines de millions de personnes depuis plus d’un mois. C’est la nôtre depuis bientôt deux ans. Deux ans, rien que ça, mais sans apéros en visioconférence et sans coup de fil pour savoir si ça va. Rien que des bribes de nouvelles qui passent de proche en proche : « X a pas mal déprimé ces derniers mois mais ça va mieux, tu lui manques », « Y s’est marié, tu ne savais pas ? », « Z vient d’être rajouté au dossier, tu ne peux plus lui parler non plus, je suis désolée ». Des choses comme ça, abstraites, désincarnées. »

(Extrait de la tribune Pour que cesse le confinement de notre lutte et de nos amitiés)

La solidarité est notre arme !

Et pourtant, la lutte ne s’est pas éteinte, et la solidarité n’a pas disparu. Personne n’a rendu les armes, et le procès sera l’occasion d’inviter des centaines de nouvelles personnes dans la lutte.

Nous sommes des collectifs de soutien juridique et de lutte contre la répression, situés un peu partout en France. Au quotidien, nous luttons, avec un réseau d’avocat.es engagé.es, à contrer l’individualisation des responsabilités et des peines, à se redonner du pouvoir face à la machine judiciaire qui nous veut impuissant.e.s et dociles. À créer des liens là où ils nous voudraient isolé.es.

Si les gouvernements successifs semblent s’évertuer à criminaliser les formes les plus élémentaires de solidarité, en poussant vers la prison des personnes qui ne font que résister légitimement à l’inacceptable (à travers le « délit de solidarité » notamment) et en menaçant de représailles tout·es celles et ceux qui refusent de déserter les rues et les luttes, qu’ils ne se détrompent pas : aucun État, même les plus totalitaires, n’a jamais eu et n’aura jamais raison de cette solidarité instinctive, de cet élan qui est au cœur du fait même de lutter.

Les liens qui unissent toutes celles et ceux qui se soulèvent sont intouchables.

Tous et toutes à Bure le 1er juin !

De Erdogan à Macron, l’Internationale Terroriste.

Depuis plus de 24 semaines maintenant, 7 enfants, frangin.es, ami.es et camarades arraché.es à leurs proches, sont inculpé.es pour « association de malfaiteurs terroristes » (AMT). Trois d’entre elleux sont encore emprisonné.es sous régime « terro » (Détenus Particulièrement Signalés), et un à l’isolement. La Police les soupçonne d’avoir eu l’intention de planifier des « actions violentes » contre la Police. La boucle s’est bouclée sur les Inculpé.es du 8/12.

Ce texte revient sur l’Affaire du 8/12, ce coup de filet Qui Tombe à Pic témoigne des dérives fascistes qui nous concernent touxtes. Elle montre encore une fois qu’il est possible pour la police, grâce à l’outil antiterroriste, d’emprisonner des militant.es (et assimilé.es) pour de « vagues soupçons » d’intentions de « s’en prendre aux forces de l’ordre ».

Les Forces de quel Ordre ?

En quelques mois, nous avons vu l’État passer des lois sécuritaires et islamophobes au nom de la République, imposer un contrôle policier général au nom de la santé de la Nation, hurler contre l’islamogauchisme et emprisonner nos ami.es au nom de l’Antiterrorisme. Nous voyons aussi les avant-gardes néo-fascistes multiplier les attaques (Action Française, Loups Gris, Génération Identitaire, membres de la Police Nationale, anciens-militaires, etc.) contre des manifestations, des mosquées, des squats, des exiléEs, des universitaires, des librairies…

Un des inculpé.es du 8/12, en Quartier d’Isolement depuis bientôt 6 mois maintenant, était sous surveillance depuis son retour du Rojava en 2018. Tous les éléments « pro-kurde » trouvés lors des perquisitions ont été saisis (quelques affiches, livres ou brochures) et utilisés “à charge” par l’a-Justice, comme par exemple cette interview de Zehra Dogan publiée par la revue Ballast: « Un jour nous vaincrons ». (1)

Nous pensons important de mettre en perspective cette affaire avec la remontée des fascismes en France (articulés autours de l’islamophobie, le nationalisme et l’antiterrorisme) et les collaborations avec le régime turc, dont la répression des kurdes résidant en France.

Macron déclarait en décembre 2019 au Sommet de l’Otan : « Nous combattons le PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] et tous ceux qui mènent des activités terroristes contre la Turquie, de manière très claire mais nous ne faisons pas ce raccourci ou cette agrégation que la Turquie souhaite entre ces différents groupes politiques et/ou militaires« . En effet, le PKK est inscrit sur la liste des organisations terroristes selon le Conseil de l’UE depuis 2002, liste dans laquelle on retrouve 6 organisations de lutte armée communistes, dont par exemple, l’Armée de Libération Nationale (ELN), luttant actuellement aux côtés des manifestant.es colombien.nes dans la région de Cali [l’État colombien justifiant en retour la répression sanglante par la présence de « terroristes » dans le mouvement].

Cependant la criminalisation par l’Etat français de la diaspora kurde et de ses soutiens semble indiquer que, oui, la fRance fait ce raccourci. Le 23 mars dernier, “10 personnes de la communauté kurde ont été interpellées et arrêtées par la brigade antiterroriste” suite à un “échange téléphonique entre Macron et Erdogan”. “Il s’agit d’un des plus gros coups de filet de la police française dans les réseaux militants kurdes ces dix dernières années”. Ces personnes sont accusées de “participation à une association de malfaiteurs, de financement d’une organisation terroriste et d’extorsion en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste”.

LISONS → Communiqué du collectif internationaliste Marseille Solidarité Kurdistan

« Ce ne sont pas des universitaires, mais bien des soutiens de terroristes »

Le 4 Février 2021, le journal Yeni Akit, équivalent turc du Figaro, publiait en gros titre : « ce ne sont pas des universitaires, mais bien des soutiens de terroristes », désignant des professeur.euses mobilisé.es, aux côtés des étudiant.es, depuis 6 mois à l’université Boğaziçi contre la nomination directe par Erdogan d’un nouveau recteur ; justifiant ainsi la répression du mouvement :

« Avec les premières manifestations étudiantes s’en est suivi une répression sans précédent avec l’arrestation de 159 étudiants le 2 février de cette année. Les étudiants en lutte ont été qualifiés de vandales, terroristes ou de « dégénérées LGBT » par le pouvoir en place. Face à cette répression et ces provocations, la contestation a pris de l’ampleur dans le pays et dépasse les revendications des étudiants de Boğaziçi. Les étudiants des autres universités d’Istanbul se sont solidarisés et des manifestations ont notamment eu lieu à Izmir et à Ankara. »

Solidarité avec Boğaziçi! Renversé.CO

Sous prétexte d’antiterrorisme, le régime turc déshumanise systématiquement toute dissidence politique et solidarités avec les organisations kurdes. L’exemple de Boğaziçi est frappant: criminalisation (« vandales ») ; outil antiterroriste (« soutiens de terroristes ») ; et LGBTQIA+phobie avec une teinte psychophobe et validiste (« dégénérés LGBT ») (2). Mais là où le régime turc s’articule autours d’une alliance nationaliste (MHP) et islamiste (AKP) pour mener un politique d’extrême-droite, le régime français articule nationalisme et islamophobie. De manière systématique et graduelle, la fRance organise une criminalisation violente de sa population. Qu’elle soit racisée, révoltée, et/ou appauvrie. Il use de l’outil antiterroriste pour étendre le domaine du non-droit et soumettre le peuple à des désirs punitifs et des peurs. Enfin, il psychiatrise la déviance, la marginalité et la révolte.

L’ « islamo-gauchisme », le « racisme anti-blancs », l’ « ultragauche », les « valeurs de la république », le « délit de solidarité » ou de « séparatisme » … sont autant d’indices logiques du désastre prévu que nous vivons en live. La pénétration croissante des thèmes conçus par l’extrême-droite dans le débat public et dans la presse est un prémisse de mauvaise augure, maintes fois décrit comme étape préliminaire à l’avènement d’un régime fasciste.

REGARDONS → Comment le Fascisme l’Emporte (sur nos Consciences) ?

Une éventuelle démission de Vidal n’y changerait rien, un changement de gouvernement non plus. L’attaque des libertés universitaires en cours est une étape préventive de contre-insurrection. Rappelons que le PKK a été créé par des étudiant.es en 1978 à la veille d’un coup d’État, et que c’est après 6 années de répression sanglante qu’il lança son premier soulèvement armé le 15 août 1984. Les universités $hiliennes ont elles aussi été au centre du brasier insurrectionnel qui a débouché sur une nouvelle constitution.

« On a souvent tendance à ne voir dans les opérations policières que leur aspect répressif, et non leur aspect productif » (3)

La production médiatique méticuleuse de “menaces” (« ultragauche », « immigration », « islam politique”, « racialisateurs », etc.) fonctionne chez beaucoup de gens, les rendant complices inconscients de la nécrose républicaine. Et pour ce qui est des milieux de gôche, parlons-en! Nous sommes bien loin (4) des déclarations de François Hollande affirmant en 2008 au sujet de Tarnac :

« Au nom d’une cause juste – lutter contre le terrorisme – on est en train de faire des amalgames et des confusions. Celui qui n’est plus dans la norme, qui peut avoir un comportement déviant, peut être assimilé à un terroriste, ce qui est une atteinte grave aux libertés. »

Comment se fait-il qu’un des plus grands traîtres de l’histoire du socialisme, tienne des propos bien plus critiques sur l’antiterrorisme que la plupart de la gauche radicale aujourd’hui? Avons nous oublié que le terme de “terrorisme” vient de la Terreur d’État, théorisée dans la philosophie politique au fondement même de la République fRançaise, et ayant servi de modèle dans le monde entier ? En 1937, la jeune République de Turquie massacrait 40 000 kurdes à Dersim et faisait des centaines de milliers d’exilé.es…

La terrorisation démocratique (Guillon 2009) est au fondement même de la politique étatique. L’antiterrorisme n’a pas vocation à anihiler un certain niveau de violence, mais un niveau de dissidence politique.

Avons nous oublié que Nelson Mandela, aujourd’hui hypocritement fétichisé, est resté jusqu’en 2008 inscrit à la liste des terroristes des Etats-Unis? Avons-nous oublié qu’au nom de l’antiterrorisme français, des cellules armées comme la Main Rouge commettaient assassinats et attentats commandités afin de terroriser les algérien.nes luttant pour l’indépendance? Avons-nous oublié la responsabilité de François Mitterand dans le génocide du Rwanda ?

LISONS : “État et Terrorisme”, dans Mauvaises Intentions #1

Cette apathie des « progressistes » de tous bords pour la critique de l'(anti)terrorisme ; à l’heure du rebasculement de l’État dans ses racines fascistes; est la résultante de l’efficacité de l’antiterrorisme et d’une radicalisation de la République. Six années d’État d’Urgence, de lois sécuritaires et de défaites sociales auront réussi à faire de toutes les aspirations, – hors et au delà de la « république » – des aspirations « séparatistes » ou « extrémistes » : alors que l’État se radicalise, toutes les autres formes de radicalisations nécessaires (écologistes, féministes, antispécistes, anti-racistes, décoloniales, etc…) peuvent tomber sous le vaste joug de l’antiterrorisme. En témoignent les approbations nauséabondes de l’élite politicienne à la récente tribune des militaires, inspirés par le fasciste Renaud Camus (théoricien du « Grand Remplacement ») Ou encore les soutiens aux défilés de flics.

Comme beaucoup de Gilets Jaunes et Écolos l’ont compris ces dernières années, la violence policière , judiciaire et pénitenciaire qui s’abat de manière inédite sur les mouvements sociaux, s’abattait déjà dans les quartiers, sur les jeunes et les musulman.es ; et s’abbat partout dans le monde sur les exilé.es. Il y a une continuité coloniale dans le traitement par l’État des populations issues d’anciennes colonies, et le retour en force de l’antiterrorisme depuis 2015 s’inscrit dans cette histoire coloniale. Le sociologue Mathieu Rigouste (La Domination Policière, 2012) ou l’anthropologue Didier Fassin (La Force de l’Ordre, 2011) n’ont pas manqué, avec de nombreu.ses autres, d’analyser ce sujet.

L’antiterrorisme est le moteur d’une volonté insatiable de punition.

« Depuis la révolte du parc de Gezi en 2013, qui contestait les prémisses du régime fasciste, le régime turc s’est mué en dictature, appuyant sa politique réactionnaire par le nationalisme et l’islam. «  la répression contre les forces de gauche et progressistes n’a fait que s’amplifier. Des professeurs d’universités, des enseignants, des avocats et des juges ont été limogés sous prétexte de soutenir des organisations terroristes. La répression touche aussi fortement les travailleurs et travailleuses, les étudiants et les syndicalistes qui luttent contre le fascisme et le capitalisme. (5) »

Qu’en sera-t-il dans 8 ans chez nous ? A l’heure où les masses statistiques jouissent déjà de l’écrasement des ZAD, s’indifèrent [ou se réjouissent] des milliers de meurtres aux frontières de l’Europe, mais pleurent la perte d’un flic. Le pire est déjà-là. L’antiterrorisme est la même marionnette d’un pouvoir dissimulant ses propres horreurs. Et le gouvernement continue de doter l’a-Justice des outils pour terroriser les minorités culturelles et les dissidences politiques, ainsi que leurs soutiens.

Un de ses derniers outils, la loi séparatisme, prévoit une peine de 7 ans de prison et 100 000€ d’amende « le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de ces actes ». Iels pourront aisément twitter (comme pour nos ami.es du 8/12, comme pour les étudiant.es de Bogazici) que journalistes, universitaires, étudiant.es, politicien.nes, avocat.es, artistes et finalement chacun.e d’entre nous, soutenons des « terroristes » quand nous dénonçons la terrorisation démocratique ou soutenons des luttes émacipatrices légitimes à l’international.

Cette Affaire du 8/12 tombe à pic. Entre la loi Sécurité Globale et la loi Séparatisme, après l’embrasement des Etats-Unis pendant Black Lives Matter, avant les élections de 2022. La violence policière étant bien trop visible et attisant les envies de révoltes, il s’agit donc de la faire devenir désirable. Ce à quoi s’appliquent BFM et les Bouffons du Roi, comme Pierre Henry Thavoillot, pour qui les victimes de la police ne sont que « statistiquement rares ».

Nous vivons le moment de l’épuration vitale d’un pouvoir qui se doit d’être l’Unique quand prendre d’autres chemins n’a jamais été aussi désirable. Là où nos sens ne demandent qu’à s’en séparer ; tout savoir, toute critique, toute différence et toute liberté sont méticuleusement comprimé.es dans Un futur autoritaire. A l’heure où il est plus que nécessaire de rompre avec les racines marchandes et coloniales de notre société, l’État ne supporte plus aucune critique profonde, aucune dissidence, aucune pluralité radicale. Dans son délire autoritaire, il impose de choisir un camp: Charlie ou terroriste ? Patriote ou séparatiste ?

LISONS → Chronique de l’État Séparé

Brandir la « menace d’ultragauche » et ses « projets d’actions violentes » participe de cette stratégie. Tout comme la mémoire des victimes des attentats sont souillés par le gouvernement, empaillés pour servir ses intérêts. Être gouverné sera toujours être marionnette. Samuel Paty [paix à son âme] ne restera dans l’histoire qu’une malheureuse aubaine pour un gouvernement liberticide. L’article 18 de la loi Séparatisme (sensé empêcher qu’un meurtre identique ne se répète) prévoit de punir la « diffusion d’informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d’une personne permettant de l’identifier ou de la localiser« . Elle prévoit jusqu’à 5 ans de prison et 75.000€ d’amende lorsque la personne visée est dépositaire de l’autorité publique. Nul doute qu’elle sera utilisée pour les personnes pratiquant le copwatching ou la vigilance antifasciste. Et nul doute que cela n’empêchera pas d’autres meurtres. Le terme « séparatisme » est d’ailleurs entré pour la première fois dans le droit français en 1937, sombre époque où la police fusillait syndicalistes et communistes lors de la contre-manif de Clichy qui voulait empêcher un rassemblement d’extrême-droite

Autorisation d’un rassemblement fasciste et répression des contre-manifestant.es, ça ne vous rappelle rien ? A Rennes par exemple, c’étaient les néo-fascistes de l’action française, [les mêmes qui ont attaqué le centre culturel islamique de Villjean à deux reprises], qui tabaissaient des pro-PMA et des membres de la communauté LGBT lors de la contre-manif pour tous il y a quelques mois.

Mais il reste des gentes, dans le monde entier, que cet Ordre du monde répugne, sensibles et hostiles face aux saccages et à l’immonde. C’est ce qu’on reproche aux inculpé.es du 8/12 qui ont cela en commun, et plus que jamais aujourd’hui – de voir au delà du mirage. C’est ce qu’ils reprochent aux militant.es en général, de tendre à faire sécession avec l’Ordre qui nous est imposé. C’est aussi ce que font les composantes de la révolution écologiste, féministe et communaliste en cours au Rojava, contre deux régimes fascistes : l’État Islamique et la Turquie. Et ce sont aujourd’hui des personnes qui militent pour ces rares « étincelles d’espoir » qui sont victimes de la terrorisation démocratique.

Soutien aux victimes de l’antiterrorisme turc, et aux centaines d’inculpé.es dans les procès de Kobanê !

Libération immédiate et abandon de la mention « terroriste » pour les inculpé.es du 8 décembre et du 23 mars !

Pour que le monde ne devienne pas une prison : Abrogation des lois Antiterroristes, Abolition de la Police, de la Prison et du système Pénal !

Jin, Jiyan, Azadî !

NOTES BLANCHES :

(1) Disponible en format brochure sur tarage.noblogs.org.

(2) La communauté internationale a commencé à voir ce qui se passe, et les soutiens affluent : le site d’info turc en exil Ahval relaie une pétition signée par plus de 3000 universitaires à travers le monde (parmi lesquels on trouve notamment Noam Chomsky, Judith Butler ou l’historien Roger Chartier du collège de France) pour exiger la démission du nouveau recteur.

(2) LIRE: « Ce que tout révolutionnaire devrait savoir sur l’anti-terrorisme »,
par les inculpéEs « de Tarnac », Utopiques (2017).

(3) Nous sommes bien loin également des mises en garde d’Amnesty International sur l’usage de l’outil antiterroriste.

(4) Tribune signée par Secours Rouge Genève, Jeunes POP Genève, Jeunesse Solidaire Genève, Conférence Universitaire des Association d’Etudiant.e.×.s, Jeunes Kurdes Genève

L’ingrédient oublié de l’affaire du 8/12 – Bureburebure.info

Merci aux copaines malfaiteureuses de Bure pour le soutien et la force <3

« Dans le coin de Bure, on s’est réuni·es avec quelques copaines pour s’informer, discuter, réfléchir et tenter de comprendre l’absurdité de l’affaire du 8/12. Ici, ça fait écho à la repression vécue et subie des dernières années (surveillance, incarcérations, association de malfaiteurs, etc). On envoie notre soutien aux personnées incarcérées ou sous contrôle judiciaire et à leurs proches.

Pour soutenir ou plus d’info sur les inculpées du 8/12 : https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org

Pour conclure, on voulait vous partager nos reflexions sur l’enquête :

Ayant examiné les éléments du dossier d’instruction, nos équipes techniques ont remarqué des manquements. Pour l’élaboration des explosifs, un ingrédient essentiel devrait être acheminé à Bure. Plus dangereux que l’eau oxygénée et que l’acétone, il s’agit du fût de déchets radioactifs.
Vu que votre association de malfaiteurs terroriste manque un peu de crédibilité, nous vous conseillons d’ajouter l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets RadioActifs (Andra) au dossier.
Nous restons vigilant·es aux dérives terroristes du parquet, de l’Andra, des flics et de l’Etat, en employant tous les moyens propres à « l’ultra-gauche ».

A l’attention de la DGSI : k-way noir aperçu à décathlon.

21/04/2021″

1,2,3 JUIN – BURE : Procès des Opposant.es à CIGEO

Et c’est qui les malfaiteurs ? Encore une « association de malfaiteurs » où 7 militant.es sont criminalisé.es pour protéger des intérêts économiques et politiques. En tant que Comités de Soutien812, nous sommes à leurs côtés contre la répression politique.

Tract d’appel au rassemblement de soutien intitulé « Et c’est qui les malfaiteurs? » A retrouver sur https://bureburebure.info/123proces/

Retrouvez le fil d’info et les comptes rendus du procès jour par jour ici : https://noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org/