Voici ci-dessous l’appel voté en assemblée la semaine dernière et diffusé dans le réseau des comités de soutien des Soulèvements de la terre. Pour info, la semaine prochaine, plusieurs événements sont organisés et des tables et ou prises de parole sont prévus et bien sûr de la collecte de dollars.
Le comité de soutien des Soulèvements de la Terre du Pays de Redon apporte son soutien aux inculpé.es du « 8 décembre » dont le procès se déroule du 3 au 27 octobre 2023 à Paris.
Cette « affaire d’antiterrorisme », montée sans aucun fait à imputer aux inculpé.es mais uniquement sur la base d’intentions supposées, constitue un précédent important dans la criminalisation de militants de gauche.
L’État s’était ridiculisé à l’issue de « l’affaire de Tarnac ». Cet été, il s’est une nouvelle fois ridiculisé avec sa tentative de dissolution des Soulèvements de la Terre. Va-t-il se ridiculiser encore une fois par cette affaire du « 8 décembre » qui repose sur une instruction basée sur du vide ?
Nous appelons les autres comités locaux des Soulèvements de la Terre à :
Participer à la Semaine internationale de solidarité aux « inculpé.es du 8 décembre« , qui a lieu du 16 au 23 septembre
À organiser des événements de soutien afin de récolter des fonds pour aider les inculpé.es et faire le plus d’écho possible à cette affaire.
Nous relayons ici un communiqué du collectif Pride Radicale de Metz qui nous alerte sur le déploiement inouï d’une police antiterroriste (BRI) conte unx camarade en mai dernier.
L’intervention d’unités de police militaires contre des camarades ne cesse de se multiplier, se justifiant désormais par la simple étiquette « ultragauche » créée de toute pièce par la police.
Il est impensable de laisser ceci devenir le nouveau standard de la répression des militantx. Il est urgent de se mobiliser.
Force et courage à la personne ciblée et aux camarades de la Pride Radicale de Metz <3
Mercredi 24 Mai le domicile d’unx de nos camarades a été perquisitionné.
Sur les coups de 6h du matin nous avons entendu la porte d’entrée être enfoncée et avons vu des dizaines de policiers de la BRI débarquer.
Armés de fusils mitrailleurs et de fusils à pompe, ils ont commencé à retourner l’appartement. Ils étaient venus chercher notre camarade qui fut par la suite placéx plus de 40h en GAV et emmenéx jusqu’à Paris où ont eu lieu les interrogatoires.
Pour rappel, la BRI est une unité de la police judiciaire déployée dans le cadre d’attentats, de prises d’otage ou dans la lutte contre le grand banditisme. Un anti-terrorisme n’ayant ici qu’un seul but : celui de désigner l’ennemi intérieur en performant une perquisition dont le sous-texte est « Voyez, si nous déployons la BRI, c’est la preuve de la dangerosité de ces militantxs et de l’importance de les museler. »
Le motif de ce déploiement colossal de moyens: « association de malfaiteurs ».
Un motif flou, une abberation juridique. « Nous pensons sans preuves que vous avez immaginé faire ceci, vous êtes donc déjà coupables.«
Une forme de policing déployée massivement face au mouvement social que ce soit ici, à Rennes, à Lyon, Paris etc. La force de cette accusation est son absurdité, c’est une forme légale de procès d’intention, héritée de la chasse aux anarchistes du 19e siècle.
Très vite les OPJ se mirent à emmener comme preuves de cette dite « association de malfaiteurs en vue de commettre un meurtre » des stickers, des affiches, des livres traitant de thématiques diverses (psychologie, abolition de la police, droit des TDS) ainsi que des brochures et fanzines traitant principalement de défense juridique et de soins communautaires.
Le véritable motif apparaissait clairement: ils étaient venus pousser l’agenda de la fascisation, prête à choquer et traumatiser ses opposants en criminalisant toute forme de critique de son pouvoir.
Alors que la position d’abolition de la police est devenue mainstream à l’été 2020 aux dits États-Unis, nous voyons bien l’intérêt des autorités à nous caricaturer en tueurs de flics.
Notre camarade avait demandé, pensant qu’iel allait être emmenéx au commissariat de Metz, un avocat messin. Lorsqu’on lui a finalement signifié qu’iel se rendrait à Paris, on lui a refusé qu’iel prenne plutôt un avocat parisien, argumentant que ses droits « ont été respectés puisqu’iel avait demandé un avocat de son choix, qui malheureusement ne se déplacerait évidemment pas jusqu’à Paris, mais que ça, ça ne les concernait pas 🙂 ». Il s’agit d’une fourberie policière destinée uniquement à lui faire avoir un avocat commis d’office pendant ses premières 24h de GAV plutôt qu’un avocat comprennant les enjeux de ces évenements.
Les interrogatoires étaient tournés de manières à pousser à bout psychologiquement notre camarade, et à le faire parler un maximum. Exploitant des vulnerabilités et des évènements tragiques de la vie personnelle du camarade.
Bravo à notre police républicaine de repousser encore les limites de l’indécence et de l’ignominie alors qu’on lui connait un palmarès déjà flamboyant.
Mais également de manière à justifier la répression sur des positionnements politiques supposés.
« Avez-vous déja participé à des manifestations anarchistes, antifascistes, contre la réforme des retraites ou intersectionnelles ? »
« En tant que sympathisantx de la mouvance d’ultra-gauche, assumez-vous l’idée marxiste selon laquelle l’aboutissement du processus révolutionnaire passe nécessairement par certaines formes de violence? »
Un mouvement social ayant brassé des millions de personnes, et l’un des auteurs les plus influents de l’histoire donc. Ça a de la gueule les questions de nos policiers anti-terroristes d’élite, ils en seraient drôles si ils n’étaient pas si dangereux.
Au bout de deux jours de GAV et plusieurs heures d’interogatoires insensés, les policiers décident de lâcher notre camarade en plein Paris à 23h, avec ses papiers, 3 livres, le PC de saon copainx qu’ils avaient pris par erreur et le numéro de son frère. il attend toujours la restitution de ses biens mis sous scellés comprennant un PC, son téléphone portable, des stickers, des livres, des affiches et des brochures.
Nous devions passer cette semaine à lever des fonds pour aider unx camarade handix, précaire, qui risquait l’expulsion de son foyer pour lui permettre d’avoir encore accès à un logement. Au lieu de ça nous nous retrouvons à devoir combattre une répression ignoble, à soigner nos traumas, à lutter contre l’invibilisation/la récupération et à réparer les dommages matériels causés à l’appartement de lea camarade.
Nous refusons que nos camarades soient un instrument dans l’agenda de la fascisation en court et qu’iels servent à la banalisation de la gun culture de la police. Les seules armes présentes dans cet appartement étaient les vôtres, les seuls malfaiteurs présents tenaient en joue nos camarades.
Nous sommes face à un enlèvement, une séquestration et un cambriolage de la part des chiens de garde de l’État. Nous ne nous désolidariserons pas de notre camarade ayant vécu 40h de GAV abusive. Nous exigeons la restitution de l’intégralité des biens volés par la Police Judiciaire.
Nous refusons la criminalisitation du mouvement social, les keufs n’ont plus que le fait de monter de toute pièce une répression étendue sur l’ensemble du pays pour apaiser les craintes des bourgeois.
Il est impensable de laisser ceci devenir le nouveau standard. Nous devons nous mobiliser.
Vous pouvez vous inscrire en nous contactant par mail : soutien812bzh@systemli.orgpour le voyage en bus en direction du Tribunal de Paris le 3octobre2023 pour rejoindre le rassemblement en soutien aux inculpé·es du 8 décembre.
Le voyage aller-retour coûte 62€ /personne (55 places), cependant le prix est libre. Départs de 3h30 à 6h – Retours de 00h à 2h30.
Différents arrêts sont possibles (Brest ; Morlaix, St-Brieuc ; Guingamp ; Rennes) : en fonction des inscriptions, il est possible d’ajouter d’autres points d’arrêt et/ou covoiturer jusque l’arrêt le plus proche.
Se rassembler afin que « Solidarité » ne soit pas qu’un vain mot… Face aux actes de répression de l’État toujours plus forts, rester unis, en soutien de nos différentes luttes contre toutes formes de domination.
Toutes et tous concerné·es par cette accumulation de lois sécuritaires qui permettent de criminaliser les militant·es, dépolitiser nos idées et légitimer toujours plus de violences d’État.
Tout comme nos Solidarités, nos joies font partie de notre force, alors avec la rage au cœur, allons chanter, danser, crier notre soutien aux inculpé·es, notre amour de la Liberté et de la Vie !
Pour en savoir plus sur cette affaire, on se retrouve le jeudi 7 septembre à 17h à la Maison de Résistance de Bure et le samedi 9 septembre à 17h au Geyser (11 grande rue à Nancy), pour un temps de lecture de différents textes publiés sur l’affaire du 8 décembre, et en discuter ensemble. Ce sera l’occasion d’échanger sur la répression, la prison, l’anti-terrorisme, le Rojava et la solidarité.