[Procès812] Communiqués devant le Tribunal – 27 octobre

Nous étions une petite centaine en ce dernier jour d’audience, après 4 semaines de procès. Beaucoup de proches des inculpé·es : famille et ami·es. Du café, du thé, des jus faits maison, quelques brochures, des chants et de la bonne humeur. Il y a eu plusieurs prises de parole, que nous reproduisons ici. Plusieurs organisations étaient aussi présentes : collectifs féministes, le Réseau Entraide Vérité et Justice, les Mutilées pour l’Exemple, le NPA, Soutien aux Inculpé·es du 15 Juin Limousin, etc. Le délibéré sera rendu le 22 décembre… le suspens est à son comble. Retrouvez les compte-rendus des audiences ici.

COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF SOUTIEN812

Il faut déjà y entrer, dans ce gratte ciel de 160 mètres de haut, 120 000m2 de surface, droit et transparent comme… la Justice ? Ce qui est sûr, c’est que ce grand building penche indéniablement… à droite!

Il faut passer un premier contrôle des sacs, puis un second avec rayons X et portiques détecteurs de métaux, surveillé par des dizaines de caméras et des policiers armés de fusils d’assaut. Tu es de nouveau fouillé devant la salle, elle même surveillée par des flics, payés à attendre toute la journée et à mater les meufs qui sortent.

Il faut supporter la condescendance et le mépris de ces gens qui se croient au dessus de tout, et surtout de nous. A commencer par Madame la Présidente, ou devrait on dire Son Altesse, qui, à une personne lui demandant de parler plus fort car elle n’entendait pas, répond : « je ne vous permet pas de m’apostropher de la sorte, passez par un avocat si vous avez quelque chose à me dire ». Et qui prend un plaisir non dissimulé à nous laisser debout devant elle jusqu’au silence complet avant de nous autoriser à s’asseoir… bienvenue au collège, ou à l’armée.

Violence de cette justice complice dès le départ, qui refuse d’emblée, sans aucune justification, toutes les demandes de la Défense pour accéder à des informations retenues par la DGSI. Une demande pourtant basique: auditionner 1207SI et 856SI, deux gradés de la DGSI auteurs de plus de 150 procès verbaux suspects. Sous la plume de certains agents à l’imagination fertile, une « chouette team » devient une « shot team » ; et quelques coups de marteaux et de spatule deviennent une séance de tirs de deux heures. Lorsqu’une vidéo, issue d’un dispositif d’espionnage aurait pu lever le doute sur ce point, elle est « involontairement » détruite par la DGSI. Du jamais vu selon une avocate.

Tout comme le doute aurait pu être levé concernant les déclarations en GAV par l’obtention des vidéos. Mais, malgré les témoignages de menaces, malgré les « coupures techniques » durant lesquelles les flics te manipulent, et malgré la contestation quasi unanime des propos tenus lors de ces GAV, là encore ce sera refusé par le Tribunal.

Dans d’autres procès, comme celui des Barjols par exemple, le Tribunal l’avait autorisé.

« Qu’est-ce que c’est que ce mépris ?, a fini par s’emporter une avocate. Ces gens sont au dessus de quel code ? On nous dit : “Les policiers font bien leur travail, il n’y a aucun doute à avoir”. Mais qu’est-ce que c’est que cette tautologie ? On est là pour douter et votre tribunal aussi. »

Mais non ! Ces gens semblent au dessus des lois et n’auront pas à répondre de leur actes. Ils pourront continuer d’écrire peinards des faux PV et des notes blanches qui envoient des gens au trou. Et le Tribunal leur donne carte blanche.

Violence des questions, posées à chaque inculpé·e dans des « entretiens de personnalité » emprunts de préjugés de classe : quelles sont vos ressources, avez vous des personnes à charge, avez vous des addictions… dont le but est clairement exprimé : « nous en tiendrons compte lors de notre décision ». C’est donc le statut social qui dicte la peine.

Derrière son sourire mielleux et sa fausse politesse (« c’est juste pour mieux vous connaître »), la juge se permet des leçons de morale sur des choix de vie (squat, nomadisme, travail au black…) et de donner des conseils allant du psychologique à de l’orientation professionnelle. Une infantilisation permanente.

Les questions reviennent toujours autour des thèmes de l’angoisse (par rapport à l’avenir, au confinement, au fascisme…), sur les séjours en ZAD, la violence, le ressentiment envers la police ou les institutions. Le sous-titre est clair et nauséabond : vous avez des traumas et de la haine anti-flics, ce qui vous rend fragile et dangereux. Ou comment les horreurs commises par les forces de l’ordre sont retournées pour tenter de criminaliser les compagnon·es du 8 décembre.

Violence d’être comparés à l’État islamique, au djihadisme et à l’extrême-droite, sous prétexte de l’accusation fourre-tout de terrorisme ! Une assimilation entretenue par Darmanin et s’illustrant dans les lapsus du Procureur confondant un inculpé avec Mohamed MERAH.

Violence de devoir exhiber tes tripes, tes problèmes, ton intimité, d’être obligé d’étaler ta vie pour te justifier devant des gens qui t’ont enfermé et meurtri. Violence de devoir, en plus, utiliser leur langage, leurs codes, être poli, cohérent, ne pas avoir de trou de mémoire, quand chaque parole inexpliquée est frappée de soupçon… Ce sont leur règles et soit tu t’y plies soit tu ramasses.

Violence de savoir que tout ça n’est pas une exception, une « bavure », mais bien le fonctionnement de la justice française. S’expliquer pendant une heure sur ses opinions de la justice car on a eu l’audace de citer une sociologue pour expliquer son refus de se soumettre à l’enquête de personnalité et aux expertises psychologique et psychiatrique.

« Vous donnez l’impression que vous étiez presque en colère qu’on cherche à vous connaître », se voit-on reprocher. L’envie de s’énerver : je venais de vivre les pires violences de ma vie (arrestation antiterro, détention, fouilles à nu) !!! Mais il faut rester calme: « je préfère parler par moi même lorsqu’il s’agit de me définir. »

Rester calme face à des juges au ton agressif: « Cette lettre en dit long sur vos convictions. La question ici est de s’en prendre violemment aux institutions. La justice en est une. Vous critiquez la justice et ne lui faites pas confiance ? La juge que je suis se doit de vous poser la question : est ce que vous reconnaissez la justice française ? ». Que répondre à ça ? Heureusement, on se verra quand même rappeler que: « Nous ne sommes pas là pour vous juger sur vos opinions politiques et il n’y a pas de question pièges. »

Et pourtant. De jour en jour, l’absurdité nous saute aux yeux et le procès s’apparente de plus en plus à un plateau de CNEWS. Mais le Tribunal ne semble pas s’en rendre compte. Les témoins sur le Rojava, sur les outils de communication, sur l’isolement carcéral, sont malmenés par les Juges tandis que les procureurs scrollent sur leur téléphone. Indifférence totale.

Et face à tout ça, pour les soutiens remplissant la salle il faut se taire, ravaler sa colère, sous peine d’exclusion temporaire (comme c’est arrivé dès le 2e jour). Mais rassurons nous, « la justice est rendue au nom du peuple français! ». Amen.

Il faut se blinder pour faire face à toute cette violence. Surtout, il faut du soutien pour tenir. Des rires dans la salle, des doigts qui claquent et des pieds qui tapent, des sandwichs trop bons à la pause, de la dérision, des dessins et des caricatures qui font du bien, des embrassades…

Mais il faut également du soutien politique! Car ce procès du 8 décembre nous concerne tous·tes.

L’antiterrorisme est l’avant-garde du processus de fascisation de la France. Il n’y a plus un jour sans que le terrorisme ne fasse la une des médias. Et plus le pouvoir en parle, moins on comprend ce que cela signifie réellement. Ce qu’on comprend en revanche, c’est que le panel des terroristes s’élargit en permanence jusqu’à atteindre son réel objectif : disqualifier tout opposition politique.

Il n’a jamais été aussi clair aujourd’hui que l’antiterrorisme a vocation à durcir tout l’appareil répressif de l’Etat, à mesure que l’Etat doit redoubler de violence pour se maintenir. Violences sociales, violences économiques, violences policières, carcérales et judiciaires.

Terroriser les pauvres, terroriser les étranger·ères, terroriser les opposant·es, et terroriser les masses. L’antiterrorisme est l’outil le plus efficace pour gouverner par la peur.

Depuis trois ans nous soutenons les inculpé·es du 8 décembre, et depuis trois ans nous exprimons notre solidarité avec les cibles de la répression antiterroriste :

Solidarité avec les militants kurdes qui passent actuellement en appel, et qui ont été très durement réprimés par la justice antiterroriste, alors qu’Erdogan poursuit sa politique écocidaire et génocidaire au kurdistan.

Solidarité avec les révolté·es par la mort de Nahel, qui on fait face à un déploiement meurtrier des forces antiterroristes.

Solidarité avec les inculpé.es du 15 juin 2021 dans le Limousin suspectés d’avoir offert à un million de francais quelques jours sans télévision.

Solidarité avec les compagnon anarchiste Ivan, arrêté par la SDAT, incarcéré pendant 1 an (préventive), accusé d’incendies de véhicules de grandes entreprises et de diplomates.

Solidarité avec Kamel Daoudi, enfermé à résidence à vie pour satisfaire les pulsions tortionnaires du ministère de l’intérieur.

Solidarité avec Boris, visé par une enquête antiterroriste pour l’incendie d’une antenne 5G à Besançon.

Solidarité avec S, arrêté à Limoges avec l’aide de la DGSI, puis condamné à 3 ans de prison ferme, suspecté d’incendie de véhicules de gendarmerie.

Solidarité avec les camarades de la Pride Radicale de Metz, dont un de leurs membres a été ciblé par une arrestation antiterroriste en mai dernier.

Solidarité avec George Ibrahim Abdallah, enfermé illégalement par la France depuis plus de 40 ans.

Solidarité avec les camarades arrêté·es par la SDAT en lien avec Lafarge.

Et plus généralement, solidarité avec tous les camarades visé·es ces dernières années par le renseignement, la surveillance, les dissolutions administratives et l’antiterrorisme. De la Russie à la Palestine : ne nous laissons pas antiterroriser!

Depuis quatre semaines nous sommes dans ce Tribunal, aux côtés des inculpé·es du 8 décembre. Et depuis 4 semaines, les inculpé·es répètent inlassablement :

Il n’y a jamais eu de projet d’action terroriste ! Il n’y a jamais eu d’entraînement paramilitaire ! Il n’y a jamais eu de groupe, ni de leader !

Toutes ces accusations sont fausses et ont été construites par la DGSI puis validée par des magistrats qu’on a du mal à dissocier des flics.

Ce procès a fait apparaître au grand jour la violence de la DGSI. Les méthodes pour obtenir des faux aveux en garde à vue, les PV erronés, les manipulations dans les retranscriptions et la rétention d’informations essentielles. Les arrestations aux fusils d’assaut, les cagoules sur la tête et les camisoles. Les gardes à vue, les manipulations, les mensonges, les menaces, les drogues pour altérer la conscience, la privation sensorielle et les menaces d’agression sexuelle.

Plusieurs de ces agissements sont des crimes, dont la DGSI n’aura jamais à répondre.

Ce procès aura aussi fait apparaître à quel point le PNAT préfère des aveux sous la torture blanche et la menace, que des paroles réfléchies devant un tribunal. Comment leurs biais cognitifs et leur perversité les aveuglent face au ridicule de cette affaire.

Comme l’indique une inculpée : « Contrairement à l’affaire de Tarnac où l’enquête est construite pour essayer de trouver des responsables à un sabotage, là nos vies sont passées au peigne fin pour essayer de les faire coller au récit qui est déjà annoncé et préconstruit par la DGSI ».

Ce procès s’inscrit dans un contexte de répression violente des luttes et contestations sociales en France, tant physiquement par des crimes contre les personnes, que symboliquement par la qualification « terroriste » des opposants politiques.

L’affaire du 8 décembre va encore plus loin : l’enjeu principal est, non pas d’étendre le « terrorisme » au sabotage, mais plutôt de créer les possibilités légales de réprimer des expressions politiques révolutionnaires dans le cadre du « pré-terrorisme ». C’est le crime de la pensée qu’on tente de réintroduire ici.

Nous sommes touxtes concerné·es !

ZADistes, féministes, antifascistes, anticapitalistes, écologistes, antiracistes, et autres anarcho-punk campagnards,

NE NOUS LAISSONS PAS ANTI-TERRORISER !

SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉ·ES DU 8 DÉCEMBRE !

COMMUNIQUÉ DU RÉSEAU INTERNATIONALISTE SERHILDAN

En tant que Réseau internationaliste Serhildan, réseau de solidarité avec les luttes du Kurdistan et la révolution du Rojava, nous tenons à envoyer nos salutations les plus chaleureuses aux camarades qui font face en ce moment à la répression, dans un monde où les États mènent des guerres pour lesquelles nous devons payer, si ce n’est fuir ou mourir.

Un système qui assure à quelques-uns une richesse incommensurable laissant aux autres l’exploitation, de la famine au burnout. Un système qui rend notre planète inhabitable pour une grande partie de l’humanité.

Face à de si sombres perspectives, il est juste de s’organiser et de lutter contre ce système. Se retrouver accusé-e de terrorisme par un Etat qui protègent un système d’une telle violence est un signe qu’on a réussi à le faire trembler. Et quand des failles s’ouvrent cela renforce notre détermination et notre confiance en notre force collective. Même les médias libéraux le reconnaissent, le dossier à charge dans ce procès est pour le moins bancal. Pourtant ce procès représente un enjeu majeur pour les co-inculpé-es mais également pour tout le mouvement contestataire de gauche.

Au cœur des accusations, se retrouve l’engagement internationaliste de l’un des inculpé-es au Rojava. Depuis 2014, des dizaines d’internationalistes de France se sont rendu-es au Rojava pour participer au processus de construction d’une société basée sur la démocratie de base, la libération des femmes et l’écologie sociale. C’est ces internationalistes, dont beaucoup ont contribué à la lutte contre Daech, qui sont dans le viseur de la DGSI. Celles et ceux qui sont partis sans but politique, uniquement pour participer à la lutte armée contre Daech ou pour des motifs islamophobes ne sont pas inquiétés.

Dans un contexte de contestations sociales toujours plus fortes en France, pas étonnant que la propagation des idées de la révolution sociale au Rojava et d’une union internationale entre les forces socialistes partout dans le monde, fassent trembler les tyrans qui nous dirigent. La répression contre les idées politiques du mouvement kurde à une longue histoire en France.

On rappellera que récemment, en 2021, dans le cadre de l’enquête des inculpés du 23 mars plus de 800 personnes ont été interrogées par la DGSI et 11 d’entre elles ont ensuite été condamnées pour appartenance au PKK, qui est considéré comme une organisation terroriste.

Face à cette tentative d’intimidation et de criminalisation de l’internationalisme, nous répondons qu’elle ne fait que renforcer notre détermination à continuer notre travail de solidarité, à propager les idées et les pratiques de la révolution du Rojava et à les faire dialoguer avec nos luttes locales.

Force aux camarades inculpé-es !
Le site du Réseau Serhildan.

PRISE DE PAROLE DE MANU (INCULPÉ)

Merci à toi qui vient de loin, qui parfois a dû frauder l’train
Merci à vous les « écrivains », tant d’articles, billets, chroniques ça fait du bien
Et merci à toustes les cuistots, midi, soir et à toutes les pauses

Merci à touste les dessinateurs, vos coups d’crayons réchauffent le coeur
Merci à vous les agité·es, ça siffle, grogne, pour les faire vriller
Merci à toustes les musiciens, concert, freestyles, on vous entend d’loin
Merci à toustes les créateurs d’banderoles, aux graffeurs et les casseurs

Merci aux journaux qui nous soutiennent, pour que le grand public comprenne
Et merci à toi L’Envolée, qui brise les chaines d’toustes les enfermé·es

Merci, Amour à toustes les familles, les ami·es et les anonymes
Depuis l’début personne n’a lâché, la répression c’est pas qu’pour les inculpé·es
Et merci à toustes pour vos sourires, câlins, forces, vos bras, vos rires

Spéciale dédicace aux procs-horreurs, greffière, juge et assesseures
Vot’ fantasme est d’venu réalité, on a tissé des liens d’amitié
Merci à vous autres d’votre solidarité, sans ça on aura d’jà toustes vrillé
Et pour pour les squats et l’hospitalité, les potes c’est mieux que Levallois-Perret

Bref tellement un grand merci à toustes, et histoire qu’il n’y ai plus de doutes
On vous l’renvoie aussi, recevez le bien, ce A d’amour dans un cercle de liens

Pardon pour ceux que j’ai zappé,
Merci à vous, merci à toi, on se sent armé·es -euh… AIMÉ·ES!

COMMUNIQUÉ DU COMITÉ TOULOUSAIN

Au coeur du réquisitoire se trouve 3 lieux de luttes, d’émancipation, et de conflit. La zad de sivens, le rojava et le squat du pum a toulouse.

D’abord il y a la zad de sivens, cette lutte écologiste où punk et hyppies se sont retrouvés pour tenter de s’opposer à un projet de barrage en 2014 dans le tarn. Ce sont les meilleurs et les pires souvenirs de ma vie dira un inculpé. Là où nous avons découvert une forme de résistance par l’occupation d’une foret, pour en faire le lieu de notre utopie, nous avons aussi découvert l’autorité mortifère de l’État prêt à raser, broyer et assécher illégalement une foret, une zone de vie et de biodiversité pour assoir un projet idiot au service de l’Agro-industrie. Nous avons vu la désolation et la mort au travers de la violence des forces de l’ordre qui voulait à tout prix nous chasser: saccages, humiliations, blessures et finalement le décès d’un jeune manifestant dans la nuit du 25 octobre. Nous n’avons toujours pas les mots pour vous raconter cela.

Le procureur nous parle ici de la forme la plus récente de la violence de l’ultra-gauche. Nous on se souvient surtout d’après midi entières à essayer de construire des cabanes dans les bois, développer toutes sortes de tactiques farfelues pour ralentir les travaux et surtout des débats infinis entre vegan, eleveurs, naturalistes, citoyennistes, squatteurs, feministes, teufeurs bref une expérience de la démocratie directe, où on évolue et on fait grandir ensemble une lutte.

C’était pas un truc de ouf non plus, on ne voudrait pas vous faire croire que c’était le paradis mais pour celles et ceux qui y sont resté.es, ça nous a tellement marqué que les liens que nous y avons construits sont puissants et nous unissent encore. On remercierai presque le Pnat de nous avoir à nouveau réunis 9 ans plus tard. Mais nous n’oublions pas, alors qu’à l’époque ou on nous disait déjà, en se faisant courser ou détruire nos caravanes que nous étions des terroristes, que la répression nous coûte et nous abime.

Puis le Rojava, ce territoire élargi aujourd’hui au Nord Est Syrien, regroupe des population Kurdes, Arabes, Turkmènes etc et de différentes religions. Il est certes connu pour être un lieu de combat contre DAECH depuis 2014 mais aussi un territoire d’expérimentation du Confédéralisme Démocratique : c’est une alternative basée sur un fonctionnement sans Etat, théorisé par Abdullah Öcalan, créateur du PKK (Partie des travailleurs du Kurdistan). Rappelons-le, emprisonné et mis à l’isolement par l’Etat Turc depuis 1999, il lutte depuis des décennies pour la reconnaissance de la culture Kurde, de sa langue et son droit à exister, qui résonne avec celles de milliers de prisonniers politiques en Turquie (Maires, Élus, profs, militants des droits humains, journalistes etc).

Le PKK, n’est pas une organisation terroriste comme l’Etat Turc voudrait nous le faire croire et comme le PNAT nous en fait le raccourci, sans rappeler le contexte et les milliers de morts causés par cet dictature Turque, pays de l’OTAN, qui n’a de cesse de perquisitionner, torturer, enfermer, assassiner, bombarder les Kurdes en Turquie mais aussi dans le Nord-est Syrien et en Europe.

Au Rojava l’expérimentation de ce système politique se base sur la complexité de ce territoire : pouvoir vivre ensemble sur un même espace peu importe sa religion ou sa culture, développer une économie respectueuse et solidaire, donner les mêmes droits aux femmes que les hommes offrir à chacun la possibilité de s’auto-défendre, écouter la jeunesse, mais aussi des bases écologiques et démocratiques, et une justice restaurative ; dans le civil comme dans l’armée.

Enfin le squat du Pum, là où furent arrêtés 2 des prevenu.es le 8 décembre 2020 et qui serait un repère de l’ultragauche violente. Un immense squat d’un hectare de hangars en plein Toulouse, ouvert juste avant le confinement et qui aura tenu 3 ans. Dans cette ville en marche forcée pour la gentrification, défigurée par les ambitions d’un maire au service de l’industrie de l’armement et de l’aéronautique, se loger est inaccessible pour des milliers de personnes pauvres.

Tenir un lieu de vie squatté sans être assiégé par des milices antisquat, des journalistes et des flics n’est pas une mince affaire aujourd’hui à toulouse.

Au Pum on a pu accueillir, expérimenter, organiser et partager un paquet de trucs sans se faire trop emmerder, jusqu’au 8 décembre 2020. Après l’enfermement de nos ami.es nous n’avions plus d’autre choix que la solidarité et se serrer les coudes. Dans cette tourmente on a quand même continuer de faire ce en quoi on croyait, on ne voulait pas que la répression nous en empêche, on a mis les bouchées doubles, on s’est un peu épuisé.es. Et mr le procureur et mme la juge c’etait un peu plus que des « activités ouvertes a tous » ou des « ateliers ». On essayait ici de partager des valeurs politiques et des modes de fonctionnements. On questionnait nos rapports empreint d’oppressions systémiques, on accueillait ouvertement tout en assumant des valeurs politiques radicales, on tentait de construire l’autogestion, on a fait vivre la solidarité en acte.

On va pas se mentir non plus, ya eu quelques contradictions, on aimait un peu trop faire la fête et parfois c’était un peu crado. Mais ce qu’il nous reste et qu’on ne nous prendra pas même si le pum n’existe plus ce sont ces liens encore une fois si forts qu’ils continuent de nous unir et de nous rassembler, c’est cette solidarité, puissante qui n’en déplaise aux procureurs, n’est pas un  » mot d’ordre » mais une force politique et humaine. On pense à Zurab et Abdel. C’est aussi le sentiment qu’on est capable de vivre au coeur d’un ville l’autonomie et la résistance à un monde qui nous oppresse.

PRISE DE PAROLE DES MAMANS DES INCULPÉ·ES

Mères dinculpé.e.s

Nous, des mères d’inculpé.e.s du 8 décembre, nous ne nous connaissions pas mais nous sommes toutes prises dans la même tourmente et nous voulons apporter notre témoignage.

Éparpillés aux 4 coins de France ils ne se connaissaient pas tous, et pourtant ils sont accusés « d’association de malfaiteurs à caractère terroriste » : les inculpé.e.s du 8 décembre 2020.

Les choix de vie de nos enfants, qui peuvent être différents des nôtres, sont guidés par des valeurs humanistes, altruistes et de solidarité (soutien aux migrants, sdf, personnes en situation de handicap, protection animale, nature…), valeurs que nous leur avons inculquées.

Celles-ci les ont menés à s’engager pour des causes environnementales auprès de populations en souffrance ou persécutées.

Le 8 décembre 2020 a été pour nous toutes un cataclysme. Depuis, nos vies ont été complètement bouleversées, mises entre parenthèses. C’est ce qui nous a amené à nous rencontrer, pour partager notre stupéfaction, nos incompréhensions, nos blessures, et nous épauler.

Soutenir nos enfants dans cette épreuve est devenu notre principale préoccupation. Nous déplorons le portrait que l’on a dressé d’eux et, plus encore, que l’on puisse leur tenir des intentions terroristes ou une volonté de causer du mal à autrui.

Cette épreuve nous permet de mieux comprendre les engagements de nos enfants et notre confiance en eux reste intacte.

COMMUNIQUÉ FÉMINISTE

Nous nous adressons à vous ce vendredi 27 octobre en tant que féministes de différents horizons, en tant que proches et soutien de cette affaire du 8 décembre.

27 octobre, le fameux, le désiré 27 octobre que nous avons souhaité de tout notre coeur parce qu’il marque la fin du procès de nos camarades et, nous le souhaitons, la fin de trois longues et terribles années de souffrances et harcèlements judiciaires. Nous réclamons la relaxe de l’ensemble des inculpées du 8 décembre pour l’Association de malfaiteur terroriste dont iels sont accusées.

En tant que féministes , nous avons réagit tout le long de ces trois années. Pour dénoncer par des tribunes  » des arrestations sans fondement et les pressions exercées contre les personnes cherchant à exercer leur droit à la critique et à la manifestation.  » et contre la répression d’État en affirmant « nos peur et notre colère face à la course sécuritaire menée par le gouvernement », nous étions là le 3 octobre lors du rassemblement d’ouverture de ce gigantesque procès dont les contours flamboyants ont laissés d’autant plus apparaître la « coquille vide » de ce dossier d’instruction.Nous étions là pendant ce mois de procès et nos yeux se sont parfois ecarquillés, et nous avons souri devant la nécessité pour certains inculpés d’expliquer leur comportement de gros virilo, rigolo, parfois pas très malin devant 3 juges femmes, les regardant de haut et ne comprenant pas très bien ce qui était là en jeu. Mais si la nécessité de continuer à porter nos combats dans nos milieux nous ai apparu alors, c’est bien à coté de nos camarades que nous nous tenons fières.

Nous sommes particulièrement féministes, notre féminisme est intersectionnel, et nos intérêts politiques ne se limitent pas aux violences sexistes et sexuelles. Nous sommes là où l’on nous attend, et là où on nous attend moins. Les affaires de répression politique nous concernent. Les affaires de répressions nous concernent. Nous serons toujours là et nous apporterons notre soutien indéfectible à toutes les victimes d’un Etat policier qui souhaite museler nos luttes, d’un Etat capitaliste et patriarcal qui nous exploite et nous place au service. Nous serons toujours là pour apporter nos critiques, nos analyses et à chaque endroit où le patriarcat prend forme et s’exerce.Si ce procès a laissé apparaître l’importance de nos luttes féministes, c’est bien auprès de la société toute entière et auprès de nos institutions qu’elle s’est rendu visible, cette importance. Au point de nous éblouir.

Nous revendiquons le droit à la critique de nos institutions.

Durant ce procès, Quand une critique politique de l’institution judiciaire est apportée par une des inculpée, une juge s’étonne : « croyez-vous en la justice ? » 

Il a suffit de dire que cette institution étatique ai des biais sexistes, racistes, et classistes, pour que les juges se sentent attaquées, et que la suspicion croisse. « Dans quel cadre portez-vous ces réflexions ? » Renchérit cette juge assesseure. « La justice se rend au nom du peuple français ! » scandé comme une cape d’invinsibilité ou un talisman de protection.

Un frisson nous a toustes traversé alors. Bourdonnement, sueur. Mauvais film. 

Nous devons l’affirmer haut et fort : la critique des institutions, nous les portons aussi. Et c’est bien la base de tout fonctionnement démocratique : les critiques du fonctionnement de la cité concernent tout le monde, elles sont nécessaires pour l’amélioration des institutions, quand il s’agit de les améliorer. Si on voulait parler leur langage, on parlerait de « devoir citoyen ».

«  Ne soyez jamais d’accord avec le monde tel qu’il est », reprendra Mr Arnaud à la fin de sa plaidoirie. C’est bien de ça dont il s’agit ici, c’est bien ce droit ou ce devoir moral que l’on se doit de plaider, et pourtant on nous dit que ce ne sont pas pour leurs idées que les prévenues sont à la barre.

Nous devons critiquer, et nous devons dénoncer les oppressions commises par la Justice, la Police, la Prison. Nous sommes trop nombreux.ses à l’avoir répéter, depuis trop longtemps : les prisons sont rempli.es de personnes pauvres et subissant le racisme. La surveillance et les violences policières sont exercées en majorité sur les personnes des quartiers populaires, ou des départements ulta-marins, et en majorité par les personnes qui ne sont pas perçues comme blanches. Cette surveillance et ces violences ne sont pas seulement plus fréquentes, régulières, banales, elles sont aussi d’une intensité incomparable avec ce que vivent les personnes plus bourgeoises, et les personnes blanches. Et lorsque des crimes policiers sont dénoncés, c’est quasiment systématiquement des non-lieux que la « Justice » conclue. Idem pour les meurtres commis par les représentants de l’État dans les prisons françaises. Les vidéos sont perdues, les agents ne répondent pas, ne se présentent pas au tribunal, les éléments ne sont pas rassemblés pour faire la vérité sur les faits.

Nous avons l’habitude de voir l’institution judiciaire couvrir des violences commises par d’autres services de l’État. Comme si l’institution Judiciaire n’avait pas comme seul horizon le fait de faire apparaître la vérité, et de le faire de manière juste et équitable pour tout le monde.

Des crimes sont des « non-lieux » quand ce sont des policiers ou des matons qui les commettent. Mais quand des personnes pauvres, punk dont les modes de vie sont éloignés des normes de la bourgeoisie, et qu’elles sont assimilées à « l’ultra-islamo-gauche », alors elles n’ont pas besoin d’avoir haussé le ton sur un policier pour être accusées de vouloir le tuer. Un policier ou n’importe quel autre « représentant de l’État » d’ailleurs, comme le dit la note de judiciarisation : pas besoin de préciser la cible, du moment qu’elle a l’air de faire partie de ce bloc solidaire des « institutions étatiques » Alors c’est un ennemi qui est désigné. Et ici, c’est revenu, toujours et continuellement revenu au point de connaître les retranscriptions des sonorisations par coeur, ces mots et cette colère contre les agissements de la police devenues preuves de culpabilité.

Alors oui, nous faisons difficilement confiance aux institutions étatiques. Ce procès, ça nous a pas aidé. Et il était dur à entendre lors du réquisitoire des procureur.es, qu’il était reproché aux inculpé.es de ne pas se remettre suffisamment en question. C’est un peu dur à entendre si on peut se permettre. De la part de celleux qui se sont continuellement insurgés que ce soit une possibilité.

Alors oui, nous sommes scandalisées que tout au long du procès ce soit beaucoup des colères, des critiques, des livres politiques et des lectures subversives qui soit reprochés, analysés, martelées. Nous sommes scandalisé.es que l’on doive s’expliquer à la barre sur les livres de nos bibliothèques.

Conflit intérieur, doit-on prendre note des nombreux éléments sur la securité informatique devoilés dans cette affaire et se rendre aux cryproparties dont on a eu la publicité, doit-on prendre note des lectures qui peuvent passer en éléments à charge et les mettre sous tails en arrivant à la maison ? Ou doit-on revendiquer haut et fort notre droit à la critique? Nous choisissons la seconde option. La première à l’air contre productive. 

Nous avons noté et observé que dans ce procès , de nombreuse femmes entouraient les prévenues, nous ne sommes pas étonnées. La plupart des femmes qui subissent les violences du système carcérale sont des proches de personnes jugées, punies, enfermées. Ce sont surtout des femmes que l’on retrouve aux parloirs, « près de 9 visiteurs sur 10 sont des visiteuses. Si l’on pouvait s’y attendre pour les conjointes, puisque les hommes représentent 96,6 % de la population carcérale, c’est plus étonnant pour les autres proches (8 fois sur 10 une mère) ou les frères et sœurs (3 fois sur 4 une soeur ) »Elles tiennent dans la durée pour soutenir leurs proches, elles prennent soin. Mais il y a aussi des femmes et des minorités de genre en prison : nombre d’entre elles ont lutté contre des violences patriarcales qu’elles subissaient, en faisant « usage de la violence » parfois, pour s’en tirer. Et toutes les personnes qui ne sont pas cisgenre subissent la transphobie à son apogée dans les prisons. Les prisons ne constituent pas des solutions pour nous, nous en dénonçons la violence et l’inefficacité. Notre féminisme est anti-carcéral, nous agissons pour la transformation des comportements et de notre culture, nous souhaitons combattre les oppressions en tant que systèmes et non pas les personnes qui les commettent. Car nous savons que les réalités des prisons à l’heure actuelle n’améliore pas les vies, elles ne font que faire tourner un système où les pauvres sont punis, et les bourgeois punissent, ou alors s’enrichissent sur ce système, ou s’enrichissent malgré ce système. Car quand on a le sou dans ce monde capitaliste, on n’a pas peur d’aller en prison, cela n’arrive pas. On vaut mieux que ça. Alors oui, nous l’affirmons même si cela semble répréhensible : nous critiquons les institutions étatiques : l’action de la Police, de la Justice et des prisons françaises augmente les violences racistes, classistes et sexistes dans nos vies. Même si parfois, nous ne trouvons d’autre solution que de demander la reconnaissance et l’action de la Justice quand nous sommes en danger, ou victimes d’actes répréhensibles, et que nous ne pouvons nous le reprocher. Malgré cela, nous ne sommes pas dupes : l’État n’est pas notre allié dans la lutte contre les oppressions, il est plutôt notre ennemi politique, et tant mieux si cela hérisse les poils de M. le procureur.

Durant ce mois de procès, nous a été rendu visible un combat, celui de camille, la seule inculpée femme. Il a pris de l’importance, il a eu ses victoires parfois parce que répété et porté à bout de bras. Nous savons que c’est tout au long de l’instruction judiciaire que ce combat à du se mener. Ayant partagé une relation intime avec le principal accusé , elle a du d’abord combattre pour ne pas être réduite à cette place dans cette relation. Elle a du s’en défendre, et se battre pour être considérée pour elle-même, pour que sa parole soit entendue, prise au sérieux. Pour son auto-détermination. Alors, le parquet et les juges l’ont bien entendues, ont compris au fur et a mesure que les questions qui ne la concernait pas, ne la concernait pas et diront qu’elle n’est pas poursuivi pour etre LA compagne. Mais comme dira son avocate Maitre chalot, c’est sous le prisme d’un aveuglement amoureux qu’elle est apprehendée dans le dossier et on la pense toujours plus determinée par la passion que par la raison remettant en cause la crédibilité de sa parole et lui niant sa possibilité d’indépendance. Et cela jusqu’au bout. Elle a du se battre pour se défendre de stéréotypes et placer de la nuance dans chaque portrait qu’on a essayé de lui coller, les rendre inefficient en apportant de la complexité.Il y a eu La compagne, puis, à s’en défendre pour réclamer le droit d’être entendue, la manipulatrice, celle qui serait la plus empreinte  d’une idéologie violente et qui insidieusement influencerait le groupe et La passionnée qui soutient inconditionnellement sans penser par elle meme.

Nous ne pouvons accepter d’être caricaturées selon ces stéréotypes sexistes. Si ceux-ci nous cantonnent dans des rôles souvent  infantilisants nous assignant au silence, quand nous sommes renvoyées à la figure de la femme perfide ou passionnée , ils peuvent aussi nous mettre en danger.

La juge n’a pas eu de retenue quand il s’agit de fouiller l’intimité des femmes. L’instruction  notera que camille n’a pas d’enfants alors que cela ne sera pas mentionné chez ses compagnons d’infortune comme le précisera son avocat. 

Alors oui, nos combats se mènent partout et nos critiques nous apparaissent nécessaires.

Après la mise à nue imposée par l’incarcération, les interrogatoires, la surveillance extrêmement intrusive dont les accusé.es ont fait l’objet, il a fallu lutter pour leur dignité, pour être entendu, pour être cru. Et la juge s’etonnera durant le procès : « vous avez l’impression qu’on ne vous écoute pas ? » Oui, c’est un constat. Il suffit de compter le nombre de fois où une seule question est posée. On doit atteindre une dizaine pour les questions favorites.         Cette procédure de surveillance et de contrôle à l’encontre de nos camarades a été beaucoup contestée par la défense lors de ce procès, sur de nombreux points. Pourquoi si peu d’écoutes retransmises ? Pourquoi est-il si difficile d’accéder aux enregistrements originaux ? Pourquoi les agents qui ont produit la plupart des PV versés au dossier ne sont-ils pas convoqués ? Pourquoi le procureur est-il si agressif lorsque la défense cherche à équilibrer les droits des parties dans ce procès ? Quasiment toutes les demandes de la défense ont été reléguées à la fin du procès – autrement dit : rejetées.        Non, ce que nous avons vu durant ces 4 semaines de procès, ce n’est aucunement la « recherche de la vérité ». Au contraire, il s’est plutôt agit d’une guerre de discours, avec de multiples tentatives – relativement foireuses – de faire correspondre des paroles et des actes à des suspicions préalablement établies.

Alors oui, nos critiques nous paraissent nécessaires.

On nous dira, que non, ce n’est pas l’engagement au Rojava dont il est question ici et pourtant Rojava, rojava , rojava… comme un bruit de canard en trame de fond.

Nous revendiquons un féministe internationaliste et nous nous nourrissons des réflexions et des analyses de nos camarades kurdes, iraniennes, chiliennes et de toutes les femmes qui luttent au quotidien pour la vie et la liberté et contre un monde mortiphère.

Une internationaliste s’etant rendue au Rojava dira : « Je suis touchée à la fois par l’esprit internationaliste de ces femmes et par leur perspective historique. Malgré la menace permanente de guerres et de violences patriarcales sans nom, elles entendent lutter non seulement pour leur propre libération, mais pour celle des femmes du monde entier. »

Femme, vie , liberté . Nous resterons debout.

[Saint-Brieuc] Rassemblement le 3 octobre à 12h30 devant le Tribunal

COMMUNIQUÉ: Affaire Tarnac bis : Le mouvement social est solidaire face à la justice d’exception


A partir du 3 octobre, des militants et militantes libertaires vont passer 4 semaines en procès devant la chambre anti-terroriste de Paris. Nous dénonçons cette utilisation du terrorisme pour justifier une justice d’exception contre les mouvements sociaux et ne tomberons pas dans le piège de la division. Nous appelons au rassemblement devant le tribunal de Saint-Brieuc le 3 octobre.

Le 8 décembre 2020, la DGSI accompagnée de policiers sur-armés (GAO, RAID) a effectué une opération antiterroriste aux quatre coins de la France. Cette opération violente a conduit à l’arrestation de neufs militant·es, puis à la mise en examen de sept d’entre elleux, dont cinq ont ensuite fait plusieurs mois de détention provisoire. L’un d’eux a même été maintenu à l’isolement pendant 1 an et demi et il n’est sorti que pour raison médicale après une grève de la faim. Iels sont inculpé·es pour « association de malfaiteurs terroristes » (Art. 421) et « refus de communiquer ses conventions de chiffrement ».

On peut les réunir sous la bannière « libertaire » mais leurs engagements et aspirations politiques n’étaient pas identiques, chacun·e militant dans des luttes différentes : soutien aux familles réfugiées, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, engagement pro-kurde contre DAESH, mouvement Gilets Jaunes, etc. Ce sont des camarades de longue date des luttes sociales.

Ces militant.e.s étaient initialement suspecté·es de projet d’attaque violent contre les forces de l’ordre. Mais le juge n’a pu que constater, malgré les mois d’enquête et de surveillance qui ont précédé les arrestations, qu’aucun élément ne vient appuyer l’existence d’un tel « projet ». Ils et elles ne se connaissent même pas toutes ! Mais plutôt que d’abandonner l’affaire, le juge d’instruction s’enferme dans une forme de justice prédictive à la Minority Report et déclare : « Est punissable la seule participation au groupement ou à l’entente, sans qu’il soit nécessaire de démontrer une participation aux crimes ou à leur préparation ». 

Plus besoin de preuves, des soupçons suffisent. Les inculpé·es le sont sur la base d’intentions supposées. Nous dénonçons cette justice politique où l’arbitraire règne. Nous dénonçons l’utilisation de l’étiquette terroriste pour justifier un traitement policier et judiciaire d’exception contre le mouvement social et tenter de le diviser.

En 2008, l’accusation de terrorisme avait déjà été utilisée lors de l’affaire Tarnac. Là aussi, le dossier était vide et considéré, de l’avis de nombreux observateurs, comme un montage politico-médiatique. Il aura tout de même fallu 10 ans de procédure et de mensonges pour que la justice relaxe les accusé·es. Ce fiasco n’a pas pour autant mis fin à l’utilisation de l’accusation de terrorisme pour discréditer et justifier la répression d’opposant·es politiques.

En plus des inculpé·es du 8/12, des militant·es contre les méga-bassines ont été qualifié·es d’écoterroristes pour justifier la répression brutale qui a plongé deux d’entre eux dans le coma et blessé des centaines d’autres ; des travailleurs de RTE ont été placés en garde à vue dans les locaux de la DGSI suite à une action symbolique ; de même qu’une journaliste enquêtant sur la complicité de l’armée française sur des meurtres de civils en Égypte.

Le déploiement terrifiant d’unité antiterroristes contre les jeunes révoltés suite à l’exécution de Nahel illustrent une fois de plus que les lois anti-terroristes sont utilisées comme outil de maintien de l’ordre et visent à terroriser les personnes ciblées et leurs soutiens afin de les isoler.

Comme l’écrivaient les inculpé·es de Tarnac il y a quelques années : « Plus les gouvernements seront discrédités, plus l’adhésion à la politique menée s’effondrera – et elle ne cesse de s’effriter d’année en année -, plus les gouvernements auront recours à l’état d’urgence et à la soi-disant « lutte contre le terrorisme » pour maintenir l’ordre et étouffer dans l’œuf des révoltes toujours plus logiques ».

Face à ces attaques, notre meilleure arme est la solidarité. Faisons-la vivre en disant notre refus de cette justice d’exception et en témoignant notre soutien à celles et ceux qui la subissent. Pour cela, nous appelons à un rassemblement le 3 octobre à 12h30 devant le tribunal de Saint-Brieuc.


Premiers signataires : Association France Palestine Solidarité 22, Collectif de Vigilance Antifasciste 22, Justice et Vérité pour Sacha et face aux violences d’Etat, les Jeunes Insoumis(es) 22, La France Insoumise 22, Liaison Souvenance de la Fédération Anarchiste, le collectif Queerland, Youth For Climate St-Brieuc, …
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Ici un texte qui revient en détail sur l’affaire :

Semaine Internationale des Solidarités: un grand merci aux à nos compagnon·es du monde!

Ces derniers jours, des dizaines de collectifs et compagnon·es nous ont envoyé de la force et du soutien depuis leurs territoires en lutte. Il en ressort de beaux témoignages de solidarité et des paroles fortes qui font chaud au coeur. C’était le deuxième appel à solidarité internationale envers les inculpé·es du 8/12.

La première journée de soutien international avait eu lieu le 4 avril 2022 pour l’anniversaire de Libre Flot qui était alors en grève de la faim contre l’isolement carcéral illégal que lui imposaient Éric Ducont-Moretti (Ministre de l’Ajustice) et Jean-Marc Herbaut (Juge d’Instruction Antiterroriste). C’était une belle réussite, l’usage de la torture blanche à l’encontre d’un militant internationaliste avait été mise en lumière devant plusieurs ambassades et consulats français partout en Europe! Et Libre Flot était libéré au même moment.

Parce que nos luttes s’affrontent partout aux même systèmes de domination, merci pour ces gestes qui brisent l’isolement et rappellent à touxtes que la solidarité n’a pas de frontières et que notre liberté dépend de la liberté des autres.

Merci pour cette force qui nous accompagnera jusqu’à la fin du procès (et encore après!). Une pensée particulière à touxtes les camarades emprisonné·es et au front.

Que vivent nos luttes! Que vive la solidarité!

Soutien812bzh.

VARSOVIE – « Every single ray of light can dispel the darkness. »

As part of the Week of Solidarity with Anarchist Prisoners, ABC Warsaw together with the Belarusian Anarchists in Warsaw and the Pramen collective, organized a day of solidarity, which was attended by dozens of people. During the event, we talked about the history of the Week of Solidarity, wrote letters and signed postcards for anarchist prisoners from all over the world, read their letters and stories, admired prisoners’ art, watched a theme-related film and discussed it. Finally, we expressed solidarity with the comrades persecuted in France.

The meeting was held in a warm and comradely atmosphere with tea and delicious vegan treats prepared by the organizing group.

We thank all the participants for remembering our comrades. Solidarity is our main weapon in the fight against oppression and repression. Solidarity helps us to survive both individually and collectively. It brings light into this dark world. We must remember that every single ray of light can dispel the darkness, but only together can we bring dawn.

Until all are free!

Anarchist Black Cross – Pramen – BAW

GENÈVE – « Les vrais malfaiteurs sont au gouvernement! »

De Tarnac à Mauvaise Intention, de Bure aux inculpé.es du 8/12, et plus récemment des GAV et procès autour des Bassines et Bouc-bel-Air, le gouvernement cherche depuis toujours à nous nuire et nous réduire via l’arsenal répressif complet bien connu. Solidarité avec les inculpé.es dans l’affaire du 8/12, tout le monde sait que les vrais malfaiteurs sont au gouvernement, dans les banques, la finance et les conseils d’actionnaires ! Solidarité internationale avec toustes celleux qui veulent voir ce monde partir en fumée ! Nik la SDAT !

Berne – « Contre la répression, la solidarité est notre arme. »

Dans l’affaire du 8 décembre 2020, neuf personnes aux engagements politiques divers et originaires de différentes régions de France ont été arrêtées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Elles ne se connaissent pas toutes entre elles. Elles avaient cependant comme point commun dans leur entourage une même personne qui avait participé au Rojava à la lutte contre Daech jusqu’en 2018 et qui était, depuis son retour, une cible du DGSI. Sept des inculpé-es sont désormais poursuivi-es pour “association de malfaiteurs terroriste”. Et ce, sans qu’aucun délit ou crime n’ait été reconnu. Leur procès aura lieu du 3 au 27 octobre à Paris. Ce sont les opinions politiques et l’engagement internationaliste des accusé-es qui sont criminalisés. Mais la portée du procès est beaucoup plus large et il s’agit pour l’Etat d’utiliser les lois antiterroristes pour attaquer les mouvements de contestation.

Répression du mouvement de libération kurde en France

La population kurde est depuis de nombreuses années la cible de l’antiterrorisme d’État en France. En 2021, plus de 800 personnes ont été interrogées par la DGSI et 11 d’entre elles ont été condamnées pour appartenance au PKK, considéré comme une organisation terroriste par l’État français pour des raisons politiques. L’État français est également impliqué, avec les services secrets turcs, dans l’assassinat de six militant-es kurdes à Paris : Sakine, Fidan et Leyla en 2013 et Emine, Abdulrahman et Mir en 2022.

Utilisation des lois antiterroristes pour criminaliser les mouvements de protestation en Europe

Dans plusieurs pays européens, des lois élaborées au nom de la lutte contre le terrorisme sont utilisées contre l’ensemble du mouvement anticapitaliste. En France, des militant-es des “Soulèvements de la Terre” ont été arrêté-s par la direction antiterroriste, alors que le gouvernement tentait de dissoudre le mouvement. En Italie, 10 anarchistes ont été arrêté-es cet été et inculpé-es d’“association en vue de commettre des actes de terrorisme” (art. 270 bis c. p.) et d’“incitation au crime” (art. 424 c. p.). Ceci parce qu’elles avaient contribué à la publication du journal anarchiste radical Bezmotivny. En Allemagne, plusieurs révolutionnaires de Turquie et du Kurdistan ont été condamné-es pour avoir “formation d’une organisation terroriste”. Ils et elles sont membres du PKK ou d’autres groupes révolutionnaires de Turquie, qui sont considérés comme des organisations terroristes, bien qu’elles combattent Daech. En Allemagne également, Lina et trois autres antifascistes ont été condamné-es à de longues peines de prison en vertu de la loi antiterroriste. Toujours en Allemagne, des unités antiterroristes ont perquisitionné les domiciles de militant-es de “dernière génération” qui pratiquent la désobéissance civile, notamment en bloquant des routes. Les perquisitions contre les 7 activistes ont eu lieu sur la base de l’article 129 : “formation d’une organisation criminelle”. L’Etat suisse va même un peu plus loin. La loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (MPT), entrée en vigueur en 2022, autorise une définition du terrorisme encore plus large que celle de nombreux autres pays européens. Elle permet de qualifier une personne de terroriste potentielle avant même qu’un crime n’ait été commis, à l’instar des accusés du 8 décembre. En 2019, un antispéciste a passé 11 mois en détention provisoire à Genève parce qu’il était accusé de vandalisme. En 2023, c’est Jeremy*, un militant écologiste, qui a passé plusieurs mois en détention préventive, accusé d’avoir saboté des engins de chantier du cimentier Holcim.

Contre la répression, la solidarité est notre arme.

Nous vivons dans un monde ou les États mènent des guerres pour lesquelles nous devons ensuite payer, si ce n’est fuir ou mourir. Un système qui assure à quelques-uns une richesse incommensurable laissant aux autres l’exploitation, de la famine au burnout. Un système qui rend notre planète inhabitable pour une grande partie de l’humanité. Face à de si sombres perspectives, il est juste de s’organiser et de lutter contre ce système. Se retrouver accusé-e de terrorisme par des Etats qui protègent un système d’une telle violence est un signe qu’on a réussi à le faire trembler. Et quand des failles s’ouvrent cela renforce notre détermination et notre confiance en notre force collective.

Voir le communiqué entier (et la vidéo) ici: https://renverse.co/infos-locales/article/rassemblement-en-soutien-aux-inculpe-o-es-du-8-12-4148

BASSE-SAXE (ALLEMAGNE) – « Keep fighting for Freedom – everywhere! »

We chose to paint a picture in solidarity with the comrades accused of « ulra-left terrorism » by the French state. To Fight for Freedom with thought and spirit and live in a collective and solidary manner shouldn’t be a crime, but is often reframed by the state violence to discredit our revolutionary thoughts and activism. With our solidarity we want to make clear, that we are aware of this logic and don’t intend to ignore if comrades are meant to be silenced by the representatives of this destructive system.

Keep Fighting for Freedom – everywhere!

FRANCFORT (ALLEMAGNE) – « We send all our loving comradeship and strength. »

We comrades in Frankfurt am Main, Germany, and international ones from different geographies gathered to send a little message of solidarity together to the comrades affected by the repression of the French state, to their families, loved ones and hard working support committees!

We are alltogether extremely concerned about the development of ‘anti-terrorist’ laws and institutions in France, that are harassing minority communities and individuals as well as leftist activists. Antifascist, feminist, enviromentalist and/or anarchist comrades are simply human beings who listen to their conscience, who choose to not ignore the brutal physical or mental onslaughts on women – who are suffering sexism everywhere on the world – , workers – who are being exploited and forced to spend most of their time following orders just to make a living -, colonised peoples – who until today didn’t reach their legitimate freedom, but still brought to the scratch to be killed or subordinate under further oppression – , queers – who are deprived of their right to exist – , migrants – who are forced to leave their homelands because of wars and starvation, caused by nothing less than the capitalist greed for profit of the so-called ‘first world’, just to see themselves spit on when they (eventually) manage to arrive in what they hoped would be a safe place – and nature – who is being killed and destroyed rapidly and irreversibly, we’re sawing off the exact and real branch we’re sitting on.

So the sentient human beings who choose to not ignore the outrageous overall conditions, who choose dignity for themselves, everyone and nature, who choose struggle often accompanied by hardships and pain rather than the comfortable life of indifference, THEY are being framed as ‘terrorist’.

This is just a FARCE depicting the mechanical stupidity and excruciating hypocrisy of the regime of power. We are concerned about the way this farce is being pompously staged against the comrades in the December 8 case, attempting to contribute in legitimising all the different ‘security’ laws, concealing of police violence and different measures established in the last years to exorbitantly and ultimately control society to keep them from raising their voice. To us it’s clear that leftist/anarchist comrades that are brave enough to not duck their head down and stand up for their ideals of equality, are attempted to be depicted as a figurehead and punished to bury the very same ideals.

We send them all our loving comradeship and strength for the upcoming trial!

Some friends from Frankfurt and elsewhere

TOUL – « Nous voulons un monde basé sur la solidarité et la liberté. »

Cette semaine, dans les villages autour de Toul (Lorraine), on a collé des affiches contre le projet de nouvelle prison à Toul (affiche) ; contre la prison en général ; et en solidarité avec les inculpé.es de l’affaire du 8 décembre 2020 qui passeront en procès à Paris du 3 au 27 octobre prochain.

Dans son obsession répressive, l’État souhaitait déjà la construction de 15 000 nouvelles cellules d’ici 2027, dont une prison expérimentale à 100% basée sur le travail à Toul. En juillet, et suite aux émeutes, la création de 3 000 cellules supplémentaires a été votée à l’assemblée nationale, ce qui pourrait faire grimper le nombre de cellules de prison à 78 000 en 2027 (parfois occupées par 2, 3,.. détenu.es…).

En parallèle de l’augmentation du nombre de flics et de caméras, construire toujours plus de prisons, pour enfermer toujours plus… Pour reprendre quelques lignes d’une affiche qu’on a collée, « nous sommes contre la prison parce que nous voulons changer radicalement cette société, pas nous intégrer pacifiquement dans ses métropoles, ses quartiers d’affaires sécurisés, ses places aseptisées et ses supermarchés. Nous sommes contre la prison parce que les règles de cette société sont basées sur le fric et la compétition et que nous voulons un monde basé sur la solidarité et la liberté, un monde dans lequel les accords réciproques sont les fondements du vivre ensemble. »

Dans un prolongement de nos sentiments anti-carcéraux, nous avons aussi voulu exprimer notre solidarité aux inculpé.es de l’affaire du 8 décembre. Alors que se généralise de plus en plus la prise d’empreinte et de photos en garde-à-vue, la prise d’ADN, la surveillance ciblée et de masse via les moyens de communication numérique, ainsi que le chef d’accusation d’« association de malfaiteurs » ; avec l’affaire du 8 décembre, un cap a été franchi dans la militarisation de la répression.

Des personnes ont été emprisonnées pour leur affiliations – supposées – à une idéologie dite « d’ultra-gauche » ou de mouvances internationales. L’absence d’une solidarité d’ampleur a laissé les mains libres à Darmanin pour continuer sur cette voie de l’assimilation des opposant.es politiques à des terroristes. La perfection des outils répressifs sur les un.es, permet toujours la répression des autres.

Les récentes interdictions de se rassembler et les réquisitions concernant les évènements de soutien aux inculpé.es du 8 décembre ne font que renforcer la nécessité et la détermination de notre solidarité.

Soutien aux inculpé.es du 8 décembre 2020,

Soutien à toutes les personnes emprisonné.es ou subissant la répression d’État,

A bas l’État et le capitalisme ! Feu aux prisons et aux tribunaux !

Retrouvez le communiqué ici: https://manif-est.info/Toul-Collage-anti-carceral-et-en-solidarite-avec-les-inculpe-es-du-8-12-2565.html

HELSINKI (FINLANDE) – « Activists are not terrorists! »

RiseUp 4 Rojava Finland responds to your action call.

On 19th of September we conveyed your message to the French embassy in Helsinki. We stand in solidarity with the accused of 8.12.2020 and demand that the French state stops criminalising international solidarity activities. These activists are not terrorists – terrorists are those who hold weapons of mass destruction and the most powerful armies in history, who destroy our Earth and exploit its resources and who enslave people and massacre the resistance.

Terrorists are Erdoğan and other bloodthirsty dictators!

Whole post can be found on our instagram page @r4r.hki

Bijî berxwedana Kurdistan

RiseUp 4 Rojava Finland

BURE – « Pièce à ajouter au dossier. »

A l’approche du procès, depuis Bure, on réaffirme notre solidarité avec les inculpé.es du 8/12. On n’a pas pu ressortir la précédente banderole, mais l’idée est là. Bisous et force à vous.

https://anarchistburecross.noblogs.org/post/2023/09/24/bure-piece-a-verser-au-dossier-du-8-12/

VIENNE (AUTRICHE) – « We have to organize internationally and fight together against repression. »

Solidarity with those affected by repression in the December 8 case in France !

7 comrades are facing a trial in Paris in October: they are accused of forming a « criminal organization of terrorist criminals ». At the center is a friend and comrade who fought in Rojava in 2017 as an internationalist alongside the YPG/YPJ against the Islamic State and participated in the liberation of the IS stronghold of Raqqa.

We see the surveillance and repression of pro-Kurdish, internationalist fighters in other countries as well, because there is nothing states fear more than the internationalization of our movements. That is why we have to organize internationally and fight together against repression.

International solidarity now!

Greetings from Vienna

CALAIS – « Soutien depuis la frontières nord! »

Banderole lors de la manifestation contre les CRA et toutes les prisons du dimanche 17 septembre 2023 à Calais.

Force à vous pour la suite, soutien depuis la frontière nord !

Actions à la frontière française nord contre le projet de nouveau CRA

ALBI – « Répression anti-terro vs terreau révolutionnaire »

EUSKAL HERRI – « Nous sommes toustes des terroristes. »

Banderole affichée à un concert: « Si la militance est du terrorrisme, nous sommes toustes des terrorristes. Rassemblement avec les inculpé.es du 8/12. La lutte, la lutte, toujours la lutte ! »

GESPE’GEWA’GI (QUÉBEC) – « Notre solidarité n’a pas de frontières. »

Nous écrivons depuis un territoire qui porte le nom de Gespe’gewa’gi, nommé ainsi par les peuples Mi’gmaq qui l’habitent. Ce territoire est aussi connu sous le nom colonial de Gaspésie, situé au Québec, province de l’Etat-Nation colonial Canadien.

Nous nous sommes réunis lundi [18/09] pour échanger et partager sur l’affaire du 8/12. Nous exprimons notre solidarité aux inculpé-e-s, ainsi qu’à toutes les personnes subissant la violence de l’Etat, ici comme ailleurs. Ils veulent nous faire baisser la tête par la peur, nous répondons par la détermination et la force de notre internationalisme.

Contre la violence répressive. Contre la violence coloniale.

Notre solidarité n’a pas de frontières.

ROJAVA (KURDISTAN) – « Résister, c’est vivre! »

Déclaration des camarades du Rojava: Notre solidarité aux inculpé·es du 8 décembre et aux victimes de la répression

Nous, internationalistes du Rojava, scrutons avec attention le tournant qu’est l’Affaire du 8 Décembre à l’égard de la criminalisation d’activités et d’opinions politiques en France. La Justice française décidera bientôt si le fait d’avoir des convictions politiques socialistes et anarchistes est un crime.

Si un mode de vie qui essaie de se tenir éloigné d’un système capitaliste qui pousse à l’individualisme et l’égoïsme justifie l’utilisation de tortures psychologiques telles que l’emprisonnement, les fouilles à nu ou l’isolement total. La Justice devra se prononcer sur le fait de traiter comme un terroriste une personne qui a choisi de mettre sa vie en danger pour combattre Daesh, non seulement pour le Moyen-Orient, mais pour le monde entier.

Alors même que des problèmes systémiques ravagent notre planète, que la faim et la mort sont organisées en toute décontraction par les politiques anti-migratoires, par la privation d’eau, par le libéralisme extrême, alors que des révoltes populaires faisant dates éclataient il y a peu après l’assassinat de Nahel, soulignant l’ampleur du malaise social et de la violence dans laquelle nous sommes jeté·es, la DGSI, dans toute sa clairvoyance, s’attaque au problème intrinsèquement vital de l’airsoft et de la conception amatrice d’explosif.

Les faits reprochés à nos camarades n’ont pas à être l’objet, dans un pays de droits, de chefs d’accusations terroristes. Si la DGSI ou le PNAT peinent à voir des d’ennemi·es valables, nous avons malheureusement une liste bien longue à leur montrer. Nul besoin d’imagination face à la réalité de notre monde.

Que faisait d’ailleurs la DGSI et le PNAT lorsque les attentats contre nos camarades kurdes – en particulier nos camarades femmes – étaient préparés ? Qu’elles·ils étaient assassiné·es dans les rues de Paris ?

L’usage de tortures psychologiques contre des personnes en raison de leurs opinions et expériences politiques est dans la même lignée que les violences infligées aux Gilets Jaunes, aux écologistes de Sainte-Soline ou aux révolté·es des émeutes.

Quand la répression politique se fait de plus en plus forte et de plus en plus systématique, il est du devoir de chacun·e de se dresser et de porter un message clair :

Non, les inculpé·es du 8 décembre ne méritent pas les traitements qu’iels ont reçu, en particulier l’emprisonnement et l’isolement.

Non, les inculpé·es du 8 décembre ne seront pas oublié·es.

Non, nous n’abandonneront pas nos idéaux politiques face à l’injustice et la violence : résister, c’est vivre.

Abandon de toutes les charges et réparations pour les inculpé·es du 8 décembre !

LYON – « Qui terrorise qui? »

PARTOUT – « Force aux inculpé·es du 8/12 »

Communiqué de soutien des Soulèvements de la Terre du Pays de Redon

Voici ci-dessous l’appel voté en assemblée la semaine dernière et diffusé dans le réseau des comités de soutien des Soulèvements de la terre. Pour info, la semaine prochaine, plusieurs événements sont organisés et des tables et ou prises de parole sont prévus et bien sûr de la collecte de dollars.

Le comité de soutien des Soulèvements de la Terre du Pays de Redon apporte son soutien aux inculpé.es du « 8 décembre » dont le procès se déroule du 3 au 27 octobre 2023 à Paris.

Cette « affaire d’antiterrorisme », montée sans aucun fait à imputer aux inculpé.es mais uniquement sur la base d’intentions supposées, constitue un précédent important dans la criminalisation de militants de gauche.

L’État s’était ridiculisé à l’issue de « l’affaire de Tarnac ». Cet été, il s’est une nouvelle fois ridiculisé avec sa tentative de dissolution des Soulèvements de la Terre. Va-t-il se ridiculiser encore une fois par cette affaire du « 8 décembre » qui repose sur une instruction basée sur du vide ?

Nous appelons les autres comités locaux des Soulèvements de la Terre à :  

  • À organiser des événements de soutien afin de récolter des fonds pour aider les inculpé.es et faire le plus d’écho possible à cette affaire.

Plus d’infos sur cette affaire : https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/ et https://soutien812.net/

Le comité local du Pays de Redon réuni en assemblée.