Prise de parole du 8 mars – Rennes

Prise de parole, 8 mars, Rennes

“En europe, on assiste a une montée de la rhétorique fasciste. Les partis fascistes exigent un retour au role traditionnel de la femme. Ils visent à detruire les acquis des mouvements de femmes et à les assimiler dans un système qui ne sert que leurs intérets. Cela se fait plus subtilement dans les pays occidentaux, sous la forme de la defense de leurs propres femmes contre les etrangers qui entrent dans le pays . Lorsque nous regardons les années 30, la correlation entre les crises systémiques hégémoniales et les montées fascistes devient évidente. Dans les périodes de troubles profonds du système capitaliste moderniste, les attaques contre les femmes augmentent. Le fascisme entre en conflit avec la libération des femmes et promeut un modele suprémaciste blanc. Ce faisant, la vie autonome des femmes devient la plus grande cible des attaques. Cette attaque ne peut etre contrée que par une stratégie commune et une lutte contre le fascisme” Ces phrases nous viennent des femmes kurdes révolutionnaires du Rojava, dont le mouvement est considéré comme « terroriste » par l’État français aujourd’hui, alors qu’iels ont contribuer à faire reculer DAESH. Et de ce fait, les militant.es qui se nourissent de cette philosophie politique sont particulièrement surveillées. C’est sur ces bases qu’a commencé la traque des inculpé.es du 8 décembre. Il y a une réalité dont j’étais personnellement éloignée, réalité qui est entrée dans la chair d’une amie depuis le 8 décembre, réalité que dorénavant en tant que proches nos quotidiens côtoient. Nos coeurs écoeurés pètent à l’intérieur, avec la peur du bruit qu’ils font, parce que l’une des notres est enfermée et ils peuvent tout en faire. Cette réalité c’est celle de la prison, de l’enfermement. C’est aussi celle des parloirs, du bus porte d’Orléans, le direct pour Fleury-Merogis, celle des femmes dont il est le quotidien et de ce fameux cabas à carreaux zippé où sont entassées des petites choses bien pliées, espérant que ce ne soit pas refusé dans un geste de mépris des maton.ne.s . Mercredi dernier, la brigade des stups était là à nous attendre, pour fouiller les véhicules des visiteur.euses avec les chiens. Dans ce contexte anxiogène, un père qui venait visiter sa fille est décédé devant la prison, son coeur a lâché. Courage à ses proches. Les familles ont été obligées de prendre en charge son secours, devant le mépris total de l’administration pénitentiaire. Depuis la vague d’arrestations du 8 décembre, 5 personnes sont enfermées dans des prisons parisiennes et 2 sous contrôle judiciaire pour « association de malfaiteurs terroristes criminels ». L’État les accuse d’avoir pensé commettre une action violente, et les garde depuis maintenant 3 mois. Au nom de l’antiterrorisme, ils continuent l’enquête, à l’affût du moindre mot, cherchant à déceler une potentielle intention criminelle dans leurs écoutes téléphoniques, en inversant les lettres ou en lisant à l’envers, qui sait ? Nous savons que l’absurdité de leur détention est loin d’être un cas isolé, que la détention provisoire est largement utilisée et que des vies cassées par la prison, il y en a un paquet. On sait que la majorité de la population carcérale est masculine, mais on oublie souvent que la peine est double : l’enfermement a un lourd poids moral, psychologique et financier sur les proches, qui sont très majoritairement des femmes. D’après une enquête, près de 9 visiteurs sur 10 sont des visiteuses. Si l’on pouvait s’y attendre pour les conjointes, puisque les hommes représentent 96,6 % de la population carcérale, c’est plus étonnant pour les autres proches (8 fois sur 10 une mère) ou les frères et sœurs (3 fois sur 4 une soeur). Et quand c’est elles qui sont enfermées, très souvent elles sont délaissées. Les conditions d’incarcération des inculpé.e.s du 8 décembre sont celles des « détenus particulièrement signalés » et de l’antiterrorisme: iels subissent une surveillance renforcée et ont un accès restreint aux activités et à leurs droits. La prison, au nom de la justice, s’autorise toutes les infamies : isolement, fouilles, travail très mal rémunéré, violences physiques et torture psychologique. Elle enferme aussi des femmes trans dans des quartiers d’hommes, les mettant directement et gravement en danger. En tant qu’outil de gouvernance d’un état patriarcal et raciste, elle contraint les corps, enferme et contrôle celles et ceux qu’il traque au quotidien: les personnes pauvres et racisées. Par sexisme, les femmes, elles, sont plus souvent psychiatrisées et condamnées à la camisole chimique. Une femme qui n’obéit pas n’est qu’une folle.

Les prisons françaises sont surpeuplées, grignotant sur le peu d’intimité des détenu.e.s, et n’ont aucun effet positif. En tant que féministe nous ne pouvons pas accepter que la prison soit vue comme une solution. Elle est une honte. Nous ne pouvons plus supporter que l’État justifie son existence injuste par la potentielle incarcération de nos violeurs, qui de toute façon ne sont presque jamais inquiétés surtout quand ils sont blancs, des classes supérieures ou ministre.

Nous voyons l’État renforcer son arsenal répressif, intensifier le fichage et stigmatiser comme « ennemi dangereux » plusieurs catégories fragiles de la population. Avec l’outil antiterroriste, ce sont les musulmans et musulmanes ou perçues comme telles , ainsi que les militants et militantes libertaires ou indépendantiste qu’ils visent. Les inculpés du 8 décembre en font aujourd’hui les frais, et nous appelons à les soutenir.

Nous luttons contre les différents systèmes de domination, nous en sommes fières et ne nous laisserons pas enfermer pour nos idées ! Face au fascisme et à l’autoritarisme grandissant, nous dénonçons les attaques islamophobes, antisémites, homophobes, sexistes, transphobes, et les restrictions des libertés de plus en plus flagrantes. Notre camarade de Rennes et ses co-inculpés enfermés doivent être libéré.es, les accuser de “terrorisme” est une aberration. Soyons fortes ensemble, libérons-nous, la sororité est notre force !

Nous ne pouvons accepter ces durcissements autoritaires dont, entre autres, ces détentions abusives sont les témoins.

Lettre d’ami.es depuis Toulouse

Soutien aux 7 personnes mises en cause dans une association de malfaiteurs à visée d’actes terroristes et criminels

Le 11 décembre dernier, le parquet anti-terroriste a annoncé l’inculpation de 7 personnes qualifié.es de « militant-e-s d’ultra-gauche ». Le temps est venu de se mobiliser contre cette mascarade.

Une opération de com’ aux conséquences graves

Voilà quelques semaines que « l’affaire » est parue dans les médias. Malgré son gonflement artificiel par des personnalités d’extrême-droite et quelques journalistes complaisant.es, le soufflé est déjà en train de retomber. L’exposition de l’intimité de certain.e d’entre elleux (description physique et mode de vie) et un assemblage chaotique d’éléments disparates n’arrive décidément à terroriser personne. Dans les médias on nous chie par exemple pêle-mêle : des produits communs « pouvant entrer dans la composition de… », des « tenues de black block » (Des K-way noirs ?), quelques écoutes de conversations anti-flics, un voyage en Colombie, la parade de la Reine des Neiges sur laquelle a travaillé l’un d’elleux et, bien sûr, des fusils de chasse comme il en existe par millions sur le sol français. L’ensemble de ces éléments construisent un imaginaire qui justifierait l’enfermement de ces personnes, sois disant dangereuses pour la société, tout en divulguant sans scrupules leurs identités.

Cette affaire tombe en plein débat de société sur la question des violences policières et en pleine mobilisation contre la loi Sécurité globale. En attendant que les inculpations pour « association de malfaiteurs terroriste » soient retirées on pourrait se contenter de sourire de ces tentatives de manipulations grossières, si cela n’explosait pas en pleine face de militant.es, de leurs familles et de leurs ami.es. Le fait est que pendant ce temps, des lieux et des personnes se trouvent soumises à une haute surveillance pour les besoins de l’«enquête», deux de nos camarades sont actuellement sous contrôle judiciaire, et surtout, cinq autres croupissent en taule pour une durée indéterminée. Cet état de faits est inacceptable.

Ne laissons pas les flics faire le récit de nos vies, de nos liens et de nos luttes !

A ce stade, ils nous paraît important de rétablir quelques vérités concernant les inculpé.e.s :

– iels ne sont pas « d’ULTRA- gauche », parce que cette « mouvance » n’existe que dans les constructions médiatiques ou pour des chercheureuses bien trop éloigné.es de nos réalités. D’ailleurs, si nos compagnon.nes avaient à définir une affiliation, on suppose qu’iels auraient choisi quelque chose de plus classe, comme par exemple « Power-Giant-Crispy-Gauche avec supplément Piment d’Espelette ».

– iels sont encore moins « marxiste-léniniste » ou « castro-guévariste », comme on a pu le lire sous la plume de journalistes relayant les propos semi-déments de la DGSI – on regrette au passage que la qualification « d’islamo-gauchistes » n’ait pas été retenue. Iels sont anarchistes à tendance féministes, parfois végans, pas mal shlag, très souvent punk, toujours libertaires.

– iels n’ont ni « chef.fe.s», ni « tonton », parce que leurs pratiques sont anti-autoritaire et ne reposent pas sur une hiérarchie.

– et enfin, nos copaines ne « terrorisent » pas. Ielles défendent leurs idées

Ielles diraient sûrement qu’iels « militent contre les inégalités, contre les attaques faites aux libertés ». Contre l’arbitraire de l’État qui vient de décider de les jeter au trou.

Mobilisons-nous

Nous, proches des inculpé.e.s ou non, appelons à nous mobiliser pour nos compagnon.nes. Nous pouvons le faire par divers moyens :

– En parlant de cette affaire autour de nous et surtout en multipliant les actions de solidarité avec les prisonnier.es.

– en produisant des articles sur le sujet (des textes d’analyse, des coups de gueule, des affiches, des poèmes …) mais aussi en mettant à jour les outils d’autodéfense juridique dans le cadre de l’antiterrorisme (GAV, perquiz, surveillance, éléments d’une procédure…)

– en créant des comités de soutien un peu partout, même si la période est difficile.

– en alimentant les caisses antirep pour soutenir les proches des détenu.es mais aussi payer les frais liés à la défense

Pour l’instant on ne peut pas se permettre de faire tourner publiquement les numéros d’écrous.

En revanche nous croyons que nos ami.es n’ont pas besoin de la récupération de cette affaire par des organisations gestionnaires ou des groupes politiques ni d’une quelconque forme de dissociation, iels ont simplement besoin de soutien.

Par ailleurs nous ne répondrons pas à des interviews de médias divers.

Pour clôturer

Nos potes ne sont ni des héro.ine.s, ni des Bisounours, mais aujourd’hui iels sont en taule, éparpillé.e.s dans les différentes prisons parisiennes, loin de leurs proches. Cette opération n’a pas d’autre but que de réprimer les idées et les pratiques anarchistes.

Et vu que tout ça ressemble de très loin à un fiasco et que les keufs n’aiment pas perdre la face, il faut aussi s’attendre à ce qu’ils aient envie de mettre le paquet pour justifier leur action médiatique.

Rappelons qu’il n’y a pas de gentil.le.s ni de méchant.es dans une affaire de répression politique, la défense collective et la solidarité sont les seules réponses que nous envisageons ici.

Toulouse, 7 janvier 2021

Rassemblement contre les lois liberticides – 30 janvier 2021

Prise de parole du Comité Rennais le 30/01. Rassemblement contre la Loi Sécurité Globale et les dérives autoritaires!

Sous la pluie, déterminéEs, la rage au coeur de savoir notre camarade et ses co-inculpés toujours enferméEs pour des suspicions d’intentions.

La rage au coeur.

« La France traverse la période la plus répressive de son histoire en temps de paix. » (Fassin, 2017)

Depuis 2000, pas une année ne s’est écoulée sans qu’une loi sécuritaire ne soit votée. Cette spirale répressive s’incarne chaque jour, dans de nouvelles lois liberticides, dans l’emprisonnement et l’expulsion des sans papiers, dans les rafles de Frontex, dans l’écrasement policier, judiciaire et médiatique des mouvements sociaux, dans
l’écrasement policier, judiciaire et médiatique de la jeunesse des quartiers, des lycées et des teufs.

Que dire d’un pouvoir qui supprime des lits d’hôpitaux en pleine pandémie pour offrir des drones à sa police ?

Et au coeur de cette spirale répressive, on trouve l’antiterrorisme.
L’antiterrorisme, c’est quand chacunE d’entre nous, s’iel n’est pas En Marche, devient un potentiel ennemi de l’État. Toute la population devient suspecte dans une gigantesque enquête paranoïaque. Un pouvoir qui tente de réaliser le risque 0 de la subversion est un pouvoir totalitaire. Mesurer par la surveillance, contrôler par le travail, neutraliser par la répression et l’éducation.

Oui l’antiterrorisme nous éduque, on veut nous faire désirer la répression et le sadisme pénal. Ils nous assoiffent de libertés pour nous abreuver de vengeance punitive. C’est ce que l’anthropologue Didier Fassin a nommé le « moment punitif » : l’État éduque nos passions par la peur et la haine ! Haine des illégalismes, et du moindre détail qui viendrait perturber la Marche de L’Ordre. Ils veulent nous faire aimer la police…

Et le gouvernement par la peur ne fonctionne que s’il y a la jouissance de la punition.

Et pour jouir de l’infliction d’une souffrance à autrui, il faut le déshumaniser. Voilà aussi l’antiterrorisme : l’extension, par l’amalgame, l’ignorance et la peur, l’extension du domaine de la déshumanisation, et donc du non-droit. Alors à quoi ça mène ? Des CRA (Centres de Rétention Administrative), de la terreur policière, des QPR (Quartiers de Prise en charge de la Radicalisation), embryons des camps de Ouigours en Chine, ou encore la surveillance de masse. C’est bien parce que les technologies de l’informatique nous ont dépossédéEs de vie privée que l’État peut d’autant plus nous priver de vie.

Ce qui nous menace c’est pas l’ultragauche, c’est l’ultra-glauque.

Le terrorisme ne qualifie pas la gravité d’un acte, mais son degré de dissidence politique. Indépendamment de l’acte commis, ce sont les intentions de l’acte qui permettent de le juger terroriste ou non. Et c’est ainsi qu’une des plus belles âmes que j’ai pu connaître dans ma vie est aujourd’hui en prison au nom de  l’antiterrorisme.

On apprend, par exemple, dans le code pénal, article 421, que le fait d’introduire dans l’atmosphère, sur le sol, dans le sous-sol ou dans les eaux, une substance de nature à mettre en péril la santé de l’homme ou des animaux ou le milieu naturel ; ne peut être considéré comme du terrorisme que s’il est « intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».
C’est donc le rapport à l’ordre public qui définit le terrorisme et permet à quelqu’un comme Patrick Pouyanné, le pdg du groupe Total, d’échapper à la qualification de terroriste. C’est aussi ce paradoxe qui fait que ce meurtrier d’extrême-droite qui a tué 3 gendarmes soit qualifié de « forcené » dans les médias et non de terroriste.
L’antiterrorisme n’est donc pas là pour protéger de potentielles menaces pour les humains, mais de potentielles menaces pour l’ordre républicain et économique. C’est une arme de guerre contre toute forme de dissidence. A partir du moment où vos opinions et vos désirs vont à l’encontre du pouvoir de l’État et de ses mythes, une partie de AirSoft ou un simple cours de boxe peuvent devenir « terroristes ».

Pourtant, la dissidence est une nécessité car l’État est profondément patriarcal, la République profondément raciste et le capitalisme est profondément destructeur et violent. L’autoritarisme ne fera qu’amplifier ces violences systémiques.
Ils veulent ériger en ennemis du peuple, les militantEs qui combattent chaque jour ce système violent.

Ils auraient pu dire : « coup de filet dans l’antifascisme » mais ça ferait peut être un peu trop fasciste non ? Laissons-ça à la Russie qui torture des anarchistes aux électrodes.

Ils auraient pu dire « coup de filet chez les pro-kurdes », mais ça ferait un peu trop Turquie, où Erdogan massacre les opposantEs politiques.

« Coup de filet chez des écologistes radicaux » peut être ? Mais ça ferait un peu trop Colombie, où les défenseur.euses de l’environnement sont massacréEs.

Et donc, les bouches vomissantes des médias et de la police nous parlent d’un « coup de filet dans l’ultragauche », agrémenté d’images de blackblocs, et ça passe…

Sauf que, depuis le 8/12, il y a 7 libertaires inculpéEs pour « association de malfaiteurs en vue d’actes terroristes criminels », dont 5 actuellement en prison, et 1 à l’isolement total. Ils encourent jusqu’à 20 ans de prison.

Rappelez vous l’État d’urgence, entré dans le droit commun en 2017 par Macron ! C’est cela aujourd’hui qui permet, avec le consentement des masses, de torturer par l’enfermement et l’isolement de manière préventive des militantEs libertaires et leurs proches, parce que la police les soupçonne d’avoir eu l’intention de mettre en place un plan pour attaquer la police ? C’est une farce de plus qu’aucune justice digne de ce nom ne peut cautionner !

Les 7 inculpéEs du 8/12 passeront devant le juge d’instruction début Février et demanderont leur mise en liberté. Nous appellons à un rassemblement ce mercredi 3 fevrier, place Thérèse Pierre, devant le métro Jacques Cartier , à 15hr. Soyons Nombreux-ses! Faisons porter nos voix jusqu’à ses oreilles, et s’il a encore un coeur peut être saura-t-il entendre : Liberez ! Delivrez !

Appel à Soutien pour les inculpéEs du 8/12

Le 8 décembre 2020, 9 personnes désignées comme membres de
« l’ultragauche » ont été arrêtées par la DGSI dans le cadre d’une
enquête pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des actes
terroristes criminels ». Aucun fait ne leur est reproché, or l’État se
permet de les priver de leur liberté sur ce qui est annoncé comme des
« soupçons » de potentiels « projets » de « dégradation de biens et
d’action violente ». Une des inculpé.e.s est rennaise, ce qui nous a
amené.e.s à créer un comité de soutien pour l’ensemble des inculpé.e.s.
2 sont actuellement sous la contrainte d’un contrôle judiciaire, 5 sont
incarcéré.e.s depuis début décembre dans des conditions qui sont celles
de l’antiterrorisme : isolement, surveillance renforcée. Dans l’attente
d’un procès, iels restent en détention provisoire.

Nous nous levons contre cette injustice, et vous appelons à nous aider à
les faire sortir de prison et à les extraire de cette situation. Nous
voyons cette affaire comme une attaque directe de tout.e.s les
militant.e.s et toutes les personnes qui contestent l’ordre établi, qui
luttent pour les libertés, la solidarité et l’entraide.
Chaque jour nous voyons l’étau se resserrer autour de nous : des lois de
criminalisation et de fichage des opposant.e.s politiques, l’utilisation
accrue de la juridiction terroriste, tout ça ayant pour seul but de
désigner un ennemi intérieur auprès de l’opinion publique.

Pour que cette affaire ne soit pas la 1ère d’une longue liste, et que
nos camarades ne pâtissent pas plus longtemps de cette situation, nous
appelons à une large mobilisation de soutien, partout en france et à
l’international.

Si vous voulez aider, il s’avère que votre soutien serait précieux, afin
d’accélérer leur libération!

En tant que comité rennais, nous avons créé des pages sur les réseaux
sociaux, ainsi qu’un blog. Nous vous invitons à les relayer le plus
possible, à inviter vos contacts à s’y intéresser, mais aussi à vous
positionner publiquement en tant que soutiens. Par ailleurs, le 3
janvier, plusieurs militantes se sont déjà exprimées dans une tribune
(https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/050121/repression-d-etat-nous-ne-cederons-ni-au-chantage-ni-la-peur),
n’hésitez pas à la partager un maximum.

En terme de soutien financier, il existe également une cagnotte en ligne
qui a besoin d’être alimentée pour payer les frais d’avocats, qui
peuvent représenter des sommes conséquentes : (https://www.cotizup.com/soutien-8-12). Si vous en avez
la capacité, n’hésitez pas à organiser des évènements en solidarité.

Pendant toute la 1ère semaine de février, les inculpé.e.s repasseront
devant le juge d’instruction dans le cadre de l’enquête. A cette
occasion, nous appelons tout le monde à produire des banderoles et des
visuels afin de réclamer leur mise en liberté. Nous pourrons relayer vos
photos sur le blog inter-comités. La détention provisoire doit être
abandonnée, nos camarades doivent être dehors !

Plusieurs comités de soutien locaux on déjà vu le jour et nous invitons
à les multiplier, contactez-nous si vous avez besoin d’aide pour en
mettre un en place.

Enfin, pour écrire aux inculpé.e.s, vous pouvez nous envoyer vos lettres
et mots par mail, nous leur feront parvenir en les imprimant et en les
postant.

Soyons nombreux.ses et solidaires face à la répression !

Retrouvez-nous sur internet :
email : comiterennes8decembre@riseup.net
fb :
https://www.facebook.com/Comité-de-soutien-rennais-aux-inculpées-du-8-décembre-101138728633495/
insta : @comiterennes8decembre

Rassemblement contre la Loi « sécurité globale » – 16 janvier

Bonjour,
Moi je viens vous parler d’anti-terrorisme. Ou plutôt, je viens poser cette question : (avec l’antiterrorisme), qui terrorise qui ? Le 8 décembre dernier, 9 personnes ont été la cible d’une opération politico-policière. L’une d’entre elles est l’amie de beaucoup de gens ici. Je parle au nom du comité rennais de soutien aux inculpé.es du 8 décembre.
A l’heure actuelle, parmi les 9 personnes arrêtées, 2 ont été libérées sans suite, 2 sont sous controle judiciaire (pointer tous les jours au comissariat), et 5 en détention provisoire.
Voilà, alors déjà, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que 5 personnes sont en prison pour présemption d’intention ! Yels sont donc éparpillé-es dans differentes prisons en région parisienne, mais pas n’importe comment : ce sont des DPS « détenu.es particulièrement surveillées », comme si elles menaçaient de faire fondre les institutions étatiques avec un regard bien placé. Ça serait presque drôle, si ça n’était pas si déshumanisant et violent. La perquisition était violente : 6h du matin, tout le monde menotté, plein de trucs cassés dans les maisons, molosses du RAID et de la DGSI… La garde à vue, à Levallois perret, était violente : pendant 4 jours sous des néons non stop, sans plus aucune notion du temps, pour mettre bien à l’aise lors des interrogatoires de 6h par jour à base de « Qu’est-ce que vous pensez de la République ? ». Ces méthodes sont dignes de la « torture blanche ». Donc soit dit en passant, on peut considérer que tout ce qui sortira de ces 96h est nul et non avenu, car ce sont des aveux sous la torture.
Le premier mois de détention était violent : placée à l’isolement, pas le droit de faire des vraies promenades, réveillée toutes les 2h la nuit, blocage des lettres que ses proches lui envoient… Enfin, le début de la médiatisation était violente : des informations ont été divulgués sur leur vie privée comme leurs lieux d’habitation, leurs descriptions physique et leurs modes de vie, et aussi des informations de leur entourage, ce qui les met en danger ! L’entourage d’ailleurs est placé sous haute surveillance car le dossier est toujours en instruction. Et il y a eu d’autres perquisitions depuis. Tout cet arsenal déployé pour piétiner des personnes, c’est tout cela qui terrorise. On espère que le traumatisme de nos ami.es ne sera pas trop profond, et on leur envoi tout l’amour et le courage qu’on peut.
Ces 7 personnes sont accusées « d’association de malfaiteur en vue d’actes terroristes criminels » : cela veut dire qu’aucun fait répréhensible par la loi ne leur ai reproché. Elles sont simplement suspectées d’avoir l’intention de nuire à la police, ou à l’armée peut-être… Mais sur le projet lui-même, c’est plutôt très flou, voire creux. En fait il n’y a pas de projet. Les renseignements préfèrent laisser libre cours à l’imagination du public : « ultragauche », « bombes artisanales », « armes », « retour de zone de guerre »… Les journalistes adorent, et reprennent sans broncher, voire pour ceux de droite font un peu de zèle : la peur, c’est leur crédo. On apprend dans le Point que ce sont certainement des grandes menaces pour la Nation puisque l’un des inculpé.es est artificier à Disneyland et s’occupait de la parade de la Reine des Neiges.
On parle aussi d’une association de Air Soft (c’est du paint ball) et de produits ménagers pouvant servir à la fabrication d’explosifs, comme de l’acétone. Alors, terrifié.es ?!? Ils aimeraient nous faire croire à une milice qui se monte pour attaquer la police. Ils ont fait ce qu’ils ont pu, mais bien franchement, je ne pense pas qu’un Etat et ses institutions puisse être terrorisé par tout ça… D’ailleurs, en décembre dernier une personne a tué 3 gendarmes dans le Puy-de-Dome, en leur tirant dessus. Les médias l’ont sobrement appelé un forcené. Mais des personnes qui n’ont commis aucun acte violent, elles, peuvent être appelées des terroristes ! Ce qui prouve que cette qualification n’a rien à voir avec la gravité des actes, mais avec les convictions politiques qui sont associées aux personnes. Et surtout, avec ce qui sert les intérêts du moment.
Car, ce qui leur vaut un tel traitement par les services antiterroristes, c’est qu’ils et elles auraient tenu des propos critiques à l’égard de la police. Voire auraient exprimé une colère à l’encontre de cette institution. Ça faisait 9 mois que les renseignements généraux les écoutaient pour guetter ces paroles, et ils ont dû être vraiment vexé.es de ce qu’ils ont entendu. Ecoutez la réaction d’Eric Ciotti, un député républicain :
« Des terroristes d’extrême gauche voulaient s’en prendre à des policiers ! Ils s’attaquent à l’uniforme de la République qui est le dernier obstacle à leur dictature et leur soif de chaos » C’est bien tenté Eric, mais je ne crois pas que beaucoup de gens voient en ce moment la police comme un bouclier qui nous protège de quoi que ce soit, et certainement pas d’une dictature… C’est pour le moins audacieux et surtout très utile de dire ça dans ce contexte où « Tout le monde déteste la police ».
Dans ce contexte où les violences policières ont été bien visibilisées par les mouvements écolos, puis par le mouvement des Gilets Jaunes, puis par le mouvement international Black Lives Matter, et bien sûr par toutes les familles qui réclament depuis des années justice et vérité pour leurs proches tués par la police. Vous connaissez peut-être Awa Gueye dont le frère Babacar a été tué en 2015 par la BAC à Rennes, ou Assa Traore qui réclame justice pour son frère Adama assassiné en région parisienne… La liste est longue, trop longue, et à chaque fois, la justice couvre les mensonges de la police. Ces mouvements sociaux successifs et ces luttes de fond ont permis de dénoncer un système répressif en roue libre, hors contrôle, et très raciste. Et si on ajoute à ça le contexte actuel de la lutte contre les lois de sécurité globale, qui choquent vraiment beaucoup de monde, justement parce que ça a à voir avec une dictature…
En tout cas, ces arrestations participent à la sensation d’insécurité et à la confusion qui règne en ce moment et elles portent ce message : « Si vous critiquez la police, on peut vous mettre en taule, sans procès ! »
Tout ça vous rappelle sans doute l’affaire Tarnac, qui a démarré en 2008. C’est vrai que les ingrédients sont similaires : une situation politique tendue, un mouvement social profond, une volonté gouvernementale de le criminaliser, 9 militant.es de gauche attrapé.es pour la création d’un ennemi intérieur qui justifierait des lois sécuritaires : c’est vraiment des affaires qui tombent à pic !! Dans les 2 dossiers, il manque « juste » des actes illégaux. Les inculpé.es de Tarnac ont été innocenté.es (beau fiasco, il faut le souligner). L’affaire tout juste clôturée, la voie est libre pour faire à nouveau planer la menace de la condamnation de militant.es pour terrorisme ! Mais l’affaire de dite de Tarnac a duré 10 ans, et la détention provisoire qu’ont subi les inculpé.es vient d’être reconnue comme abusive. Elle l’est aussi pour les inculpé.es de cette affaire  : la détention provisoire existe juridiquement comme une mesure d’exception, il est inadmissible d’en systématiser l’usage !
Nous réclamons la mise en liberté immédiate des 5 camarades écroué.es sans raison ! Il faut d’ailleurs que cesse immédiatement l’usage systématique de la détention provisoire, des GAV, des nasses, tout cet arsenal de privation de liberté utilisé abusivement dans le seul but d’intimider.
Nous appelons à la création de comités de soutiens partout où des gens se sentent touché.es par cette affaire qui tombe à pic. Les comités de soutiens à l’affaire Tarnac peuvent se remonter et nous rejoindre, fort.es de leur victoire, ça va nous faire du bien ! On a besoin de faire du bruit par tous les moyens, on a besoin de solidarité, et on a besoin de fric pour les avocat.es. Il y a des comités qui se créent déjà à Toulouse, à Amiens, à Rouen, à Morlaix, à Rennes, à Paris, à Tarnac ! Pour tout ce que vous avez envie de faire, nous vous encourageons à les prévoir la première semaine de février, car toustes les inculpé.es passeront devant le juge d’instruction cette semaine : ça sera le moment de faire un max de bruit !!! Profitons de pas être confiné.es ! Vous pouvez nous trouver sur facebook sur la page « comité de soutien rennais aux inculpé.es de l’affaire de la Reine des Neiges »
Je voudrais terminer avec le souvenir d’une prise de parole d’Awa Gueye lors du rassemblement contre les lois sécurité globale à Rennes le 19 décembre. Awa Gueye est une femme noire qui lutte contre contre violences policières et l’impunité de la police. Malgré la pression qu’elle subit dans cette lutte et malgré le contexte politique inquiétant, elle a dit haut et fort ce 19 décembre qu’elle n’avait pas peur, qu’elle ne se laisserait pas intimider. Peu importent les déclarations comme celle de M. Cahn « je serais à la place des gamins qui militent à l’ultragauche je ferais attention à moi dans les mois à venir » : ça ne va pas suffire à nous faire peur, et surtout pas à nous faire taire. Le courage et la détermination qu’Awa Gueye diffuse, et celles de toutes les personnes qui résistent à la machine judiciaro-policière, sont plus fortes. Elle nous inspirent. nous savons qu’elles inspirent notre camarade inculpée, qu’elles traversent les murs qui l’enferment pour l’aider dans cette épreuve. Pour elle, pour toutes les personnes victimes de cette répression étatique : ne nous laissons pas intimider, ne nous laissons pas anti-terroriser, et continuons à résister !
On se retrouve début février.
Merci.

Hello,

I have come to talk to you about anti-terrorism. Or rather, I have come to ask this question: (with anti-terrorism), who is terrorising whom? On the 8th of December 2020, 9 people were the target of a political-police operation. One of them is the friend of many people here. I am speaking on behalf of the Rennes committee in support of the accused of the 8th December.

At the moment, of the 9 people arrested, 2 have been released without any further action, 2 are under judicial control (meaning they have to check in every day at the police station), and 5 are in pre-trial detention. So, already, what you have to understand is that 5 people are in prison for presumption of intention! So they are scattered in different prisons in the Paris region, but not just anyhow: they are DPS « détenus.es particulièrement surveillées » [detained under special watch], as if they were threatening to melt the state institutions with a well-placed look. It would be almost funny, if it wasn’t so dehumanising and violent. The search was violent: 6am, everyone handcuffed, lots of broken things in the houses, the RAID [French Police Unit] and the DGSI [French Security Agency]… The police custody, in Levallois perret, was violent: for 4 days under neon lights non-stop, without any notion of time, to make people feel comfortable during the interrogations of 6 hours a day based on « What do you think of the Republic? ». These methods are worthy of « white torture ». So, by the way, we can consider that everything that comes out of these 96 hours is worthless and void, because they are confessions under torture.

The first month of detention was violent: placed in solitary confinement, not allowed to go for real walks, woken up every 2 hours at night, blocking the letters that his relatives sent him… Finally, the beginning of the media coverage was violent: information was disclosed about their private life such as their places of residence, their physical descriptions and their lifestyles, and also information from their entourage, which put them in danger! Their entourage is placed under high surveillance because the case is still under investigation. And there have been other searches since then. All this arsenal deployed to trample on people, it’s all that terrorises. We hope that the trauma of our friends will not be too deep, and we send them all the love and courage we can.

These 7 people are accused of « criminal conspiracy to commit terrorist criminal acts »: this means that they have not been accused of any wrongdoing by the law. They are simply suspected of having the intention to harm the police, or the army perhaps… But on the project itself, it is rather vague, even hollow. In fact there is no draft. The intelligence services prefer to give free will to the public’s imagination: « ultra-left », « home-made bombs », « weapons », « returning from a war zone »… Journalists love it, and they resume without flinching, even for those on the right, they are a little overzealous: fear is their motto. We learn in the newspaper « Le Point » that these are certainly great threats to the Nation since one of the accused is an artificer at Disneyland and was in charge of the Snow Queen parade. There is also talk of an association of Air Soft (this is paint ball) and household products that can be used to make explosives, such as acetone. So, are you terrified yet?!? They would like us to believe that a militia is setting up to attack the police. They did what they could, but frankly, I don’t think that a state and its institutions can be terrorised by all this? Besides, last December someone killed three gendarmes in the Puy-de-Dome, shooting at them. The media soberly called him a madman. But people who haven’t committed any violent acts can be called terrorists! Which proves that this qualification has nothing to do with the seriousness of the acts, but with the political convictions associated with the people. And above all, with what serves the interests at the time.

What has led to such treatment by the anti-terrorist services is that they have allegedly made critical comments about the police. They may even have expressed anger towards the institution. They had been listening to them for 9 months and they must have been really upset about what they heard.

Listen to the reaction of Eric Ciotti, a Republican deputy :

« Extreme-left terrorists wanted to attack policemen! They are attacking the uniform of the Republic, which is the last obstacle to their dictatorship and their thirst for chaos  » It’s a good try Eric, but I don’t think many people see the police at the moment as a shield that protects us from anything, and certainly not from a dictatorship… It’s daring to say the least and above all very useful to say that in this context where « Everybody hates the police ». In this context where police violence has been well visible by the ecology movements, then by the Yellow Vests movement, then by the international Black Lives Matter movement, and of course by all the families who have been demanding for years justice and truth for their relatives killed by the police. You may know Awa Gueye whose brother Babacar was killed in 2015 by the BAC [« anti-criminality brigade] in Rennes, or Assa Traore who is demanding justice for his brother Adama murdered in the Paris region… The list is long, too long, and each time, justice covers the lies of the police. These successive social movements and fundamental struggles have made it possible to denounce a repressive system that is freewheeling, out of control, and very racist. And if we add to this the current context of the struggle against global security laws, which really shock many people, precisely because it has to do with a dictatorship… In any case, these arrests contribute to the feeling of insecurity and confusion that reigns at the moment, and they carry this message: « If you criticise the police, we can put you in jail, without trial! »

All this probably reminds you of the Tarnac affair, which started in 2008. It’s true that the ingredients are similar: a tense political situation, a deep social movement, a governmental will to criminalise it, 9 left-wing activists caught for the creation of an internal enemy that would justify security laws: these are really timely cases ! In both cases, illegal acts are « just » missing. The accused in Tarnac have been exonerated (a nice fiasco, it must be underlined). The case has just been closed, the way is now clear for the threat of the condemnation of militants for terrorism to be raised again ! But the so-called Tarnac case lasted 10 years, and the pre-trial detention of the accused has just been recognised as abusive. It is also abusive for those accused in the so-called « Snow Queen » case: pre-trial detention exists legally as an exceptional measure, and it is unacceptable to make systematic use of it! We demand the immediate release of the 5 imprisoned comrades for no reason! Moreover, the systematic use of pre-trial detention, GAVs (police custody), kettling protesters (« trap and detain »), all this arsenal of deprivation of liberty used abusively with the sole aim of intimidating must cease immediately.

We call for the creation of support committees wherever people feel affected by this case, which comes just at the right time. The support committees for the Tarnac affair can pull themselves together and join us, strengthened by their victory, it will do us good! We need to make noise by all means, we need solidarity, and we need money for the lawyers. Committees are already being created in Toulouse, Amiens, Rouen, Morlaix, Rennes, Paris and Tarnac! For everything you want to do, we encourage you to plan them for the first week of February, because all the accused.es will go before the examining magistrate this week : it will be the time to make a lot of noise !! Let’s take advantage of not being confined! You can find us on facebook on the page « Comité de soutien rennais aux inculpé.es du 8 décembre »(Rennes support committee for the accused of the 8th December case).

I would like to end with the memory of a speech by Awa Gueye at the rally against global security laws in Rennes on 19 December 2020. Awa Gueye is a black woman fighting against police violence and police impunity. Despite the pressure she is under in this struggle and despite the whole worrying political context, she said loud and clear on 19 December that she was not afraid, that she would not let herself be intimidated. It doesn’t matter statements like M. Cahn’s made : »If I was part of the kids who militate and organize within the ultra-left, I would be careful with myself in the months to come »: it’s not going to be enough to make us afraid, and especially not to silence us. The courage and determination that Awa Gueye spreads, and that of all those who resist the police machine, are stronger. They inspire us. We know that they inspire our fellow accused, that they cross beyond the walls that lock her up and help them go through these trials. For her, for all the victims of the state repression: let’s not let ourselves be intimidated, let’s not let ourselves be anti-terrorized, and let’s continue to resist!

See you at the beginning of February.

Thank you.