Un copain liberé mais le parquet fait appel

La bonne et la mauvaise nouvelle : Un copain libéré en CJ le 15 octobre mais le parquet fait appel

M. a été libéré ce vendredi 15 octobre suite à une demande de mise en liberté déposée mi octobre par ses avocates à la suite d’une audition avec le Juge d’instruction qui enquête sur l’affaire du 8 décembre 2020. Il est sorti de Fresnes vendredi dernier avec un contrôle judiciaire contraignant : interdiction de sortir du département, obligation d’être présent au domicile où il est hébergé chaque soir, pointage 2 fois par semaine au commissariat, obligation de travail/formation, suivi SPIP et psy, interdiction de communiquer avec les autres inculpé.es.


Ce mercredi 20 octobre, M. reçoit une convocation à la cour d’appel de Paris pour la semaine prochaine, apprenant ainsi que le procureur de la république a fait appel le jour même de sa libération. Alors qu’il est libre depuis seulement quelques jours et après 10 mois d’enfermement, le parquet continue son acharnement !


M. était enfermé depuis décembre 2020 en préventive en région parisienne, accusé par la DGSI et le parquet antiterroriste de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes. Suite aux nombreuses arrestations ce 8 décembre 2020 et après de longues garde à vue, 4 autres personnes étaient enfermé.es en préventive dans des prisons différentes de la région parisienne, loin de leurs proches. Aujourd’hui il reste encore 2 de nos compagnons derrière les barreaux, dont l’un est en quartier d’isolement depuis le début de son incarcération.

Nous demandons l’arrêt de l’charnement judiciaire et la libération immédiate des inculpé.es du 8 décembre.

QUI TERRORISE QUI ? 20 jours contre les violences d’Etat

Ce cycle de rencontres autour des violences d’Etat sous diverses formes a pour but de partager nos résistances et nos luttes pour l’émancipation collective, et de réaffirmer que le terrorisme quotidien de l’économie et de l’état continuera d’être combattu. Il sera question durant ces 20 jours de néocolonialisme, de terrorisme d’état, de répression, de criminalisation, de prison ; mais aussi de solidarité, de rencontres, d’alliances et de perspectives de lutte, d’internationalisme, etc.

N’hésitez pas à partager dans vos réseaux, vous tenir informé.es et vous abonner à notre liste mail : comiterennes8decembre-subscribe@lists.riseup.net

Ateliers pratiques, boîte à lettre anticarcérale, brunch, projections, infokiosque, jeu géant et quelques autres surprises seront au rendez-vous tout au long de ces 20 jours. Nous mettrons à jour les informations manquantes au fur et à mesure

On espère vous y rencontrer 🙂

Programme :

DIMANCHE 26/09 : Nous recevrons ce dimanche le collectif STOP EDF MEXIQUE accompagné de comp@s de l’Isthme de Tehuantepec qui partageront avec nous les enjeux des luttes contre l’écologie coloniale, notamment contre l’industrialisation des territoires autochtones par le groupe EDF. Au menu : projection, discussion et repas épicé ! 🙂 Rendez-vous 16h au 3 rue de Lorraine, école Kennedy.

MARDI 28/09 : Jeu en équipes pour se connaître avec certains acteurs de la répression et les procédures qui encadrent leur action. Montrer leurs pouvoirs, mais aussi leurs limites, pour mieux évaluer là où nous pouvons nous défendre, nous protéger. /!\ sur réservation par mail (comiterennes8decembre@riseup.net) de 15h à 18h sous le préau de l’école Kennedy, 3 rue de Lorraine.

Puis en soirée, Ciné club sur l’Algérie, avec Mathieu Rigouste qui nous présentera son dernier film et livre « Un Seul Héros le Peuple » : comment le peuple algérien a mis en déroute la contre-insurrecton française en décembre 1960. Rendez-vous 19h30 au Cadran (11 avenue André Mussat). Accès libre dans la limite des places disponibles. Repas et boissons prix libre. Retrouvez l’évènement ici!

MERCREDI 29/09 : Table ronde sur la répression antiterroriste avec Mathieu Rigouste (de la plateforme Enquête Critique), le Comité 15 juin Limousin (voir leur appel) et le Comité de Soutien 8/12 Rennes. Qu’est-ce que l’antiterrorisme ? Comment s’en défendre ? 18h30 au 3 rue de Lorraine, école Kennedy. Repas végétarien et végan à prix libre

SAMEDI 2/10 : Rassemblement et discussion avec le collectif L’Envolée et le Collectif Anti-Répression Grenoble (CAR38). Sur les violences du système pénal : la situation actuelle des prisons et des CRA, la réforme Ducont-Moretti, l’association de malfaiteurs, etc. (à partir de 14h, parc du Berry, sous la halle couverte) Goûter prix libre.

DIMANCHE 3/10 : Présentation par L’Envolée du livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » et discussion : Quelles luttes anti carcérales aujourd’hui ? Comment se défendre contre le QI et le mitard ? Rendez-vous aux Ombres Electriques à partir de 12h à Repas végétarien / végan à prix libre

MARDI 05/10 : Discussion et formation sur la téléphonie mobile et le militantisme. De 18h à 21h au 3 rue de Lorraine, école Kennedy

MERCREDI 6/10 :

Aprèm : Venez participer à un atelier d’autodéfense numérique avec le collectif Défense Numérique Rennes. De 15h à 17h.

Soirée : Discussion sur la répression de l’écologie radicale et techniques de surveillance. Nous reçevons ce mercredi 6 octobre, des camarades de la zad du Carnet, de Bure et les Faucheurs et Faucheuses d’OGM bretons pour échanger sur les techniques de répression, de surveillance et de criminalisation utilisées contre les luttes pour le vivant et contre l’industrialisation des territoires. Nous échangerons sur les dispositifs de surveillance déployés contre les luttes écologistes, l’organisation de groupes répressifs para-policiers (vigilantisme) et les outils de criminalisation auxquels nous faisons face. Rendez-vous au Bocal, 2 allée de Finlande. De 18h à 21h. Grignottage prix libre. Le lieu est accesible PMR.

JEUDI 07/10 : Discussion-atelier organisé par Résistance Ecologiste Rennes sur l’abolition de la Police avec le collectif matsuda. Rendez-vous à 18h à Rennes2 – Amphi L1 « Angela Davis ».

VENDREDI 08/10 : Projection-Discussion avec le Collectif Rennais Anti-Carcéral du film « Le Déménagement » sur le déplacement des détenu.es de l’ancienne prison Jacques Cartier au tout nouveau centre pénitentiaire de Vezin-Rennes. Rendez-vous 18h30 Maison de Quartier Villejean. Repas végétarien / végan à prix libre.

SAMEDI 09/10 : Commémoration des 40 ans de l’Abolition de la Peine de Mort.

Ce samedi 9 octobre 2021 à 20h, l’association Champs de Justice présentera son projet de faire de l’ancienne prison Jacques Cartier un musée de la Justice. Elle organise pour l’occasion une projection du film « Le Déménagement » en présence de sa réalisatrice Catherine Rechard. L’entrée est à prix libre, sur inscription, et le pass sanitaire y sera demandé. Nous vous invitons à venir y porter la parole de celleux pour qui la peine de mort n’a jamais été abolie.

DIMANCHE 10/10 : Rassemblement : La peine de mort est abolie ? On meurt encore en prison, aux frontières, dans la rue et dans les quartiers ! De 14h à 18h. Esplanade Fulgence Bienvenüe – Gare de Rennes.

MERCREDI 13/10 [ANNULE] : Discussion sur le terrorisme d’Etat et la révolution au Rojava avec les Amitiés Kurdes de Bretagne et B. Sores (auteur de « Plaidoyer pour le Rojava » et ancien combattant des YPG) Grignottage à prix libre

MERCREDI 13/10 : Solidaires Etudiant organise une projection du film Black Panthers (1968) d’Agnès Varda. Amphi L3 – Université Rennes2. Suivi d’une discussion sur l’enfermement politique. De 19h15 à 21h15.

SAMEDI 16/10 : Soirée de rentrée de la CNT au Panama où le comité 8/12 sera présent

Lettre Ouverte au juge d’instruction Jean-Marc Herbaut

Tribunal de Paris

Depuis le « coup de filet dans l’ultra gauche » du 8 décembre 2020, la vie de sept personnes a été mise en suspens sur de simples présomptions d’intention. La justice maintient toujours trois d’entre elleux derrière les barreaux, violant gravement le principe de la présomption d’innocence.

Alors que d’année en année les répressions judiciaire et carcérale deviennent en France toujours plus étouffantes, l’administration pénitentiaire maintient depuis près de neuf mois l’un d’entre elleux à l’isolement, allant impunément à l’encontre des nombreux arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sur la question.

Depuis le 8 décembre 2020, les proches des inculpé.e.s vivent dans la peur et la pression constantes dues à l’instruction en cours. La peur d’entrer en contact et de se soutenir mutuellement. L’angoisse de savoir son enfant ou ami enfermé dans 9m² de béton insalubre. La pression omniprésente et constante de la surveillance.

Durant l’été le juge d’instruction a ordonné des commissions rogatoires laissant à la DGSI la possibilité de poursuivre son harcèlement envers les proches des inculpé.e.s. En théorie, tous les moyens sont permis.

Le contenu même des interrogatoires, portant d’avantage sur les opinions et activités politiques des personnes auditionnées et leur avis sur la politique actuelle du gouvernement, est complètement hors de propos dans le cadre d’une enquête pénale et amène à penser que la DGSI est en réalité une police politique, plus qu’un service d’enquête pénale.

Après avoir enduré ces auditions humiliantes et traumatisantes, des membres de leurs familles et ami.e.s ont décidé collectivement de refuser d’y participer, s’exposant au risque d’une amende d’un montant de 3750 euros.

Voici la lettre qui a été adressée au juge pour expliquer cette décision.

Un grand nombre de personnes ont été contactées par la DGSI afin d’être auditionné, il est possible que d’autres personnes le soient, nous seront nombreux-ses à envoyer cette lettre comme réponse commune à cet harcèlement et nous vous invitons à le faire si vous êtes contacté dans le cadre de cette enquête ainsi qu’à vous rapprocher des comités de soutien si besoin.

A l’attention du Juge Jean-Marc Herbaut,

Nous, Familles et Ami.es des Inculpé.es du 8 Décembre, déclarons par la présente notre refus de nous soumettre aux auditions de la DGSI.

Nous sommes convaincu.es que la façon de procéder de la DGSI n’est pas de nature à vous apporter les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité, mais plutôt à valider un scénario pré-écrit depuis des années.

Par cette lettre, nous attestons que notre refus est définitif, au vu des méthodes malhonnêtes de la DGSI auxquelles plusieurs d’entre-nous ont déjà eu à faire face.

Depuis plus de huit mois, nous vivons sous le poids constant de votre instruction, dont la longueur se traduit par un grand nombre de violences sur les mis.es en examen et sur nous-mêmes, et fait perdurer l’acharnement carcéral sur nos proches toujours détenus. Les commissions rogatoires que vous avez récemment ordonnées représentent pour nous un énième anéantissement de nos vies privées.

Vous avez depuis le début de l’enquête mis en place des dispositifs de surveillance intrusifs, violant pendant plusieurs mois l’intimité de nos familles, de nos cercles d’ami.es et de nos couples, menant à l’écoute de nos moindres discussions, jusque dans nos foyers et nos véhicules.

Nous refusons que le moindre détail de nos vies soit disséqué une fois encore par la DGSI, d’autant moins si cela est fait dans le but d’alimenter une construction policière et de justifier la criminalisation de nos enfants, ami.es, frères et soeurs.

Vous qualifiez nos proches de « terroristes », ayant l’intention de fomenter un projet violent; la seule violence que nous percevons dans cette affaire est le sort qui leur est réservé.

Depuis le départ, la DGSI a fait preuve d’une forme de partialité qu’elle n’a cessé de démonter depuis, usant d’interprétations subjectives et mensongères, basées sur les maigres éléments qu’elle avait en sa possession, pour criminaliser les inculpé.es.

Elle a par la suite mené des perquisitions violentes, humiliantes et traumatisantes, impactant les personnes les ayant vécues, ainsi que celles ayant peur de les vivre. Elle a procédé à des menaces d’agression sexuele pour prélever de l’ADN lors de la garde à vue.

La DGSI a également profité de notre ignorance du Droit pour effectuer des « auditions libres » sous la menace – notamment de gardes à vue -, proférant des insinuations déplacées, manipulant nos propos et omettant toutes les nuances apportées qui venaient un tant soit peu décrédibiliser leur scénario.

Nous supposons que votre démarche est de faire émerger de ces entretiens un aperçu le plus exhaustif possible de la situation de chacun.e. Néanmoins, au vu de leurs méthodes, il nous est impossible en tant que parents, ami.es, frères et soeurs, des inculpé.e.s du 8 décembre 2020, de nous soumettre à des auditions auprès des services de la DGSI.

Convaincu.es que leur place n’est pas derrière les barreaux, nous demandons la libération sans délai des trois personnes toujours incarcérées.

Les Familles et Ami.es des Inculpé.es du 8 Décembre

#RiseUp4Rojava : 9 années de Révolution!

#RiseUp4Rojava

Du 17 au 19 juillet, la campagne #RiseUp4Rojava appelait à mener des actions de solidarité contre le fascisme Turc à l’occasion des 9 ans du soulèvement au Rojava. Nous y avons répondu modestement, avec des affiches que nous avons dérobées au fascisme français.

Les Kurdes et leurs allié.es sont sytématiquement criminalisé.es en Europe et particulièrement en France où l’outil antiterroriste a été utilisé le 23 mars dernier à l’encontre de réfugié.es Kurde, et le 8 décembre 2020 contre des partisans de la révolution en cours au Rojava.

« Ces raids étaient aussi violents que ceux que nous avons connus en Turquie »

Pour satisfaire des intérêts géopolitiques, la France (et l’Europe) collabore avec le régime fasciste et génocidaire d’Erdogan. Au nom de l’antiterrorisme elle mène de véritables raids démesurés et particulièrement violents.

De nombreuses voix se soulèvent contre ce prolongement du fascisme Turc en France:

Halte aux Arrestations des Kurdes en France ! https://blogs.mediapart.fr/objecteurs-de-conscience-de-turquie/blog/260321/halte-aux-arrestations-des-kurdes-en-france/commentaires

L’acharnement contre les Kurdes en France doit cesser ! https://travailleur-alpin.fr/2021/04/07/lacharnement-contre-les-kurdes-en-france-doit-cesser/

Tribune des Combattantes et Combattants Francophones du Rojava http://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/files/2021/07/CCFR_ArrestationUnDesNotres.pdf

De Erdogan à Macron: L’Internationale Terroriste. http://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/files/2021/06/NiErdoganNiMacron.pdf

Solidarité avec la communauté kurde et la révolution en cours au Rojava !

#UniteInResistance #RiseUp4Rojava #RiseUp4Kurdistan #DefendKurdistan #SmashTurkishFascism

#UniteInResistance
#UniteInResistance
#UniteInResistance
#RiseUp4Rojava
#SmashTurkishFascism

[Le club de Médiapart] Violences pénitentiaires et acharnement carcéral : stoppons la spirale répressive

En soutien aux militantes et militants visés par la répression antiterroriste depuis le 8 décembre 2020, plusieurs collectifs dénoncent le maintien à l’isolement d’un des inculpés et «la fabrication de figures de coupables instaurées par la gestion policière, judiciaire et carcérale».

Cela fait maintenant plus de 6 mois que sept de nos camarades sont poursuivis et mis en examen pour « association de malfaiteurs terroristes » suite aux arrestations du 8 décembre, un d’entre eux s’est vu renouveler son maintien à l’isolement le 8 juin dernier.

Alors que la prison est déjà en elle-même une terrible mise au ban de la société, destructrice des liens sociaux, impliquant de graves conséquences pour les enfermé·e·s et leurs proches, le directeur interrégional des Services Pénitentiaires d’Île-de-France, Stéphane Scotto, a rendu sa décision de prolonger de 3 mois supplémentaires l’isolement de notre camarade.

Un large mouvement national contre le système carcéral est entrain d’émerger.

La semaine dernière, une mobilisation était organisée pour réclamer la libération du militant palestinien George Ibrahim Abdallah. Le 30 mai dernier à Lyon et dans plusieurs villes de France, une première Journée Nationale contre les Violences Pénitentiaires était organisée à la suite du meurtre barbare d’Idir. Le 16 mars, un communiqué co-signé par L’Envolée, l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), l’A3D (Association des avocats pour la défense des droits des détenus), la LDH (Ligue des Droits de l’Homme), l’OIP (Observatoire International des Prisons), le SAF (Syndicat des Avocats de France), dénonçait la répression faite contre la diffusion de témoignages sur les violences pénitentiaires. Le 24 juin, le rapport du CPT (Conseil européen pour la Prévention de la Torture) déplorait les conditions de détention en France. L’agenda est rempli et la liste non-exhaustive.

Alors qu’aujourd’hui de nombreuses voix s’élèvent contre les crimes policiers et pénitentiaires, contre les mitards et l’isolement, contre l’impunité, contre l’incarcération et la fabrication de figures de coupables instaurées par la gestion policière, judiciaire et carcérale de la société, nous dénonçons le renouvellement du maintien à l’isolement du camarade inculpé.

Ces dernières années, les collectifs Justice et Vérité n’en finissent pas de se multiplier et les luttes s’étalent sur des années pour finir devant la CEDH quand aucun recours n’est plus possible en France. La population carcérale ne cesse d’augmenter, alors qu’elle est déjà parmi les plus élevées d’Europe, mais les injustices sont toujours aussi criantes. La « vie » en prison est insoutenable aujourd’hui et la loi que prévoit Éric Dupond-Moretti va aggraver cette situation.

On pouvait lire ces derniers mois dans le métro de Paris : « Devenez surveillants pénitentiaires. Au coeur de la Justice » communiquant la volonté gouvernementale de renforcer une politique pénale contraire aux désirs de justice transformatrice ou réparatrice théorisées par le féminisme. A Rennes, la construction d’une nouvelle prison est actuellement en préparation.

Comment ne pas prendre à bras le corps le problème carcéral comme un élément essentiel d’un capitalisme toujours plus violent et d’un État toujours plus policier ? Les mesures disciplinaires et d’isolement en sont le paroxysme.

Nous dénonçons la fabrication de figures de coupables instaurées par la gestion policière, judiciaire et carcérale de la société.

Cette construction sociale commence à l’extérieur par la sur-occupation policière des quartiers populaires, par une criminalisation particulière des personnes sans papiers, non-blanches et/ou précaires. Une stigmatisation qui dépasse toutes les bornes de la décence comme lorsque des policiers se permettent de porter plainte contre Babacar Gueye après l’avoir abattu de 5 balles en 2015 dans le quartier Maurepas.

Cette construction de la culpabilité se poursuit à l’intérieur des prisons, par l’existence de la Détention Provisoire (DP) qui permet aux juges d’enfermer des personnes durant des mois, voire des années avant un quelconque procès, en dépit du principe de présomption d’innocence.

Cette sur-criminalisation se poursuit encore quand l’Administration Pénitentiaire (AP) met en place des mesures particulières contre certain·e·s détenu·e·s et prévenu·e·s. Telles que : le placement à l’isolement et en cellule disciplinaire (mitard), ou encore le statut de Détenu·e·s Particulièrement Signalé·e·s (DPS).

Ces mesures créent une prison au sein de la prison, elles déshumanisent des personnes et tentent de les faire passer pour des entités particulièrement dangereuses, des coupables idéaux/idéales, des condamnés d’avance. Le domaine du non-droit s’étend, notamment au non de l’antiterrorisme qui normalise ces mesures prétendument exceptionnelles.

Enfin cette gestion carcérale de la société normalise des mesures administratives d’enfermement (comme lorsque l’on enferme sans justice aucune des personnes pour le simple crime d’avoir traversé des frontières) ; et d’acharnement judiciaire après qu’un·e détenu·e ait purgé sa peine (comme c’est le cas de Kamel Daoudi, assigné à résidence depuis plus de 10 ans, et des Mesures Individuelles de Contrôle Administratif et de Surveillance (MICAS). La culpabilité à perpétuité.

Nous dénonçons les mesures particulières de l’isolement et du mitard, assimilables à de la torture psychologique, ainsi que les violences carcérales. La mise à l’isolement, rappelons-le, empêche tout contact entre la personne isolée et les autres détenu·e·s, (les seuls contacts avec des êtres humains sont donc ses maton·ne·s ainsi que quelques rares parloirs) pendant une période de 3 mois, renouvelable indéfiniment.

Le camarade mis en examen dans l’affaire du 8 décembre, raconte son isolement qui dure depuis déjà plus de 6 mois. « Le lien social est pour l’être humain, un besoin vital. L’isolement s’apparente donc à de la torture. Non pas une torture physique existant par un fait ou un acte, mais une torture plus pernicieuse, invisible, permanente, existant par cette absence continue. »

Quand à la cellule disciplinaire, cachot au fond du cachot, c’est l’endroit où se concentrent le plus de violences. Ça n’est sans doute pas un hasard si tant de morts suspectes ont lieu précisément dans les mitards, à l’abri des regards. On peut citer le cas de Idir, mort en septembre dernier au mitard de Lyon-Corbas, deux semaines avant sa sortie. Ou celui de Zamani au mitard de Nantes en 2000, un mois avant sa sortie. Ou encore la mort de Jaouad en 2018. Et celle de Jules en décembre 2020 au mitard de Seysses, prison dans laquelle opère impunément une équipe de matons particulièrement violents surnommée « l’escadron de la mort ». La liste est longue, impossible de ne pas faire ce constat : la prison tue.

Nous, syndicats, organisations politiques et collectifs autonomes, nous opposons à :

– la construction de l’image de coupables et la présomption de culpabilité induite par la généralisation de la Détention Provisoire et des Centres de Rétention Administrative (CRA) ;

– l’acharnement carcéral sous toutes ses formes : Quartier d‘Isolement (QI), Quartier Disciplinaire (QD), Mesures Individuelles de Contrôle Administratif et de Surveillance (MICAS).

En conséquence, nous exigeons la levée de l’isolement pour le camarade mis en examen dans l’affaire du 8 décembre et la suppression de toutes ces mesures punitives et stigmatisantes.

Premiers Signataires :

  • Comité Soutien 812 – Rennes
  • Awa Gueye et le Collective Justice et Vérité pour Babacar
  • FRAP (Front Révolutionnaire Anti-Patriarcal)
  • UL CNT 35
  • UL CNT Lille
  • Comité Soutien812 – Tarnac
  • UCL Rennes
  • Réseau Entraide Vérité et Justice
  • Collectif Vies Volées
  • Comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng
  • NPA 35
  • Comité Soutien812 – Francilien
  • AFA Paris Banlieue
  • ACTA
  • Fédération Anarchiste Rennes, La Sociale
  • Brigades de Solidarité Populaire – Île de France