36e jour de grève de la faim : Libre Flot transféré à l’hopital de la Salpêtrière (Paris)

Nous sommes le lundi 04 avril, une Journée Internationale de Solidarité avec Libre Flot a eu lieu, avec notamment des actions devant les ambassades et consulats français en Grèce (8 arrestations) et en Suisse, mais aussi à Bristol, Toulouse, Paris, Morlaix, demain Marseille, hier Saint Nazaire, Limoges, Albi, etc…

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Après 36 jours de grève de la faim, le juge décide de s’enfoncer dans son inhumanité profonde et continue d’accomplir sa mission qui est de détruire notre ami pour l’empêcher de se défendre face aux accusations qui lui sont faites. Il n’a pas bougé d’un poil sur sa détention.

Les médecins qui s’occupent de lui à l’hopital pénitentiaire de Fresnes ont décidé de demander son transfert vers un hôpital mieux équipé si jamais il devait tomber dans le coma. Son état de santé étant très inquiétant, il a perdu beaucoup trop de poids, son coeur bat très lentement et s’affole dès qu’il se lève, le personnel soignant de Fresnes juge nécessaire pour sa vie de le transférer.

Mais le juge quant à lui, prefère avoir un « présumé innocent » mort qu’un présumé coupable qui se défend dans la dignité.

Jean-Marc Herbaut, y a-t-il encore des êtres humains derrière vos dossiers?

 

 

Libre Flot : Hospitalisé au 25e jour de grève de la faim

Libre Flot est hospitalisé depuis ce jeudi 24 mars à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes. Il poursuit sa grève de la faim, entamée il y a presque 1 mois.

Il constate que ses forces s’amenuisent considérablement ces derniers temps : le visage marqué par la perte de plus de 10kg, des difficultés à se tenir debout trop longtemps ou à se déplacer, son énergie diminue de jour en jour.

Samedi dernier, il a été hospitalisé une première fois pour une forte douleur au thorax. Douleur due à l’isolement qu’il signalait déjà dans sa lettre de juin 2021 dans laquelle il décrivait une « forte pression thoracique accompagnée d’une douleur aiguë au cœur ». Son transfert aller-retour vers l’hôpital a pris 9h, encadré par des hommes lourdement armés, pour un simple avis médical.

Au vu de ces circonstances et rappelant que son accès à la santé ayant été bafoué continuellement depuis son incarcération, Libre Flot souhaitait cette hospitalisation pour sortir de l’isolement et avoir accès directement à des médecins et des soins si nécessaire.

Malgré tout cela, il garde la pêche et reste lucide sur la situation. Il remercie toutes celles et ceux qui le soutiennent dans son combat pour la liberté.

Dans les rangs de ses tortionnaires, l’omerta règne quand à l’illégalité de son maintien à l’isolement et son renouvellement par Dupont-Morretti le 10 mars dernier. Le juge d’instruction Jean-Marc Herbaut continue d’exercer des pressions sur ses collègues JLD (Juges des Libertés et de la Détention) pour le maintenir en détention « provisoire », malgré les DML (Demandes de Mise en Liberté) quotidiennes depuis le 27 février et l’avis favorable de professionnels des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP).

Les médias continuent de diffuser en boucle les propos de la DGSI : «  meneur » d’un « groupe » d’« ultragauche » qui aurait projeté des « actions violentes » contre la police et de passer sous silence les nombreuses fois où les proches et les inculpé.es ont démenti ces accusations.

Quant aux organisations de défense des droits humains (LDH, Amnesty), qui ont pourtant dénoncé depuis 2015 les « dérives » des lois d’exception, elles se terrent dans un silence complice malgré les nombreux appels à l’aide de sa famille.

Dans les rangs de son « camp social », quelques voix commencent à s’élever. Il y a eu des communiqués de Solidaires, de l’Union Communiste Libertaire, la CNT, le NPA. Des banderoles de soutien fleurissent : Suisse, Grèce, Ariège, Paris, Montreuil, Rennes, Toulouse, Albi et quelques rassemblements on eu lieu, dont un a été sévèrement réprimé à Toulouse le 16 mars. Les lettres de Libre Flot se diffusent aussi sur plusieurs radios militant.es : Canal Sud, Radio Canut, L’Envolée, Radio Pikez, 94° à l’ombre, etc. Une tribune, réunissant une cinquantaine de « personnalités », a été publiée sur Le Média, L’Humanité, Reporterre, Politis et LundiMatin. Les signataires réclament le droit de « se défendre dans des conditions décentes ». Enfin, une pétition demande sa libération immédiate et rappelle le contexte de criminalisation à l’échelle européenne des militant.es (pro)kurdes.

Nous invitons toutes les personnes qui le soutiennent à se saisir de cette histoire et à s’organiser pour exiger sa libération immédiate.

Soutien812 – Rennes.

LibreFlot: « À vous, volontaires internationalistes qui partez combattre en faveur de l’auto-défense de l’Ukraine »

Après 15 mois de quartier d’isolement, au 22e jour de sa grève de la faim, après une première hospitalisation ce week-end et ayant perdu plus de 10 kilos, Libre Flot le sait mieux que quiconque : « si vous êtes des militant.es politiques, vous êtes les potentiel.les terroristes de demain ». Aujourd’hui il souhaite faire passer ce message de soutien et d’avertissement aux volontaires qui partent combattre actuellement contre l’invasion russe en Ukraine. Ses mots sont durs, et malgré le difficile accès à l’information en prison, il voit juste. Selon un article de Europe1, la DGSI est déjà entrain de contruire son récit et de tisser sa toile autours de certains volontaires.

« À vous, volontaires internationalistes qui partez combattre en faveur de l’auto-défense de l’Ukraine. »

L’actualité en Ukraine et les engagements individuels de certain.es résonnent étrangement avec les engagements des volontaires contre Daesh. Je ne m’adresse pas aux militant.es d’extrême-droite, aux idéologies basées sur la haine de l’autre, mais à vous, volontaires internationalistes qui partez combattre en faveur de l’auto-défense de l’Ukraine par amour de la vie. A vous qui aujourd’hui êtes encensé.es par les médias et les politiques, sachez ceci: si vous êtes des militant.es politiques, vous êtes les potentiel.les terroristes de demain, car à votre retour, tout comme moi qui ai rejoint les Unités de Protection du Peuple (YPG) et combattu les barbares daeshiens, cette expérience sera une épée de Damoclès que la DGSI et le gouvernement feront planer au dessus de vos têtes. Vous serez sûrement épié.es et surveillé.es, toute votre vie pourra être redessinée, réécrite, réinterprétée et de simples blagues pourront devenir des éléments à charge lorsque ces institutions auront décidé de vous instrumentaliser pour répondre aux besoins de leur agenda politique.

Depuis le 27 février, je suis en grève de la faim pour que l’on cesse de me traiter comme les terroristes contre lesquels j’ai combattu et ce, dans l’indifférence des médias et des politiques, sous une chape de plomb semblable à une pierre tombale.

Je finirai par ces mots d’anarchistes ukrainien.nes : « Liberté aux peuples, Mort aux empires! »

Libre Flot.

 

« Ya plus de parole perdue. »

Ce sont les mots d’un autre volontaire ayant combattu Daesh au Rojava. Alex, auteur du livre Hommage au Rojava, il témoignait au micro de Lundisoir de cette épée de Damoclès constante qui pèse au dessus de chacun de leurs mots : « c’est assez dur pour l’entourage de comprendre qu’en fait on peut pas parler librement, c’est pas possible ».

Un article d’avril 2021 du Monde Diplomatique intitulé « Combattre les jihadistes, un crime?« , constatait que « le Parlement français a adopté de nombreuses lois « antiterroristes » qui permettent de substituer le soupçon à la preuve. Comble de la perversité, ces textes servent aujourd’hui de base juridique pour traquer ceux qui ont voulu combattre le djihadisme en Syrie. »

Cela saute aux yeux, l’Etat français, via la DGSI, opère à un tri idéologique entre les personnes qui partent combattre au nom d’idéaux patriotiques et nationalistes (bons volontaires), et ceux qui partent au nom d’idéaux libertaires, anti-coloniaux et socialistes (menaces terroristes). La DGSI est une police politique, profondément antigauchiste, qui a pour mission de maintenir dans le domaine de l’impossible l’avènement d’organisations politiques bien plus émancipatrices que la forme autoritaire qu’est l’Etat-Nation.

Force à toi Libre Flot!
Liberté aux peuples, mort aux empires!

 

–> Pétition pour sa libération immédiate <–

–> Tribune pour sa libération immédiate <–

Rejoignez les signataires en écrivant à pourledroitaladefense@riseup.net

Crève la taule, grêve pour la fin…

A toi camarade qu’on laisse croupir dans une cage, à toi camarade qui lutte, qui résiste dans un 9m2.

Nous sommes nombreux-ses à être solidaires de ton engagement et de tes convictions ! Tu n’es pas seul, notre soutien reste et restera sans faille face à cette machination.

Nous resterons debout, la tête haute et nous n’abandonnerons pas, quoi qu’il arrive.

Crève la taule, grêve pour la fin… de cette mascarade au seul but de nous diviser, nous soumettre, nous détruire, ainsi que nos idées.

Mais sachez, VOUS, le soi disant juge, défenseur de l’absurde, que peu importe ce que vous direz, peu importe ce que vous ferez, nous en serons encore plus uni-es, plus fort-es et plus déterminé-es.

Nous ne plierons pas !

Nous avons la rage, et vos actions n’alimenteront que notre détermination.

Force et courage à notre ami, à notre frère sous les verrous ! Nous ne t’oublions pas, et sommes là à tes côtés en ces temps difficiles.

Hèz ji te re heval, Azadi

Nous continuerons à nous battre afin de se réapproprier l’entièreté de nos vies ! Nous envoyons nos pensées et tout notre amour à tous-tes nos sœurs et frères qui luttent en toutes circonstances face à l’enfermement.

 

Valtra, inculpé du 8 décembre.

Message de Libre Flot au 17e jour de grève de la faim

Aprés 17 jours de grève de la faim, les institutions bien conscientes de ce qui se passe, restent totalement indiferentes. Alors que mes proches se font de plus en plus d’inquietudes des conséquences et sequelles irrémédiables que cette grève de la faim ne tardera plus bien longtemps à me faire souffrir pour le restant de ma vie, que puis-je leur répondre?

Que de toutes façons les conséquences de cet enfermement existent déjà, que je souffre déjà dans mon corps et que mon esprit n’est déjà plus que l’ombre de lui même. Que les sequelles sur ma psyché necessitent déjà de longs soins et que si je reste ici ça ne va que s’empirer.

Ici je suis temoin de la perte de raison de mes voisins, je les entend changer au cours des mois qui passent, j’en entends certains perdre pied, si ce n’est sombrer dans la folie.

Et qu’en est il de moi? Ma situation est elle plus saine, emmuré dans mon mutisme? Dans un pantomine de vie étudiante qui ne me trompe même plus? A apprendre une langue étrangère alors que ma mémoire s’éffiloche, à m’imaginer évoluer en passant une semaine sur une leçon d’une demi heure qui n’est pourtant que des revisions. Alors, dégradation pour dégradation, séquelles pour séquelles, autant que ce soit de mon choix, autant que ce soit pour pousser ce cri de vie, autant que ce soit pour lancer cet appel à l’aide: Sortez moi de ce tombeau !

Salutations et respect.
Merci pour votre soutien.