Journée de Soutien International pour Libre Flot!

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COMMUNIQUE DE L’INITIATIVE LIBERTAIRE THESSALONIQUE
Publication d’origine

Le 8/12/2020, le camarade Florian, dit Libre Flot, après des mois de surveillance intensive, est arrêté lors d’une opération spéciale du service Français de lutte contre le terrorisme. Le même jour, 9 autres personnes sont arrêtées. Avec Libre Flot, 7 de ces 9 personnes seront accusées d’être « membres d’une organisation criminelle planifiant un attentat terroriste ». Dans ce dossier, les autorités Françaises ont choisi de désigner Libre Flot comme chef de cette organisation criminelle présumée. Les personnes arrêtées ont été capturées par les autorités Françaises dans différentes villes et, comme elles l’ont dit, tout le monde ne se connaît pas du tout. Finalement, les autres personnes arrêtées/arrêtées, à l’exception de Libre Flot, ont été libérées, à des conditions restrictives, après quelques mois de détention provisoire et attendent d’être jugées.

Le camarade Libre Flot est pris pour cible et persécuté politiquement par l’État Français pour avoir combattu en tant que combattant volontaire dans les rangs des Unités de protection du peuple (YPG) contre l’État islamique. Il a participé activement aux batailles pour la libération de Raqqa, le bastion de l’État islamique en Syrie. Libre Flot, en tant que combattant internationaliste, a participé activement au projet révolutionnaire de libération des peuples du nord et de l’est de la Syrie, combattant arme à la main aux côtés de combattantes et de combattants de différentes ethnies. Il a défendu la cause de la libération sociale et du confédéralisme démocratique, c’est-à-dire la coexistence libre, égalitaire, solidaire et pluraliste des peuples à travers des processus de démocratie directe, avec le féminisme, l’écologie et l’économie coopérative, dans un environnement géographique, en effet, où jusqu’à récemment prévalaient la théocratie, l’obscurantisme, le conservatisme de la morale, l’appauvrissement débridé, l’oppression et l’exploitation imposées par les relations productives semi-féodales, le despotisme patriarcal, les conflits et divisions raciaux et religieux constants. Les États criminalisent l’internationalisme révolutionnaire et prolétarien parce qu’ils voient que la réalisation de cette valeur universelle ébranle les fondements de l’oppression et de l’exploitation sur lesquels le capitalisme est construit. Les États du centre capitaliste ne supportent par l’idée que leur apparente paix artificielle soit perturbée violemment par un soulèvement social ou une révolution, d’autant plus si elle se propage à l’échelle internationale. C’est pourquoi ils procèdent méthodiquement à l’isolement politique et la punition ostentatoire des militants internationalistes. En persécutant un combattant en particulier, ils cherchent à porter un coup significatif à la cause révolutionnaire elle-même, aux luttes sociales et de classe internationalistes. En l’espèce, l’État français, par l’intermédiaire du ministère public et du juge d’instruction, étiquette Libre Flot en terroriste islamiste, bien qu’il sache pertinament qu’il s’est battu contre l’État Islamique. En bref, l’État Français cherche cyniquement et calomnieusement à assimiler le rôle, les motivations et l’action des combattants du mouvement de libération kurde aux fondamentalistes et aux djihadistes de l’État islamique, selon le récit bien connu des deux extrêmes, dont l’extrême réactionnaire est toujours le berceau du complexe autoritaire de l’État et du capital, révélant ainsi l’hypocrisie et la complicité essentielle de ceux qui partagent cette rhétorique ridicule et fragile.

En outre, il convient de mentionner que les militantes et les militants qui se trouvaient au Rojava, même pour des raisons journalistiques, ont été interdits d’entrée dans les pays qui relèvent de l’espace Schengen et dépouillés de leurs passeports de manière vindicative. De même, les gouvernements des métropoles capitalistes occidentales non seulement ne reconnaissent pas l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, mais continuent de maintenir le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et ses organisations fraternelles sur leurs listes d’organisations terroristes, restent silencieux en tant que complices de l’isolement d’Abdullah Öcalan sur l’île d’Imrali, soutiennent l’embargo sur le Rojava qui étrangle les peuples de la région et envoient du matériel militaire aux Turcs. Cet État occupe militairement une partie du Kurdistan et attaque les combattants et les combattants de la lutte de libération kurde même avec des armes chimiques. Nous ne nous attendions à rien d’autre de la part des États. Après tout, ce sont des mécanismes répressifs qui surveillent les conditions de l’exploitation de classe imposée. Le but est que ceux d’en bas comprennent leur rôle réactionnaire, parce qu’ils agissent contre toute perspective révolutionnaire et libératrice.

Libre Flot est en détention provisoire prolongée et à l’isolement cellulaire depuis son arrestation. Le commandant de la prison des Yvelines (Bois d’Acry) l’a informé que sa détention à l’isolement avait été décidée par de hauts fonctionnaires et que rien ne serait fait pour son cas avant les élections. Le traitement vindicatif du camarade s’avère donc être une question purement politique qui pèse lourdement sur la direction même de l’État Français. En d’autres termes, il s’agit d’une mascarade judiciaire orchestrée qui vise à isoler socialement et politiquement le militant Libre Flot, à criminaliser l’internationalisme et à chasser l’engagement politique actif à la cause de l’émancipation sociale et de classe mondiale. L’État Français renforce déjà sa stratégie préventive anti-insurrectionnelle afin de protéger son hégémonie à l’intérieur du pays et de la protéger des troubles sociaux indésirables. Dans ce contexte, il a récemment interdit le Groupe antifasciste de Lyon « GAL » et l’organisation de solidarité avec le peuple palestinien « Palestine Vaincra ». De tels développements devraient nous préoccuper particulièrement, car cette stratégie des États n’est pas si éloignée de nos propres parties, après tout. Nous avons vu des militants ciblés et persécutés de manière vindicative et des collectifs politiques entiers ciblés par les forces de l’ordre et la répression de l’État. La loi, après tout, est le résultat de l’équilibre actuel des pouvoirs. Par conséquent, si nous ne nous organisons pas et si nous ne massifisons pas les lignes de résistance sociale et de classe, il n’y aura aucun moyen d’arrêter l’arbitraire des autorités de poursuite de l’État et leur intention d’imposer un silence de cimetière à la société.

Nous sommes solidaires et solidaires de la lutte du combattant social et révolutionnaire internationaliste Libre Flot, qui est en grève de la faim depuis le 27/2/2022, exigeant sa libération, parce qu’il est injustement détenu dans les prisons de l’État Français, à la suite d’un montage des services antiterroristes de la France. En soutenant la lutte de Libre Flot, nous soutenons en même temps la lutte de libération des peuples du Rojava, c’est-à-dire la révolution sociale vivante de notre temps, la nécessité de l’autodéfense prolétarienne contre l’arbitraire étatique et le despotisme, mais aussi la cause même collective de l’émancipation humaine universelle et de la révolution sociale.

Le 4 avril de cette année, jour de l’anniversaire du camarade Libre Flot, a été désigné comme une journée internationale d’action pour la sortie de Libre Flot. Ce jour-là, nous sommes intervenus avec des banderoles, des slogans, des astuces et des textes, en grec et en Français devant l’entrée du consulat Français de Thessalonique / Institut Français. Après la fin des interventions, la police a procédé à l’arrestation de 8 personnes, qui jusqu’à ce moment sont détenues à l’AT Toumbas sans avoir aucune information si les arrestations sont converties en arrestations.

LIBÉRATION IMMÉDIATE DU COMBATTANT SOCIAL ET RÉVOLUTIONNAIRE INTERNATIONALISTE LIBRE FLOT QUI EST EN GRÈVE DE LA FAIM DEPUIS LE 27/2/2022

LES ÉTATS SONT LES SEULS TERRORISTES

A BAS LA JUSTICE FRANCAISE

L’ARBITRAIRE ET L’ARROGANCE DES ÉTATS NE RECULENT QU’AVEC DES LUTTES SOCIALES ET DE CLASSE MASSIVES ET DYNAMIQUES

POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE AU ROJAVA

POUR LA JUSTESSE DE LA LUTTE POUR L’ÉMANCIPATION SOCIALE MONDIALE

Initiative libertaire de Thessalonique (membre de la Fédération anarchiste)

 

CERTAINS SONT DES HEROS, ALORS QUE D’AUTRES SONT DES TERRORISTES
Déclaration pour la journée internationale de soutien à Libre Flot.
Publication originale.

Le 24 février l’armée russe à lancé sa guerre de conquête contre l’Ukraine. Cette guerre brutale a créé un sentiment de choc à travers le monde. En réponse, des milliers d’internationaux se sont précipités en Ukraine pour participer à la défense. Ils sont reçus à bras ouverts, peu importe leur point de vue politique. Nombreux sont ceux à travers le monde à les considérer comme des héros, particulièrement dans l’Ouest et même certains gouvernements.

A la même saison sept ans plus tôt, les forces emmenées par les Kurdes ont libéré la région de Kobanê dans le nord est de la Syrie des militants de l’Etat Islamique qui y avaient infligé une cruauté inimaginable à la population. Mais il faudra quatre ans de plus pour que les Forces Démocratiques Syriennes Kurdo-Arabes prennent leur dernier bastion sur la rive est de l’Euphrate à Deir-ez-Zor. Comme aujourd’hui en Ukraine, de nombreux internationaux de la Chine au Brésil ont fait le voyage jusqu’en Irak et en Syrie et combattu aux côté des forces locales contre ce groupe terroriste. Libre Flot était l’un d’eux.

Libre Flot est allé en Syrie à cause de son amour pour la vie, l’humanité et la liberté. En véritable internationaliste il a vu cette souffrance lointaine comme la sienne, le combat contre la tyranie dans un autre pays comme son propre combat. Malgré tout, après son retour il n’a pas reçu un accueil héroïque mais à été suivi par la police, son téléphone mis sur écoute. Il a été arrêté le 8 décembre 2020 et, sur la base d’accusation bancales et de preuves douteuses, a été placé en détention préventive à l’isolement pendant 15 mois sous le prétexte d’être le leader d’une organisation terroriste.

Pendant que les médias français et les politiques chantent les louanges des volontaires partis se battre en Ukraine, et pendant que l’armée française continue ses soit-disant opérations antiterroriste au Mali, au Chad et dans d’autres pays, Libre Flot -quelqu’un dont le seul crime a été de combattre un véritable groupe terroriste dans un pays étranger pour défendre la liberté de son peuple à été enfermé dans la prison de Bois D’Arcy jusqu’à aujourd’hui.

Libre Flot est toujours en grève de la faim à l’heure où nous parlons. Il a déjà perdu 16kg mais son esprit reste fort et sa détermination à se battre pur sa liberté reste inchangée. Aujourd’hui, le 4 avril, est un jour symbolique. Pas seulement parce que c’est l’anniversaire de Flot ; c’est aussi l’anniversaire d’Abdullah Ocalan qui purge une peine de prison à vie en Turquie depuis 1999. Aujourd’hui nous sommes réunis, pas seulement pur montrer notre solidarité à Libre Flot, mais aussi pour montrer notre solidarité avec tous les prisonniers politiques autour du monde.

Aujourd’hui, 37 jours après le début de sa grève de la faim nous exigeons la fin de cette grotesque parodie de justice. Nous exigeons son immédiate libération. Nous condamnons ce système judiciaire corrompu qui a privé Libre Flot et tant d’autres de leur liberté sur la base de la présemption de culpabilité. Nous condamnons la logique antiterroriste qui est employee par l’état français et tant d’autres pour réduire au silence les activistes politiques et les dissidents. Nous condamnons l’hypocrisie de l’état français qui violes éhontément sa propre devise “Liberté, Égalité, Fraternité” et persécute celles et ceux qui se battent pour la respecter.

Solidarité avec Libre Flot !

Solidarité avec tous les prisonniers politiques !

Personne n’est libre tant que tout le monde n’est pas libre !

Un groupe international de solidarité à Libre Flot.

Libre Flot : Appel à une Journée Internationale d’Actions de Solidarité

Le 8 décembre 2020 un groupe de 7 personnes a été arrêté en France pour participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes. 

La majorité de ces personnes a été relâchée sans plus de charge qu’une instruction en cours pour “association de malfaiteurs”, une charge utilisée pour aggraver les sanctions et outre passer les droits humains. 

Libre Flot, a été incarcéré de manière preventive, et placé en isolement depuis son arrestation le 8 décembre 2020. 

Il est à ce jour la dernière personne à être encore incarcérée. 

À travers cette affaire l’Etat français essaye de faire passer l’engagement de Flot dans la lutte libertaire contre l’état islamique, pour un engagement comparable à celui des personnes qui rejoignent daesh en Syrie.

Le 27 février dernier, face au rejet de sa demande de mise en liberté, Libre Flot a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention provisoire dans l’attente d’un procès qui n’arrive pas ; pour dénoncer cette association reprochée qui n’est autre que pure fabulation puisqu’elle est supposée exister entre des personnes qui ne se connaissent même pas ; ainsi que pour dénoncer la répression de l’Etat français envers les personnes qui ont combattu l’état islamique, traitées comme si elles avaient combattu aux côtés de Daesch ! 

Le 24 mars dernier, Libre Flot a été hospitalisé, après avoir perdu beaucoup de poids, et voyant son état de santé se dégrader. 

Le 4 avril 2022, ça fera bien plus d’un mois qu’il aura entamé cette grève de la faim. 

Le 4 avril 2022, c’est surtout son anniversaire. C’est pourquoi nous avons choisi cette date pour appeler à une journée d’actions de solidarité ! 

On appelle tous camarades et même toute personne ayant un sens de la Justice, à se mobiliser le 4 avril 2022 en se rassemblant devant les ambassades françaises, consulats ou institutions, ou en trouvant n’importe quel moyen de faire entendre votre objection à cette injustice flagrante et inhumaine.

Libre Flot : Hospitalisé au 25e jour de grève de la faim

Libre Flot est hospitalisé depuis ce jeudi 24 mars à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes. Il poursuit sa grève de la faim, entamée il y a presque 1 mois.

Il constate que ses forces s’amenuisent considérablement ces derniers temps : le visage marqué par la perte de plus de 10kg, des difficultés à se tenir debout trop longtemps ou à se déplacer, son énergie diminue de jour en jour.

Samedi dernier, il a été hospitalisé une première fois pour une forte douleur au thorax. Douleur due à l’isolement qu’il signalait déjà dans sa lettre de juin 2021 dans laquelle il décrivait une « forte pression thoracique accompagnée d’une douleur aiguë au cœur ». Son transfert aller-retour vers l’hôpital a pris 9h, encadré par des hommes lourdement armés, pour un simple avis médical.

Au vu de ces circonstances et rappelant que son accès à la santé ayant été bafoué continuellement depuis son incarcération, Libre Flot souhaitait cette hospitalisation pour sortir de l’isolement et avoir accès directement à des médecins et des soins si nécessaire.

Malgré tout cela, il garde la pêche et reste lucide sur la situation. Il remercie toutes celles et ceux qui le soutiennent dans son combat pour la liberté.

Dans les rangs de ses tortionnaires, l’omerta règne quand à l’illégalité de son maintien à l’isolement et son renouvellement par Dupont-Morretti le 10 mars dernier. Le juge d’instruction Jean-Marc Herbaut continue d’exercer des pressions sur ses collègues JLD (Juges des Libertés et de la Détention) pour le maintenir en détention « provisoire », malgré les DML (Demandes de Mise en Liberté) quotidiennes depuis le 27 février et l’avis favorable de professionnels des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP).

Les médias continuent de diffuser en boucle les propos de la DGSI : «  meneur » d’un « groupe » d’« ultragauche » qui aurait projeté des « actions violentes » contre la police et de passer sous silence les nombreuses fois où les proches et les inculpé.es ont démenti ces accusations.

Quant aux organisations de défense des droits humains (LDH, Amnesty), qui ont pourtant dénoncé depuis 2015 les « dérives » des lois d’exception, elles se terrent dans un silence complice malgré les nombreux appels à l’aide de sa famille.

Dans les rangs de son « camp social », quelques voix commencent à s’élever. Il y a eu des communiqués de Solidaires, de l’Union Communiste Libertaire, la CNT, le NPA. Des banderoles de soutien fleurissent : Suisse, Grèce, Ariège, Paris, Montreuil, Rennes, Toulouse, Albi et quelques rassemblements on eu lieu, dont un a été sévèrement réprimé à Toulouse le 16 mars. Les lettres de Libre Flot se diffusent aussi sur plusieurs radios militant.es : Canal Sud, Radio Canut, L’Envolée, Radio Pikez, 94° à l’ombre, etc. Une tribune, réunissant une cinquantaine de « personnalités », a été publiée sur Le Média, L’Humanité, Reporterre, Politis et LundiMatin. Les signataires réclament le droit de « se défendre dans des conditions décentes ». Enfin, une pétition demande sa libération immédiate et rappelle le contexte de criminalisation à l’échelle européenne des militant.es (pro)kurdes.

Nous invitons toutes les personnes qui le soutiennent à se saisir de cette histoire et à s’organiser pour exiger sa libération immédiate.

Soutien812 – Rennes.

Pétition : En soutien de la grève de la faim – Liberté pour Florian

 

 

◦● -> Signez la pétition !! <- ●◦

 

La solidarité est la condition vitale qui nous unit dans les luttes. Je remercie les amis et camarades qui se sont montrés solidaires. Je remercie tous les progressistes pour leur soutien, qui n’était pas un soutien à une seule personne, mais un moment de lutte contre un pouvoir inhumain

– Déclaration de Dimitris Koufontinas après 66 jours de grève de la faim.

 
 
 
Libre Flot est mis en examen dans l’affaire du 8 décembre, jour où 9 libertaires et militant.es ont été arrêtés lors d’une vaste opération politique visant à assimiler l’idée de révolution sociale au terrorisme. Tous.tes les inculpé.es ont été placés en détention provisoire (en régime DPS) durant de longs mois, mais ont finit par sortir sous contrôle judiciaire.
Cependant pour Libre Flot, fantasmé par la DGSI en meneur, et surtout puni pour son engagement volontaire contre l’Etat Islamique aux côtés des Unités de Défense du Peuple (YPG) au Rojava, il subi le régime d’isolement depuis 15 mois, dont les conditions s’apparentent à la torture blanche et l’empêchent de se défendre correctement. Voir ses lettres iciDepuis des décennies, l’Union Européene soutient le régime génocidaire d’Erdogan et criminalise la diaspora kurde. En plus de vendre des armes de guerres à ce régime et de donner des milliards d’euros pour que la Turquie empêche les exilé.es d’arriver aux portes de l’Europe (ce qui se traduit par encore plus d’achats militaires), l’Union Européenne utilise la répression des opposant.es à Erdogan comme monnaie d’échange diplomatique, prétextant des « liens avec le PKK [Parti des Travailleurs du Kurdistan] » pour leur appliquer la répression antiterroriste.

Une campagne internationale a été lancée, « Justice for Kurds« , pour faire supprimer de la liste des organisations terroristes le PKK, groupe d’autodéfense armé et légitime du peuple kurde face à l’invasion de la Turquie. Malgré cela, partout en Europe, les militant.es kurdes et pro-kurdes continuent d’être traités en terroristes, comme le prouvent encore récemment en Allemagne les mesures d’expulsion inédites et extraordinaires dont Maria, militante espagnole, a fait les frais.

 

L’acharnement que subit notre ami Libre Flot s’inscrit dans ce contexte :

« J’ai récemment appris de la bouche même du directeur des détentions de la maison d’arrêt des Yvelines (Bois d’Arcy), que je remercie pour sa franchise, que mon placement et mon maintien à l’isolement étaient décidés depuis le premier jour par des personnes très haut placées et que quoi je dise ou que lui-même dise ou fasse, rien n’y ferait, que cela le dépasse, le dossier ne sera même pas lu et je resterai au quartier d’isolement et que de toute façon rien ne pourrait changer avant les élections présidentielles. »

Libre Flot, Pourquoi je fais la grève de la faim, 27 février 2022

 
 
A l’heure où les médias français chantent les louanges des volontaires ayant rejoint la lutte armée en Ukraine, il ne fait aucun doute que le tri entre bons volontaires (apolitiques et extrême-droite) et « potentiels terroristes » (gauche radicale) sera fait de la même manière que le relate le CCFR (Combattantes et Combattants Francophones du Rojava) :
 
 

« Ceux qui étaient identifiés comme de potentiels membres de « l’ultragauche » se retrouvèrent systématiquement « fichés S » et firent l’objet d’une surveillance active, tout en étant coupables de rien d’autre que d’un délit d’opinion. »

CCFR, L’arrestation de l’un des nôtres, 1er février 2021.

 

Après plus de 10 jours de grève de la faim, le maintien à l’isolement s’est vu renouvelé par Dupont-Moretti (le jeudi 10 mars), et le juge d’instruction Jean-Marc Herbaut continue d’utiliser son influence pour faire refuser les demandes de mise en liberté (DML) pourtant appuyées par un avis favorable des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP).

Malgré tous ses efforts et ceux de ses avocats pour faire reconnaître les conditions inhumaines de sa détention, la situation reste à ce jour inchangée pour Libre Flot.

Parce que la logique de l’antiterrorisme est de s’étendre à l’ensemble des dissidences (anarchistes, écologistes, féministes, etc.) nécessaires pour la lutte contre un ordre mondial capitaliste, colonial, patriarcal et écocidaire.

PARCE QUE dans un cadre juridique où des présomptions de culpabilité font office de preuves, infliger consciemment ce type de souffrances psychologiques à un prévenu revient à obtenir des aveux sous la torture.

Parce qu’il n’est pas seul dans sa lutte pour la dignité, au CRA de Vincennes, une soixantaine de personnes sont aussi en grève de la faim depuis le 17 février et se battent contre le racisme d’Etat ! A la prison des Baumettes, c’est Nani qui avait entamé une grève de la faim et de la soif début février. A la raffinerie Total de Donges, Fabien, responsable CGT a réalisé une grève de la faim qui vient de se terminer ce 11 mars après plus de 15 jours et 11kg perdus.

Organisations politiques, syndicales, collectifs en lutte, camarades et ami.es, nous vous encourageons à témoigner, par cette pétition, de votre attachement à la dignité humaine et au droit de se défendre.

 

STOP À L’ACHARNEMENT CARCÉRAL !

 

ABOLITION DES QUARTIERS D’ISOLEMENT ET DES MITARDS !

 

SOUTIEN AUX INCULPE.ES DU 8 DECEMBRE !

 

LIBERTE POUR LIBRE FLOT !

 


Auteur(s) : Soutien aux inculpées du 8/12
Destinataire(s) : Eric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, Ministre de la Justice )
A qui de droit

Tribune : Pour le droit de se défendre dans la dignité face à la justice antiterroriste

Le Média, Politis, Reporterre et LundiMatin, l’Humanité publient une tribune signée par plus de 50 personnalités pour exiger la libération de Libre Flot!

-> IL FAUT LE SORTIR MAINTENANT! <-

Signez la tribune! Contactez : pourledroitaladefense@riseup.net

 

« Près de cinquante personnalités affirment leur soutien à Libre Flot en grève de la faim pour protester contre sa détention provisoire sous un régime d’isolement qui l’empêche de préparer sa défense.

Dimanche 27 février un militant, placé en détention provisoire depuis 15 mois et maintenu illégalement sous le régime de l’isolement, a entamé une grève de la faim. Pour Libre Flot (surnom), il s’agit du dernier moyen à sa disposition, aux risques de graves séquelles physiques, pour tenter de se défendre d’une accusation qu’il rejette avec force. Il est en effet mis en examen, avec six autres personnes aujourd’hui sous contrôle judiciaire, dans une affaire d’« association de malfaiteurs terroriste ». Il s’agit de la première inculpation de ce genre visant un « groupe d’ultragauche » depuis la retentissante affaire dite « de Tarnac » en 2008, qui avait tourné au fiasco pour les services de renseignement et la justice antiterroriste et devait finir dans ans plus tard par une relaxe quasi-générale.

 

« Si les arrestations des sept inculpé.es du 8 décembre 2020 ont été moins médiatisées que celles de 2008, ce qui ressort du contenu du dossier dans la presse ne peut qu’interroger. »

L’enquête, ouverte depuis 10 mois au moment des arrestations, ne laisse apparaître aucune élaboration concrète de projet d’attentat – ni même d’une esquisse de projet –, mais seulement une bien vague « intention de s’en prendre aux forces de l’ordre ». Aucun projet précis, a fortiori aucun projet terroriste, et encore moins de projet terroriste imminent ne viennent donc justifier les arrestations en ce mois de décembre 2020. En revanche, celles-ci interviennent opportunément au moment où un vaste mouvement questionnait le rôle de la police dans notre société, à la suite du soulèvement récent contre les crimes policiers aux États-Unis et de la diffusion virale d’une vidéo dans laquelle on pouvait voir des agents parisiens tabassant un homme noir, Michel Zecler. Mouvement que le gouvernement, devant l’impossibilité de nier dans ce contexte l’existence de « violences policières », cherchait alors à contenir en agitant le spectre des « casseurs », « black blocs » et autres « gilets jaunes radicalisés ».

Il apparaît ensuite que l’enquête est principalement motivée par la présence de Libre Flot aux côtés des YPG du Rojava, parmi d’autres militants internationalistes, dans la bataille contre Daesh à Raqqa en 2017. Depuis son retour, il était en effet surveillé par les services de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui le soupçonnent de chercher à constituer autour de lui un groupe de lutte armée. La DGSI avait déjà tenté d’appliquer à d’autres personnes ce fantasme du vétéran revenu du Rojava pour prendre les armes en France, avant d’être démentie par la justice, et ce dans un contexte plus large de criminalisation des luttes pour l’autodétermination du peuple kurde en Europe. Alors que des milliers d’internationaux s’engagent en ce moment-même pour défendre l’Ukraine, l’iniquité de l’utilisation à charge de l’implication dans le projet communaliste au Rojava saute aux yeux – sans parler de la qualification terroriste pour quelqu’un qui a contribué à la chute de l’État Islamique.

De sa grève de la faim, Libre Flot n’attend la satisfaction que d’une seule revendication : qu’on le libère pour lui permettre de préparer sa défense. D’autres inculpé.es dans cette affaire ont dû attendre des mois – le temps que la cour d’appel ne contredise le juge d’instruction – avant d’avoir simplement accès au dossier, et donc à ce qu’on leur reproche précisément. Les écoutes servant de base à l’accusation (dont la légalité est contestée par certains avocats) ont mis plus de 7 mois avant d’être accessibles à la défense.

Libre Flot a décrit, dans plusieurs lettres publiques, la réalité glaçante des effets du régime de l’isolement sur le corps et l’esprit (pertes de mémoire, vertige, douleurs thoraciques, trouble de la concentration, perte de repère spatio-temporel, hébétude, etc.). C’est dans cet état qu’il est censé se défendre d’une machinerie kafkaïenne dans laquelle l’absence d’éléments matériels joue à charge, parce qu’il faut réfuter non pas tant des faits que la construction d’un récit. Les inculpé.es de Tarnac avaient fini par obtenir la déqualification terroriste, en 2017 après neuf ans de bataille judiciaire, en faisant acter par la cour de cassation que les faits qui leur étaient reprochés (le sabotage de l’alimentation électrique de lignes TGV) n’avaient pas été commis « en relation avec une entreprise ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Mais comment se défendre quand il n’est reproché que des « intentions » supposées ?

Aujourd’hui la décision de renouvellement du maintien à l’isolement de Libre Flot vient d’être validée pour la seconde fois par le ministre de la Justice. Depuis le début ce régime lui est imposé sur la seule base de la qualification « terroriste » de l’affaire, sans rapport avec son comportement en détention, alors que cette mesure n’est censée être justifiée que par des considérations relevant de la sécurité du détenu ou de la prison. Éric Dupond-Moretti, prompt à retrouver sa verve d’avocat pour dénoncer les instructions montées uniquement à charge quand il s’agit de plaider sa propre cause ne semble pas particulièrement ému par l’utilisation du régime de l’isolement comme moyen de pressuriser un prévenu et de l’empêcher de préparer sa défense. Libre Flot reste donc privé de contact humain jusqu’à nouvel ordre.

Combien de temps devra encore durer sa grève de la faim avant qu’il n’obtienne le droit élémentaire – et d’autant plus important que l’accusation est lourde – de se défendre dans des conditions décentes ? »

Signataires :

Bernard Aspe, philosophe

Gwenn Audic, artiste peintre

Léna Balaud, agricultrice et chercheuse en philosophie politique

Etienne Balibar, philosophe

Ludivine Bantigny, historienne

Jérôme Baschet, historien

Élisa Bausson, travailleuse sociale

André Bernold, écrivain

Edgar Blaustein, militant associatif

Hamit Bozarslan, historien et politiste

Claude Calame, anthropologue

Joachim Clémence, artiste-chercheur

Vanessa Codaccioni, politiste

Annick Coupé, porte-parole Attac

Alain Damasio, écrivain

Kamel Daoudi, assigné à résistance

David Dufresne, écrivain-réalisateur

Michel Dugué, enseignant retraité

Olivier Fillieule, politiste

Isabelle Frémeaux et Jay Jordan, artistes-activistes

Julien Fretel, politiste

Laurent Gayer, politiste

Julie Gervais, politiste

Olivier Grojean, politiste

Manon Guilbert, ex-inculpée dans l’affaire de Tarnac

Murielle Guilbert et Simon Duteil, co-délégués généraux, Union Syndicale Solidaires.

Claude Guillon, écrivain

Christiane Renauld, écrivain

Laurent Jeanpierre, politiste

Antoine Jobard, éditeur-imprimeur

Naruna Kaplan de Macedo, cinéaste

Gérard Lambert, utopiste

Jacques Lèbre, écrivain

Jean-Claude Leroy, écrivain

Serge Martin, professeur émérite (Sorbonne nouvelle)

Gustave Massiah, membre du conseil scientifique d’Attac

Lola Miesseroff, écrivaine

Lionel Monier, comédien

Corinne Morel Darleux, autrice

Willy Pelletier, sociologue

Serge Quadruppani, auteur et traducteur

Nathalie Quintane, écrivaine

Mathieu Rigouste, sociologue

Benjamin Rosoux, ex-inculpé dans l’affaire de Tarnac

José Sciuto, cadre en entreprise culturelle

Isabelle Stengers, philosophe

Françoise Vergès, politologue et militante féministe décoloniale

Comité limousin de soutien à l’affaire du 15 juin 2021


A retrouver ici: Pour le droit de se défendre dans la dignité face à la justice antiterroriste, le 21 Mars 2022

 

 

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